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SUSHEELA RAMAN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 01 septembre 2005
 

Music For Crocodiles
(Narada - Virgin - EMI Music - 2005) 
Durée 53'22 - 13 Titres

http://www.susheelaraman.com
http://www.narada.com

Citoyenne du Monde, Susheela Raman est née à Londres de parents Tamouls et a passé sa jeunesse en Australie. Elevée à grand renfort de musique carnatique, la musique classique du Sud de l'Inde, Susheela sera longtemps sans avoir la moindre idée de ce que peut être la musique occidentale. Quand elle découvre à l'adolescence des artistes comme Billie Holiday, Prince ou Jimi Hendrix, la jeune chanteuse s'émancipe et commence à jouer de bars en pubs avec un groupe de Sydney qui la contentera jusqu'à ses 21 ans, age auquel les influences de sa première jeunesse ressortiront de façon toute naturelle. La rencontre avec Sam Mills sera décisive et donnera naissance à une étroite collaboration sur " Salt Rain ", un premier opus très abouti en 2001, sur " Love Trap ", un second ouvrage plus spontané en 2003 et sur ce nouvel album pour lequel elle reste fidèle à Hilaire Penda (basse), Aref Durvesh (tablas) et Djanuno Dabo (percus) et qui marque une nouvelle étape dans la carrière d'une artiste qui n'obéit que très peu aux conventions en vigueur …

Susheela Raman est envoûtante par essence et affiche en plus un petit quelque chose dans la voix qui fait immanquablement penser à Norah Jones et aux autres grandes chanteuses de jazz. Si son répertoire répond à l'appel du blues et de la soul, la présence d'un bassiste camerounais et d'un percussionniste guinéen le font régulièrement dévier vers les sources du genre et plus précisément du côté de l'Afrique Noire. Saupoudrée ingénieusement de violons, de cordes pincées ou encore de l'orgue Hammond du Malien Check Tidiane Seck, la musique de la belle hindoue passe d'un continent à l'autre sans avoir l'air d'y toucher et nous délecte de quelques adaptations personnelles de traditionnels carnatiques comme " Meanwhile " ou " Light Years ", de morceaux d'obédience nord-africaine (" Chordhiya ") ou africaine (" Idi Samayam "), d'une somptueuse ballade (" What Silence Said "), d'un morceau écrit par le poète afghan Barmaid Skram et parsemé de quelques vers en Français (" L'Ame Volatile ") et de titres plus accessibles comme peuvent l'être " Music For Crocodiles " et ses incantations qui ne sont pas sans rappeler (à tort !) les rites vaudou ou encore " Leela ", le morceau qui clôture l'album sur des airs mariant folk, pop et même quelques bribes de hip-hop. Appréhendant la musique d'une manière très personnelle et n'hésitant pas à la sortir de ses limites naturelles, Susheela Raman nous livre la perle rare de la rentrée 2005, l'album que tout véritable amateur de sonorités délicates se doit d'avoir dans sa discothèque … A ne surtout pas manquer !