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L'ESTIVAL - DYLAN BENDALL - BJORN BERGE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 08 octobre 2005
 

L'ESTIVAL - DYLAN BENDALL - BJORN BERGE
LA CLEF - SAINT GERMAIN EN LAYE (78)
LE 7 OCTOBRE 2005

 

Il y a 18 ans que L'Estival de Saint Germain en Laye a vu le jour et pour fêter sa majorité, l'équipe d'organisation a souhaité poursuivre son aventure dans une direction qui reste encore et toujours la même à savoir un travail sur trois axes, la diversité des musiques, le soutien aux jeunes talents et l'aide à une association caritative. C'est cette année " Mécénat Chirurgie Cardiaque - Enfants du Monde " qui est à l'honneur et avant de lancer la soirée, le staff du festival rappelle que cette association permet d'opérer, de préférence dans leur pays d'origine, des enfants qui souffrent de maladies cardiaques et ainsi leur offrir une perspective de vie …

On connaît Dylan Bendall pour être le guitariste et le chanteur de Lab°, c'est ce soir en solo que le public va le découvrir … Décalé au possible, le jeune artiste va entamer son set a capela pour glisser très vite vers un folk un tantinet irish sur les bords et enfin laisser libre cours à ses élucubrations les plus extravagantes, abusant de la boite à rythmes ou envoyant des kilos de distorsion sur une guitare acoustique qu'il malmène avec un talent certain. De plaisanteries graisseuses en Français en plaisanteries huileuses en Anglais, Bendall nous propose une sorte de best of ou plutôt de worst of d'un casting pour une hypothétique Star Ac' qui aurait posé ses valises pour un moment à L'Estival … Plus on avance et plus Didier Super vient à l'esprit mais n'est pas Didier Super qui veut et même si la salle semble se prêter aimablement au jeu, la quarantaine de minutes que nous propose le guitariste finirait par lasser quelque peu s'il n'y avait pas cette rapidité d'enchaînement entre les morceaux et ce jeu de guitare qui sait devenir ample et même parfois psychédélique comme sur l'avant dernier morceau du set de ce soir …

Nouvelle coqueluche du blues et du rock en France, Bjorn Berge se produit en France de façon plus que régulière depuis le début de l'année et non content d'écumer les Festivals de Blues de l'hexagone, le Norvégien le plus connu du public vient poser ses guitares ce soir dans une manifestation généraliste avant de rejoindre Blues en VO dès demain et Blues sur Seine un mois plus tard. Le tableau est simple mais efficace, un colosse tatoué avec de faux airs de James Hetfield (Metallica), un couvercle de flycase pour les percussions, une Takamine 12 cordes, une Takamine 6 cordes et " la guitare électrique la plus naze de Norvège, le croisement d'une basse et d'une guitare avec de très mauvais micros (sic) … " suffiront à nous faire passer un moment de grande qualité. Ajoutez quand même que la voix du bonhomme s'est burinée à grandes goulées de breuvages éthérés et de tabac blond et que si une chose n'a pas de secret pour lui, c'est bien la façon de faire glisser le bottleneck sur un manche et vous obtenez un croisement hybride entre Robert Johnson et Metallica (décidément !) qui vous régale non seulement de ses chansons, qu'elles soient le fruit de son imagination ou de simples emprunts à de grands noms du blues, mais aussi de ses plaisanteries qu'il partage avec un public immédiatement conquis par des déclarations du genre " Je ne parle pas Français mais vous ne parlez pas Norvégien. On va donc se parler en Anglais mais avec un mauvais accent norvégien … ". Revisitant John Estes avec " Going To Brownsville " ou Keb' Mo avec " Every Morning ", Bjorn Berge nous démontre qu'il a trouvé non seulement sa voie mais également le son qui fait mouche avec un mélange de slide et de basses que ses doigts arachnéens lui permettent naturellement de tenir sans aucune difficulté. Des quatre vingt dix minutes intenses qui nous seront proposées ce soir, on retiendra bien entendu les incontournables " Black Jesus ", " Thursday " ou " Thirteen Questions ", autant de titres que chacun connaît désormais sur le bout des doigts, mais aussi un épatant " Ace Of Spades " emprunté à Motörhead qui nous sera servi en fin de rappel, rendant la monnaie de sa pièce à ce cher Lemmy qui se fendait récemment d'un génial " Whorehouse Blues " sur son album " Inferno ". 

Bjorn Berge a une fois de plus remporté la partie ce soir en proposant un visage sympathique et ouvert du blues tout au long d'un de ces concerts qui font qu'à la sortie on entend des jeunes gens qui se disent qu'ils devraient aller en voir plus souvent … Tout le monde y gagne dans ce genre de manifestation et c'est grâce à des gens comme ça que les musiques vivantes resteront vivantes ! Merci encore.

Fred Delforge - octobre 2005