mercredi, 24 août 2005
STRATOVARIUS
« J’ai quitté le groupe parce que je pensais que Timo Tolki était un con »
Fiers fers de lance du heavy métal scandinave Stratovarius revient avec un douzième album studio. Depuis 1984, beaucoup de choses ont changé (aucun membre d’origine n’est encore dans le groupe) et ils ont survécu à des remous internes qui ont abouti à un split en 2003. Stratovarius serait-il invincible ? Pas impossible…En attendant de découvrir une vérité qui est sûrement ailleurs, nous avons échangé quelques mots en Finlandais (pas sûr) avec Timo Kotipelto, responsable des voix du groupe depuis 1993. Timo, c’est à toi.
 Il y a-t-il un réel engouement pour le métal en Finlande ?
Oh oui, le métal est très populaire en Finlande. Je pense même que c’est même le style de musique le plus prisé ces derniers temps. Et en comparant avec tous les pays que j’ai pu visiter je pense que c’est un des pays les plus rock qui soient.
Depuis 1989 et le premier album, « fright night », vous avez enregistré douze réels albums studio. Un sacré chiffre. Alors, c’est là que vous vous sentez le plus à l’aise ?
Personnellement, c’est en chantant en live sur une scène que je me sens le plus à l’aise. Bien plus qu’en studio. Bon, pour ma part je n’ai participé qu’à huit ou neuf albums, je ne m’en souviens plus, mais ça en fait un bout quand même. Etre en studio, ça n’est pas aussi marrant et confortable que l’on pourrait se l’imaginer.
Tu considères donc la session studio comme un examen et le concert comme la récréation ?
Oui, tout à fait. En studio, on n’a pas tout ce feeling que l’on peut avoir avec les concerts. Tu es enfermé et tu ne rencontres pas autant de gens que quand tu es en tournée, quand tu es toujours sur la route.
Le groupe a connu un arrêt brutal et sérieux il y a deux ans. Vous êtes maintenant revenus ensemble mais considères-tu toujours le groupe comme fragile ?
On se sent maintenant plus fort que par le passé. Le problème était que Timo Tolki, le guitariste, a connu des problèmes d’ordre mental. On ne savait pas – et lui non plus - qu’il était maniaco dépressif. J’ai quitté le groupe parce que je pensais que c’était un con. Mais maintenant que l’on sait qu’il a ces problèmes on fait tous un effort pour mieux le comprendre.
Et vous en êtes à quel stade actuellement ?
Il va beaucoup mieux. Il prend des médicaments et il comprend sa maladie. C’est pour ça que je suis confiant.
Tout ça ne pourrait-il pas être préjudiciable pour votre musique ?
Bien sur ça n’aide pas. Mais je pense également que si il n’avait pas été atteint par ce trouble, il n’aurait pas été en mesure de composer toutes ces belles chansons. Si il avait été comme moi il n’aurait pas eu la sensibilité d’écrire tout ça.
Jörg Michael, votre batteur jouait encore récemment avec Saxon, avec lesquels il a participé à l’enregistrement de « Lionheart », leur dernier album. Qu’en est-il de sa situation vis-à-vis d’eux maintenant ?
Il avait promis de jouer avec eux jusqu’aux festivals d’été (Nigel Glocker reprendra ensuite les fûts, ndlr) puis de réintégrer Stratovarius ensuite. Ca n’a pas été facile car au début il les a rejoints pensant que l’aventure était terminée pour de bon. Mais avec ce qui s’est passé entre nous pendant ce laps de temps il a voulu revenir bien qu’il se sentait à l’aise avec Saxon.
Il faut savoir que ce sont ces idoles. Jouer avec eux a été un rêve pour lui. Mais avec eux il était intérimaire tandis qu’avec nous, c’est un membre à part entière. C’est un peu son groupe à lui aussi.
Ainsi arrive un nouvel album, éponyme, début septembre. Il est ouvert par un titre original, remuant et dansant : « maniac dance »…
Ce sera notre single et nous avons également fait un vidéo clip. Il est vraiment excellent. Il a été réalisé par un réalisateur Finlandais assez populaire au pays qui a déjà travaillé pour Shania Twain, Korn etc. Il met en scène une jeune fille qui a quelques problèmes pour se contrôler. Il est en noir et blanc. Vous pourrez le visionner sur le site du groupe. On va sûrement le livrer avec le single également.
L’album est bon mais ne comprend que neuf titres. Pourquoi si peu ?
Je pense que c’est assez. On a eu fait de longs albums et ça peut être ennuyeux d’écouter un album pendant plus d’une heure. On voulait faire comme beaucoup de groupes des années 80 et livrer quarante minutes de bande. Je pense que cet album est parfait ainsi, dans sa durée.
Un de vos titres se nomme « the land of ice and snow », le pays de la glace et de la neige. Il est pour la Finlande celui-ci !
Oui tout à fait ! D’ailleurs, il est destiné à devenir le futur hymne national de la Finlande (rires).
D’autres choses avec le groupe ?
On aimerait sortir un dvd live, on avait enregistré des bandes mais on a actuellement un problème avec le réalisateur. Il devrait voir le jour d’ici 2006.
www.stratovarius.com
Chronique de l’album : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3500
Propos recueillis par Stef Burgatt – juin 2005
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