Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

BOUGY BLUES FESTIVAL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 27 août 2005
 

BOUGY BLUES FESTIVAL
BOUGY (14)
26 & 27 août 2005

 

photos (c) Mike Lécuyer & Patrick Demathieu

« Too late for you, we are … Spoonful » ! C’est ainsi que les quatre régionaux de l’étape mettront la première touche à la version indoor de ce quatrième Bougy Blues Festival … Certes, il y a bien eu hier soir un concert d’ouverture avec le Jeff Treguer Trio au Restaurant « Le Poivrier » d’Evrecy mais c’est aujourd’hui que la Salle Municipale accueille sa première grande soirée. Une soirée qui affichera pratiquement complet et qui ne manquera de nous réjouir avec deux formations très différentes mais complémentaires.

Vendredi 26 août 2005

Fidèle à sa tradition, Spoonful va nous sortir le grand jeu et nous proposer un concert sensiblement identique à celui donné en juillet à Cahors mais avec la détente et le feeling en plus. Avec Igor Pichon à la guitare et Nicolas Mary aux claviers qui affichent tous deux une forme olympique, la section rythmique n’a plus qu’à assurer derrière ses deux solistes qui ne cessent de se livrer à des duels confraternels particulièrement intéressants pour un public qui a quand même un peu de mal à entrer dans le jeu. En une grosse heure dédiée à leurs propres compositions, parmi lesquelles il y a matière à enregistrer enfin un véritable album, les quatre jeunes Normands laisseront leur côté funk prendre encore un peu plus d’ampleur et nous proposeront un show très professionnel et surtout bourré d’âme et de qualités humaines. A peine revenu de Montréal où il participait au FestiBlues, Spoonful a confirmé qu’il était un groupe sur lequel il fallait compter pour l’avenir !

Une intro samplée sur fond de vieux standards du rock, de cloches d’église et de chants religieux ; une atmosphère un peu étrange qui envahit la salle, les lights qui s’emballent … Jesus Volt est dans la place ! Après avoir brillé en Australie, après avoir été immortalisé au Rockpalast, le groupe parisien débarque à Bougy pour mettre le feu à une salle qui ne s’y attendait pas. Puriste du blues, accro du rock, passe ton chemin, Lord Tracy et consorts proposent un spectacle en forme de mélange détonant ou le riff se marie à l’électro pour notre plus grand bonheur. On (re-)découvre une musique où les breaks sont omniprésents et où la guitare de Clit Tao prend une place prépondérante, ce dernier s’efforçant de sonner très dur avec une électro-acoustique couplée à un rack d’effet très rock’n’roll, on se surprend à apprécier plus que de raison les passages mâtinés de chant hip-hop, on remarque bien entendu l’efficacité de Lenine McDonald à la basse et de Magic Doudous à la batterie mais aussi le charisme d’un chanteur devenu véritable Grand Prêtre de sa paroisse … Puisant allègrement ses morceaux dans ses deux premiers albums, Jesus Volt va également nous proposer quelques inédits à paraître rapidement sur un troisième opus attendu avec impatience et nous découvrirons ainsi en primeur « Jesus Gonna Be Here » ou encore « Up In Flames », deux titres très prometteurs qui viendront prendre place ce soir au beau milieu des désormais traditionnels « Broke, Naked And Drunk », « Jig Up And Down », « Funky Mama », « The Cornbread » et autres « Mannish Boy » que le groupe se complaira à désosser et à décomposer à l’aide de DJ Cook, particulièrement en verve ce soir. Si la salle n’aura eu de cesse de se vider au fur et à mesure de l’avancement de la soirée, ceux qui auront fait l’effort de se laisser tenter par le concept novateur du groupe en ressortiront quelque peu grandis ! Jesus volt et sa vision très personnelle du blues n’ont pas fini de nous surprendre et ce n’est pas nous qui nous en plaindrons …

Un détour par « La Grange » où Marc Mitou accueille chaleureusement quelques privilégiés pour un after démarré par son groupe Midwest avec Bala Pradal aux ivoires et rapidement transformé en jam géante avec Spoonful, Jesus Volt et tous les musiciens présents puis il est temps d’aller goûter à un bref repos bien mérité, la tête pleine des sons d’une première soirée particulièrement réussie !

Samedi 27 août 2005

Début de journée chargé avec un rendez-vous fixé à 12h30 aux studios de Radio 666 pour la 559ème édition de Sweet Home Chicago, l'émission animée par Marc Loison où nous sommes conviés avec nos confrères et néanmoins amis de L'Oreille Bleue pour deux heures de bonne musique et de discussions axées autour du thème du blues … Un bon cru pour les invités de Marc qui ne manqueront pas de présenter leurs diverses activités et de soutenir la cause de la musique !

