dimanche, 18 septembre 2005
Nous rirons
(Rock Revolution Records - 2005)
Durée 46'14 - 10 Titres
http://www.chairchantcorps.com
 Il y a trois ans, Chair Chant Corps nous laissait entrevoir une musique particulièrement riche et colorée et nous mettait les nerfs en pelote en nous abandonnant avec une première démo au son un peu brouillon mais au contenu aussi bouillant que précis. Et puis plus rien, ou plus grand chose, car hormis une participation remarquée à la compil " Les Fils du Coupeur de Joints " à l'automne 2002, on n'entendait plus guère parler de Simon Caporossi (guitare et chant) et de Michaël Coracin (guitare) en dehors des environs de Grenoble. Rejoint par Julien Bourrette à la basse et Eric Alaux à la batterie, le duo devenait quartet en 2003 et commençait à se faire remarquer sur scène avant qu'une envie légitime d'offrir une production soignée à sa démo ne se fasse (enfin) sentir. D'où cet album …
On n'avait pas totalement oublié cette première rondelle dont la modestie faisait tout le charme, mais c'est à un enregistrement totalement différent et beaucoup plus pro que l'on se trouve confronté aujourd'hui. Un peu plus Cantat qu'avant, un peu moins Brel peut-être aussi, Simon resserre ses cordes vocales et leur donne d'autant plus de teneur et de texture qu'il ne travaille pas dans une direction particulière, si ce n'est la sienne, et qu'il s'avère particulièrement à l'aise quand il faut donner du volume à son chant ou au contraire quand il faut le feutrer. Le minimalisme qui dominait trois ans plus tôt se conjugue aujourd'hui étrangement à une richesse plus que relative puisque les pistes se suivent sans se ressembler et que d'un arrangement combinant violon et violoncelle à un titre au dépouillement presque insolent, il n'y a souvent qu'un pas que Chair Chant Corps n'hésite pas à franchir. Dans la spontanéité des guitares et la précision de la rythmique, on découvre de nouveaux titres avec le même plaisir que l'on ressent en retrouvant " San Francisco ", " Le Sud ", " Nouveau Siècle ", " Méthadone " ou " Crève Moi " revus et corrigés à la sauce quatuor et avec une grosse dose de feeling supplémentaire. On se dit alors que les espoirs formulés en 2002 n'étaient pas dénués de fondement et on y croit encore un peu plus … Reste maintenant à enfoncer le clou mais avec un album de cet acabit, rira bien qui rira le dernier !
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