vendredi, 04 novembre 2005
Abango
(Autoproduction - 2005)
Durée 49'24 - 11 Titres
http://www.roland-tchakounte.com
 Artiste à vocation internationale, Roland Tchakounté est né au Cameroun et a partagé sa carrière non seulement entre la France et l'Europe dur Nord et de l'Est mais aussi avec le Japon. Après diverses expériences en groupe, Roland affirme un peu plus son côté blues roots en se fendant d'un opus en duo avec le phénoménal Mick Ravassat, slideur attitré du Reverend Blues Gang qui se trouve cette fois dans une situation où toute la finesse de son toucher (glisser) de frettes ressort à merveille. Première formation française invitée à se produire au prestigieux Chicago Blues Festival aux côtés de Buddy Guy, Koko Taylor ou Robert Lockwood JR., le duo en est revenu avec des images plein la tête, des images qu'il laisse transparaître sur un album intégralement interprété en Bamiléké, un dialecte originaire du Cameroun …
Bien décidé à faire évoluer non seulement son style mais aussi le blues au sens large du terme, Roland Tchakounté se lance dans un ouvrage ambitieux et conquérant qu'il nomme très justement " Abango ", un titre que l'on pourrait traduire par " En avant " ou encore " A l'attaque " … On est bien tenté de faire des rapprochements avec les grands artistes Africains, les Youssou'N Dour, Amar Sundy, Corey Harris ou Boubakar Traoré mais, à bien y réfléchir, la musique du Parisien s'en éloigne quelque peu par une utilisation permanente du contre-pied et par un jeu très occidental dans l'esprit même si le chant envoûtant affiche très clairement sa couleur d'origine. On sent poindre au loin l'influence de Muddy Waters ou de John Lee Hooker, on entrevoit très distinctement les paysages de champs de coton qui viennent s'interposer au beau milieu des brumes du désert … Roland Tchakounté joue un blues indigène avec une nature africaine et une culture européenne et s'il en arrive encore à se permettre quelques escapades vers le funk et la soul (" Ouh ! Tcha Tcha Tcha "), ce n'est que pour mieux mettre en valeur un art qui en appelle plus aux quatre accords, qu'ils soient électriques ou acoustiques, qu'à une quelconque utilisation excessive de percussions. Reste maintenant à savoir si " Abango " est le plus parisien des albums africains ou le plus africain des albums parisiens ce qui, il faut bien l'avouer, ne changera pas grand chose à sa qualité. Verdict lors de la sortie en décembre …
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