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GREG SZLAPCZYNSKI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 18 octobre 2005
 

Varsovie
(Souffle du Blues - Night & Day - 2005) 
Durée 50'26 - 11 Titres

http://www.gregzlap.com 

C'est un véritable retour aux sources que s'offre Greg Szlapczynski pour son quatrième album ! Natif de Varsovie, l'harmoniciste s'est fendu d'un enregistrement dans les prestigieux studios de Polskie Radio, la radio nationale polonaise, où avait été enregistrée la B.O. du film " Le Pianiste " … Saisissant l'occasion pour confier les manettes à Tadeusz Mieczkowski, le réalisateur de l'album de Anna Maria Jopek et Pat Metheny, le souffleur de blues le plus en vue de l'hexagone a invité quelques grands noms du jazz polonais à le rejoindre et c'est ainsi que des gens comme le trompettiste Piotr Wojtasik ou le saxophoniste Tomasz Szukalski se retrouvent aux côtés des fines gâchettes que sont Johan Dalgaard (claviers), Sophie Bourdon (basse) ou Toma Milteau (batterie). Pour celui que l'on croise épisodiquement sur les albums de Peter Nathanson, Bill Deraime, Melissa Mars, Florent Pagny, Fred blondin ou Johnny Hallyday, l'heure est venue de nous présenter une perle rare très personnelle …

Perpétuant la longue tradition polonaise du jazz, Zlap mélange les racines les plus profondément ancrées en lui et son imposante culture blues pour en arriver à la perfection en matière de composition et d'interprétation. Inutile d'en mettre des kilos là où quelques grammes suffisent, les quatre musiciens jouent à l'économie tout en restant riches et variés et dosent leurs notes au poil près, Toma Milteau se montrant particulièrement habile quand il est question de venir délicatement saupoudrer de ses cymbales le génial toucher de cordes de l'impressionnante Sophie Bourdon et les ivoires d'un Johan Dalgaard qui n'en finit plus de nous émerveiller tant il est parfaitement en phase avec Greg. Multipliant les changements de rythme, " Varsovie " nous offre un tour d'horizon de ce que Greg Szlapczynski sait faire de mieux en matière de blues et de jazz mais aussi de sonorités latines et de chant puisqu'il use de la voix sur un lancinant " Yearning for Home " qui ne manquera pas de séduire par son élégance. Reprenant Django Reinhardt du haut de ses " Nuages ", le quatuor ne tombe pas dans le piège de l'hommage sclérosé mais se lâche au contraire pour nous proposer une version bourrée de respect mais également d'audace. On ne se lasse pas de cet enchaînement formidable de " Pour Alice ", " Aux Petits Joueurs ", " Loo's Boogaloo " ou " Caméléhomme " pour lesquels Greg sort pratiquement toute sa panoplie d'harmonicas et donc de sonorités. L'œuvre unique et émouvante d'un musicien qui est parvenu à boucler la boucle en replongeant pour un temps dans la ville qui l'a vu naître … Indispensable bien entendu !