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CAHORS BLUES FESTIVAL 2005 - 24ème Edition pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 24 juillet 2005
 

CAHORS BLUES FESTIVAL - 24ème EDITION
CAHORS (46)
DU 19 AU 23 JUILLET 2005

Photos (c) Patrick Demathieu

Cahors, Préfecture du Lot avec son vin, ses douceurs du gosier, sa rivière qui entoure la ville, son Pont Valentré mais aussi son Festival de Blues … A seulement six heures de route de Paris, c'est tout le Sud-Ouest qui ouvre grand les bras ! Les passionnés ne s'y trompent pas puisque le gratin des amateurs de musiques bleues se presse à l'entrée de l'Espace Valentré et se réjouit déjà de retrouver amis et connaissances … Les grosses pointures annoncées initialement (Taj Mahal, John Mayall …) sont passées à la trappe, la superbe Dawn Tyler Watson nous a fait faux bond à la dernière minute mais les aficionados sont (presque) tous présents. On ne pourrait les citer tant ils sont nombreux à être venus de Paris, de Normandie, du Nord, de Picardie et plus généralement de la France entière. Les quelques gouttes de pluie de ce midi sont oubliées et c'est sous le soleil, certes modéré, que nous empruntons une première fois la " Rue des Soupirs " (ça ne s'invente pas …) devenue pour quelques jours le " Quai du Blues " et que nous rejoignons la scène Juke Joint enchâssée entre le Lot et la voie ferrée et ombragée par de superbes platanes. Musique Maestro ! 

Mardi 19 juillet :

Avec près d'une petite heure de retard sur le planning, Véronique Sauriat et ses Mama's Biscuits donnent le départ officiel du 24ème Cahors Blues Festival … Accompagnée des Tortilleurs chers à Benoît Blue Boy, elle nous concocte une potion à base de blues et de rhythm'n'blues tirée en grande partie du tout nouvel album du groupe et revisite le swing des années 50 et 60. A ses côtés, Stan Noubar Pacha fait des prouesses avec sa guitare et ses complices, Thibault Chopin à la basse et Fabrice Milleroux à la batterie, ne se contentent pas de faire de la figuration, brillant sur des titres tels que " Shake a Hand ", " Still Away " ou encore sur une adaptation très personnelle d'un vieux gospel de Sister Rosetta Tharpe revu et corrigé à la sauce guitare. Le festival commence on ne peut mieux et les amateurs de blues ne peuvent que se réjouir de la prestation de Mama's Biscuits, un groupe en perpétuelle progression !

Après un long interlude, c'est par une intro très psychédélique qu'Eric Straczan et son groupe nous invitent à (re-)découvrir ses talents … Cocktail intelligent de blues, de rock et de funk soutenu par une basse époustouflante et par des ivoires intéressants, la musique des jeunes gens emprunte à Jimi Hendrix et à Stevie Ray Vaughan mais aussi de façon plus étonnante à Sinclair dont on retrouve régulièrement une certaine influence, particulièrement dans les morceaux en Français qui s'offrent des airs carrément funky. Nous proposant même un petit détour par le " Bad Changes " de Buddy Miles, Eric Straczan et son Band ne parviendront pas vraiment à faire l'unanimité parmi les spectateurs mais s'en sortiront somme toute avec les honneurs …

Nous avons juste assez de temps pour aller déguster une délicieuse salade composée à base de produits du terroir et de revenir pour la fin des balances … La Hollande est désormais à l'honneur avec le trio T-99 qui apporte son blues roots sur la scène Juke Joint alors que le soleil commence tranquillement à rejoindre son lit. Derrière l'épatant chanteur et guitariste Misha Den Haring, la batterie et la contrebasse imposent un rythme particulièrement propice à faire taper du pied et, de boogies en blues avec qui plus est une pointe de rock saupoudrée dessus, le trio n'aura aucun mal à séduire une assistance encore trop réduite mais totalement envoûtée par son set dans lequel on reconnaîtra, entre autres, une superbe cover de Bo Diddley. Un grand moment de musique …

La fatigue de la route commençant à se faire sentir, c'est la mort dans l'âme que nous laissons Eddie Martin finir son soundcheck et que nous nous éclipsons en nous promettant bien d'être présent dès demain en tout début d'après-midi pour son second set. Nous regagnons notre location pour un dépoussiérage indispensable mais aussi pour une nuit bien méritée après une première journée qui laisse augurer une suite de festival plutôt captivante … Cahors tient ses promesses !     

