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DUPAIN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 12 octobre 2005
 

Les vivants
(Label Bleu - 2005) 
Durée 51'12 - 11 Titres

http://www.label-bleu.com 
 
Le quartier de La Plana a enfanté il y a quelques années un groupe atypique au beau milieu de la cité phocéenne. Pour son troisième album, Dupain délaisse quelque peu la langue occitane et s'aventure vers un Français qu'il colore d'un accent si caractéristique que l'on y entend les cigales, le pastis et les soirées passées au stade à encourager une formation olympienne élevée au rang d'emblème local au même titre que la Cannebière, la Bonne Mère, le Pagnol ou le Zizou … Emmené par la batterie de Samuel De Agostini, la vielle à roue de Pierlo Bertolino, la mandole de Daniel Gaglione, la basse de Noël Baille et le chant de Samuel Karpienia, Dupain mélange les sonorités les plus diverses et nous propose une musique pluri-culturelle où l'esprit de clocher est absent et où l'ouverture est de rigueur puisque si les accents méditerranéens sont bel et bien présents, ils viennent des deux côtés de la grande bleue.

Gigantesque percolateur dont les soupapes auraient été obturées, Dupain a gardé tout au fond de lui la pression acquise lors de la phase de préchauffage et nous explose à la face onze pièces originales bouillonnantes d'énergie et de force. Porté par une musique aussi entêtante que percutante qui pourrait presque par moments s'apparenter à un dérivé du dub auquel on aurait rajouté du ragga, le chant délivre une poésie urbaine teintée de mélancolie et de réflexion. On apprécie les aspects qui poussent à la fraternité et à l'entente entre les peuples, les morceaux comme " Tout le monde ", " Le monde a faim ", " Les vivants ", " United bras cassés " ou " Délit de langue " qui en disent long sans en avoir l'air, les mélodies envoûtantes qui poussent pratiquement à la transe … Rejoints par des percussions perses, des chœurs ou encore un accordéon, les cinq membres du groupe accentuent les aspects lancinants de la vielle à roue et travaillent autour d'une mandole qui en arrive à saturer tant la rythmique la pousse dans ses derniers retranchements. Plus qu'un simple album, Dupain lance un appel à la conscience des hommes, une clameur destinée à attirer l'attention des " Vivants ". Ca ne manque pas de piquant et comme le dit la pub : Dupain, divin, des oursins …