Retour express vers Bougy dès 15 heures pour assister au show survitaminé des Hot Chickens qui ont eu la bonne idée de prendre une heure de retard sur le timing et de nous attendre pour commencer leur concert. Contrebasse rose en main, le Béthunois Hervé Loison conduit son trio avec beaucoup d'humour et de fun et nous sert cet après midi trois sets étalés sur trois heures qui séduiront amateurs de country, de blues et de rockabilly des années 40 et 50. Au menu du jour, des compositions mais aussi beaucoup de reprises de Johnny Burnette, Gene Vincent ou encore Elvis avec les incontournables " Tutti Frutti ", " Blue Suede Shoes ", " Brand New Cadillac " et une interprétation déjantée du thème du film " Pulp Fiction ". Un show apprécié à sa juste valeur par un public averti qui succombera définitivement lors de la descente du groupe sur la pelouse, le tout sous un soleil bienveillant !

Quelques saucisses plus tard, il est temps d'aller retrouver Big Dez qui va nous asséner un show sans aucune concession à la morosité. Parti en trombe sur un " 2170 South Lamar ", Phil Fernandez va nous en mettre plein les oreilles avec un son un peu fort auquel on ne pourra reprocher qu'une mise en retrait ostentatoire de l'harmonica de Marc Schaeller mais qui laissera un espace très conséquent aux ivoires du brillant Bala Pradal qui ne manqueront pas de nous réjouir. Les titres du nouvel album passent à merveille et on reconnaît parmi eux les splendides " #2 ", " Never Make A Move Too Soon ", " Beautician Blues " et un hommage appuyé à Little Milton sur " Suspicion ". Big Dez revisite également son premier opus avec " One Way Ticket ", " Let's Have Some Fun " ou " Bad News " et nous sert allègrement une entrée qui tient bien au corps et qui nous met en appétit en attendant le gros morceau de la soirée. Comme il se doit, c'est au son d'un magnifique " Night After Night " que le Parisien exilé en terre batave nous quittera, laissant derrière lui un fort goût de revenez-y !

C'est en compagnie de Léa Gilmore que nous assistons au début de son concert lancé par ses musiciens en instrumental avant qu'elle ne vienne rejoindre la fête et apporter beaucoup de bonheur à un public qui subit l'atmosphère bouillante de la salle sans broncher. Les grands standards du rhythm'n'blues vont pratiquement tous y passer, mettant en valeur une voix exceptionnelle et accentuant tour à tour ses versants gospel ou funky. Pieds nus, la plantureuse Black Mama parvient à s'émouvoir aux larmes sur un époustouflant " Till I Found You " avant de nous secouer les omoplates à grand renfort de " Rock Me Baby ", " Hot Stuff " et autres " Fever ", reprenant au passage " You Are My Sunshine " ou " I'd Like To Say Hello " et nous quittant une première fois avec un " Let The Good Time Roll " un peu téléphoné mais ô combien efficace qui sera prétexte à une présentation en chanson de ses musiciens … A l'énoncé des membres du groupe, on reconnaît Ruddy Lenners qui fut batteur de Scorpions au début des seventies mais aussi Jack Thysen qui évoluait naguère aux côtés de Froidebise. Un unique rappel à base de " Sweet Home Chicago " et Léa Gilmore nous quittera définitivement, laissant Bougy sur les rotules après une soirée qui, pour la deuxième année consécutive, se jouera à guichet fermé !

Il ne nous reste plus qu'à quitter nos hôtes, non sans les avoir remerciés pour un accueil haut de gamme et avoir décliné une nouvelle invitation à l'after du soir … Demain après-midi, Ugly Buggy Boys clôturera le festival à grands coups de swing. Nous serons sur la route et nous manquerons la fête mais le cœur et l'esprit seront avec eux ! Petit village de province peuplé d'irréductibles Gaulois du blues, Bougy a réussi à se fédérer autour d'une poignée de bénévoles et d'un Maire qui n'hésite pas à retrousser ses manches pour mettre la main à la pâte, comme tout le monde ici. Festival mineur par sa capacité d'accueil, le Bougy Blues Festival n'en est pas moins une grande manifestation en terme de programmation et de respect du public et des artistes ! Bien que sa réputation ne cesse de grandir, l'organisation a décidé de garder une échelle humaine, refusant de céder à l'appel des sirènes du marché pour préserver son identité. Une belle philosophie qui laisse songeur …

Fred Delforge - août 2005

Site du Festival : http://bougyblues.com
Site de l'émission Sweet Home Chicago : http://blues.radio666.com

Et en prime, on vous offre une petite galerie photo supplémentaire ...