Mercredi 20 juillet :

Les marchés régionaux sont pleins de bonnes surprises puisque au détour d'un étal de melons et d'une dégustation de fromages, nous croisons Rag Mama Rag, duo particulièrement enchanteur qui se produit près de la halle avec guitares, dobros, lap steel et autres harmonicas et washboards pour le plus grand plaisir de la population locale. Reprenant Tampa Red (" You can't get stuff no more "), Sam Lightning Hopkins (" Blues in the bottle ") ou encore un worksong, Deborah et Ashley Dow fleurent bon le Sud des Etats-Unis avec leur blues du delta mais peuvent également faire penser à Rory Gallagher en nous servant un mélange détonnant de folklore irlandais et de " Going to Brownsville ". Un enchaînement de Robert Johnson (" 32-20 blues ") et de John Lee Hooker viendra clore la matinée à l'heure de l'apéritif et c'est après une sympathique discussion avec le couple que tout le monde se retrouvera dans l'antre gargantuesque des habitués du festival, Le Méphisto, une taverne particulièrement accueillante où les plats passent dans la bonne humeur collective et où le tenancier est parfois obligé de faire passer ses messages en s'aidant d'une trompette ou d'un cor.

Une petite rencontre avec l'équipe du Cahors Blues Festival pour lui présenter la presse spécialisée, un long café sur une terrasse avec les amis et il est temps d'aller retrouver Eddie Martin sur la scène Juke Joint ! Parti seul et au dobro, le guitariste harmoniciste se verra vite rejoint par Michael Wiedrich à la batterie et Marion Dotton à la basse 5 cordes pour un show qui montera en puissance au fil des morceaux, reprenant les titres de l'excellent nouvel album d'Eddie Martin, " Play the blues with feeling ", ou payant un tribut légitime à Elmore James. Le dobro des premiers titres cédera vite la place à une dualité de manches Fender et Gibson et le blues puriste de l'Anglais lorgnera régulièrement vers le rock au cours d'une prestation appréciée par le public à sa juste valeur. Un grand moment qui se terminera sur les coups de 18 heures par quelques gimmicks amusants.

Nous repartons en musique avec T-99 et son batteur chanteur qui nous sert un set dans la droite lignée de celui de la veille et qui fait aujourd'hui office de fond sonore de luxe pendant que nous cédons à la tentation de discuter avec les personnes présentes sur l'esplanade dont Eddie Martin bien entendu mais également Sharrie Williams qui se promène incognito … Retrouvailles avec Bernard Villeneuve sur le stand Mosaic, palabres avec les amis des magazines et autres jacasseries éclipseront tranquillement le show des Hollandais, au demeurant toujours aussi agréable à entendre.

Une énième salade aux magrets et au foie gras et il est temps de foncer au Théâtre de Verdure pour assister au concert époustouflant de la plantureuse Sharrie Williams, une " Hard drivin' woman " dont le blues teinté de rock fait ressortir le gospel de ses origines. Accompagnée par un formidable guitariste germanique et par un organiste italien, la grande dame nous sert quelques prêches envoûtés et descend même danser avec son public sur fond de " Just you and me ", déclanchant au passage un ballet improvisé par nos amis normands de L'Oreille Bleue, Lucky Jean-Luc en tête ! Quatre-vingts minutes de Grand-messe blues suffiront à convaincre les plus réticents et à rallier tout le monde à la cause de Sharrie Williams, une formidable soprano à la voix rugueuse que nous nous ferons un plaisir de retrouver dès novembre prochain à Blues sur Seine …

Venue elle aussi du gospel, la Texane Diunna Greanleaf viendra ensuite nous régaler de ses blues softs teintés de jazz, rappelant autant Koko Taylor qu'Aretha Franklin et servant sa musique avec passion et ferveur, notamment au cours d'un " Built for comfort " où elle jouera de l'autodérision avec beaucoup de goût et de savoir-faire. Remplacée au pied levé au bout d'une trentaine de minutes par la pulpeuse Janiva Magness, Diunna Greanleaf aura sans doute moins marqué le public que Sharrie Williams mais aura eu le mérite de dérouler le tapis rouge pour sa camarade californienne du soir qui ne tardera pas à nous proposer un récital où sa voix profonde et sensuelle mais également ses talents au frottoir seront bien mis en valeur. Véritable entertainer, Janiva Magness séduira non seulement par son physique mais aussi et surtout par sa formidable manière de donner de l'âme à ses interprétations. Et comme il se doit, les trois artistes se retrouveront pour un " I'm a queen bee " d'anthologie qui finira de faire se trémousser une assistance conquise par la beauté de l'instant … Magique !

