lundi, 31 octobre 2005
ROYAL BUBBLE ORCHESTRA
LA SCENE - PARIS (75)
31 OCTOBRE 2005
Plébiscitée par les nyctalopes de la capitale depuis des années, La Scène Bastille est une de ces salles parisiennes qui ont un charme tout particulier et qui se démarquent du lot par une programmation audacieuse … Voisine d'une foule de petites gargotes qui vous invitent au tour du monde gastronomique entre les rues de Charonne et de Lappe avec des escales au Liban, en Egypte, au Maroc, dans toute l'Asie, en Espagne ou plus simplement en Corse et en Auvergne, la rue des Taillandiers se place au beau milieu d'un de ces petits îlots populaires du vieux Paris où le temps a arrêté de filer pour un moment, un quartier moins people et plus authentique que le Quartier Latin mais tout aussi charmeur ! Planté au beau milieu de ce décor, quatre musiciens et leur équipe technique viennent hanter les lieux en cette soirée d'Halloween. Paris réussi, le public est venu en masse, un public réparti sur plusieurs générations comme à chaque fois que royal Bubble Orchestra se produit.
Pour leur troisième concert, Lol Nico, Alex Dhée, David Jacob et Rodolphe Perroquin avaient caressé l'espoir de pouvoir aligner dans les bacs leur premier album tant attendu mais une restructuration interne à leur maison de disques a une nouvelle fois repoussé la sortie qui est fixée cette fois au 6 février 2006. A défaut de rondelle, le public se contentera une nouvelle fois des morceaux qui la composent et c'est à une set liste désormais traditionnelle que le quatuor parisien se plie avec beaucoup de savoir-faire. On serait tenté de se dire que trois sets " classiques " de RBO finiraient par lasser à la longue mais il n'en est rien puisque c'est à une nouvelle métamorphose que nous allons assister ce soir. Tenaillé par le trac dès le milieu de l'après-midi, Alex Dhée a pris ce soir son envol dès le début du concert, poussé dans sa démarche par un Lol Nico qui l'a titillé pendant les trois ou quatre premiers titres et qui s'est ensuite quelque peu mis en retrait pour lui laisser prendre de l'espace et du volume. Le résultat est sans appel et là où le quatuor était jadis une imposante section rythmique avec un peu de guitare dessus, le groupe est aujourd'hui devenu une machine à enfiler les riffs avec une Les Paul omniprésente qui le tire sur le devant non seulement sur les lignes mélodiques mais aussi pendant les chorus dont le groupe n'est désormais plus avare. On notera donc en priorité l'évolution notoire de titres comme " Indian Bubble ", " Me And My Fuckin' Gun " ou " Where Is My Love ", le reste du set étant comme à chaque fois ponctué en deux fois par l'énorme cover de " Lullaby " et le solo de batterie " Royal Boom Boom ", ce dernier étant une fois de plus adapté au jeu précis de Rodolphe Perroquin qui démarrera calmement sur la caisse claire avant de monter en puissance sur les toms pour finir en apothéose lors de l'entrée des cymbales, le tout les yeux fermés et avec un léger sourire au coin des lèvres … Sacré batteur ! En une petite heure, rappel inclus, Royal Bubble Orchestra aura séduit une fois de plus sans aucun artifice, avec quelques lights très sobres et un son hyper-compressé en façade, une recette très rock'n'roll, à l'ancienne et sans prise de tête, une musique comme on a oublié d'en faire en France depuis un bon bout de temps et conduite de main de maître par un tandem Lol Nico et David Jacob dont la complicité n'a jamais été aussi forte et dont le plaisir de jouer est palpable …
Une telle soirée ne saurait s'achever de si bonne heure et après le cocktail tonique de Royal Bubble Orchestra, il est temps de se délecter des mixs bootleg des deux DJ appelés à conduire le chaland jusqu'à l'aube, DJ Taichi et DJ Sonikem ne se privant pas de maintenir le ton très rock de la soirée en agrémentant de leurs scratches et samples les tubes légendaires de groupes comme AC/DC, Nirvana, Joan Jett et tant d'autres encore … Le prochain rendez-vous fixé par RBO est d'ores et déjà arrête au 28 décembre prochain pour une grande soirée au Réservoir, une soirée qui nous apportera à n'en pas douter son lot de surprises et de bonnes nouvelles concernant l'avenir du rock dans l'hexagone. A ne manquer sous aucun prétexte …
Fred Delforge - octobre 2005
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