samedi, 24 septembre 2005
La monstrueuse parade
(Art Disto - Universal - Wagram - 2005)
Durée 54'42 - 15 Titres
http://www.weeperscircus.com
 Weepers Circus joue la continuité, c'est une évidence que personne ne viendra contredire … Mais c'est à une continuité qui évolue qu'il faut s'attendre car si le Cirque des gens qui pleurent a renouvelé sa confiance et son amitié à des gens comme Olivia Ruiz et Isabelle Lux qui partagent encore des duos avec le groupe ou à Caroline Loeb qui signe une nouvelle fois la mise en scène du spectacle, les Strasbourgeois modifient quelque peu la couleur de leur musique et changent les costumes qu'ils utilisent à la scène, quittant les fastes de Jean-Paul Gaultier pour s'en remettre à l'Atelier La Colombe de Strasbourg. Alexandre George (chant, guitares, accordéon), Franck George (violoncelle, basse, guitare …), Eric Kaïja Guerrier (guitares), Denis Leonhardt (clarinette, saxophone) et Alexandre Goulec Bertrand (batterie, percussions) reviennent à l'automne 2005 avec leur mélancolie subtile qui se teinte d'espoir et qui invite à la danse … Etonnant ?
Pas tant que ça en fait puisque si Weepers Circus a choisi de rester dans la droite lignée de la nouvelle chanson française, ce ne sont ni le quotidien ni le réalisme qui l'inspirent ! Puisant son inspiration et ses nuances dans un vieux film des années 30, " Freaks ", les Alsaciens inversent les rôles et humanisent leur " Monstrueuse Parade " en la rendant sympathique tel un Quasimodo romantique épris d'une hypothétique Esméralda. Moraliste et progressiste certes, mais également lyrique, poétique et musical puisque la quinzaine de titres que comporte l'ouvrage fait autant appel à la tendresse d'un " Janvier " qui rappelle Le Forestier, à la douceur d'une " Larme " dont le texte est emprunté à Rimbaud ou à la folie d'une " Parole perdue " dont les guitares s'emballent … De croque-mitaine en loup-garou, de traîne-savates en aristocrate, de soubrette en arlequin, de havanes en gitanes, Weepers Circus nous promène dans un monde qui est sien, un monde où le surréalisme fréquente l'extraordinaire et où la démesure des paroles ne met que mieux en valeur la mesure des musiques ! Plus captivant que beau, ce " Monstre " est peut-être " Seul ", mais il est tout simplement génial … A ne manquer sous aucun prétexte !
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