lundi, 03 octobre 2005
BLUES EN V.O. - JB BOOGIE
L'ORANGERIE - SOISY SOUS MONTMORENCY (95)
LE 2 OCTOBRE 2005
Sacré Julien ! Il faut quand même être sacrément fort pour remplir L'Orangerie en pleine sieste dominicale et pourtant, notre JB Boogie national l'a fait, et haut la main en plus … Un début d'après-midi dédié aux master-classes nous laissera le temps d'aller nous régaler de l'exposition Chicago Backstage proposée par Jocelyn Richez dans laquelle le photographe nous propose un regard nouveau sur cette Mecque du blues en présentant non pas des clichés d'artistes mais une invitation à la découverte des endroits dédiés à cette musique, que ce soit les clubs, les ghettos ou tout simplement la rue …
En pénétrant dans la salle, il ne nous reste que peu de temps pour (re-)découvrir les guitares bidons de Philippe Renault et Michel Gaudray mais c'est toujours un réel plaisir de voir ce que ces artistes sont capables de créer avec une boite d'encaustique, un jerrican d'essence ou une bonbonne d'eau potable … Rapidement présenté par Eric Boushane, l'âme du festival, Julien Brunetaud se lance dans un récital en solo qui nous met en jambes avec quelques boogies de derrière les fagots dont notamment le " Poor Boy Blues " de Champion Jack Dupree mais aussi quelques compositions personnelles tirées de son tout nouvel album, " Cocktail Blues And Boogie ". Rejoint au bout d'une vingtaine de minutes par l'impressionnant batteur Simon 'Shuffle' Boyer, le pianiste se lancera dans un hommage à Memphis Slim qui virera très vite au dialogue pour batterie et piano, mettant instantanément le feu aux poudres et déclenchant un tonnerre d'applaudissement dans la salle. Passage en trio avec l'entrée en lice du sax ténor Serge Rahoerson qui vient mettre un peu d'huile sur le feu avant que le concert ne soit interrompu un court moment pour laisser le temps à Thibaut Chopin d'installer sa contrebasse, le retardataire sortant enfin des embouteillages consécutifs à un marathon organisé dans les environs de St Denis … C'est dont en quintet que se produit JB Boogie maintenant puisque Anthony Stelmaszack attrape lui aussi sa guitare et vient se greffer au groupe qui commence par une " Sea Jam Blues " chère à Duke Ellington, cette dernière donnant des ailes à un public qui se prête au jeu et qui succombe au plaisir de goûter à la musique de cette dream team du blues qui nous sert des morceaux très fins et très racés à la fois. Une visite en Louisiane sur un " New Orleans Avenue Boogie ", un premier détour par " Kansas City " puis un suivant avec " Jumping The Blues " nous conduiront vers un solo de batterie aussi démonstratif qu'intéressant puis vers un épatant " My Love Is Limited " de Amos Milburn. Il est déjà pratiquement 19 heures et JB Boogie nous quitte sur un unique et bref rappel qui finira de mettre en émoi le public de L'Orangerie qui quitte les lieux avec un petit pétillement dans les yeux …
Blues en V.O. achève ce soir sa deuxième semaine de festival et on peut déjà tirer un premier bilan positif de cette quatrième édition, les salles ayant tendance à se remplir de façon très raisonnable ce qui prouve que le bouche à oreille fonctionne bien et que l'avenir des musiques bleues en France n'est nullement compromis ! Encourageant pour la suite …
Fred Delforge - octobre 2005
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