Jeudi 21 juillet :

Après une matinée passée à chercher le loup dans les grottes de Rocamadour, nous retrouvons tardivement la famille blues au Méphisto pour un agréable déjeuner en compagnie de Stan Noubar Pacha et Véronique Sauriat …

Nous profitons de la descente vers la scène Juke Joint pour faire un tour sur le pont Valentré et y saluer le diable qui maintient une des pierres angulaires de l'édifice, ce dernier semblant particulièrement emballé par la musique qui lui est servie depuis maintenant deux jours, puis nous partons assister à la seconde prestation des Mama's Biscuits. Quasiment identique au concert d'ouverture du festival, si ce n'est que Stan Noubar Pacha cassera cette fois deux cordes, le show de Véronique et de ses Tortilleurs nous séduira toujours autant par son mélange cohérent de technique et de détachement.

Sélectionné par le CLB pour participer à tous les festivals membres de cette association, Mercy Blues Band ne va pas nous décevoir en nous débitant ses grosses tranches de blues rock taillées dans les marais du delta. Le charisme de Jean-Paul Avellanada à la guitare et au chant ne sera que mieux mis en valeur par l'indescriptible toucher de fûts de son fils Stéphane et par la technique de basse de Bruno Quinonéro, une formation qui ne joue sous cette forme que depuis peu mais qui a d'ores et déjà atteint une cohésion intéressante. Au cours de cette promenade initiatique dans les bayous de Louisiane, Mercy Blues Band nous fera partager son goût pour la musique pimentée et pétillante et ce ne sera pas pour nous déplaire tant le charme est grand.

Pour satisfaire à un besoin de restauration bien naturel, nous décidons de faire une escapade hors du festival pour aller saluer les Double Stone Washed qui se produisent dans le Off du Off au Duplex, sur ce qui fut à une époque le Boulevard du Blues … Un faux filet (et un cassoulet) plus tard, nous assistons à quelques moments du set du quatuor venimeux puis nous le quittons, non sans regret, pour rejoindre les bords du Lot où un grand moment de blues nous attend … 

Monument que l'on a pu un temps découvrir aux côtés d'Otis Rush, Arthur Neilson est un des grands de l'écurie de Popa Chubby et a su puiser ses influences dans le Chicago blues des légendes … Il est bien décidé à mettre le feu au Juke Joint et c'est devant un parterre copieusement garni qu'il nous sert ce soir ses compositions ciselées et incrustées de guitares ingénieuses. Déviant par moments sur des instrumentaux captivants, Arthur Neilson et son groupe ont trouvé leur son et n'hésitent pas à faire s'unir guitares électriques et acoustiques pour en arriver à des effets inattendus comme sur ce " That's allright Mama " très personnel qui sonne par moments à la limite du cajun. Après un set énergique et particulièrement bien équilibré, Arthur Neilson finira la soirée en dédicaçant ses albums sur le stand Blues Again …

La journée a été belle et chaude mais également longue et éprouvante et nous remettons à demain la rencontre avec Climax Blues Band qui donne son premier concert ce soir … Ce n'est donc pas encore aujourd'hui non plus que nous irons aux Docks pour assister aux exploits de Mr Tchang & Easymoney et à la gigantesque Jam Session qui s'ensuit et qui dure jusqu'au bout de la nuit, satisfaisant au passage nombre de nyctalopes en goguette. Bonne nuit Cahors !

Vendredi 22 juillet :

Matinée découverte avec une petite virée à St Cirq Lapopie histoire de se mettre en jambe en faisant la petite grimpette qui mène au sommet de la ville puis sieste réparatrice au bord de la piscine seront les deux composantes de ce début de journée … Il fallait bien ça puisqu'il y a encore du gros gibier aujourd'hui !

On commence avec Mig & The Mudz, un groupe qui comme son nom l'indique compte en son sein Mig Toquereau, ex-bassiste de Doo The Doo, et le quatuor bordelais Mudzilla, une référence en terme de blues du bayou ! Après une grosse vingtaine de minutes dédiées au set de " l'écrevisse " laissant entrevoir un amalgame cohérent de shuffle, de boogie, de rock et de blues, Vincent Pollet-Villard nous annonce l'entrée en scène de Mig et lui cède le micro, donnant beaucoup d'espace à sa voix accrocheuse et à ses quelques démonstrations de basse et de guitare. Profitant de leur première sortie dans cette configuration, Mig & The Mudz nous serviront quelques morceaux de leur tout nouvel album, " Love & Hate ", dont les excellents " Down " et " Never stop rockin' " avant de terminer sur " Me and the devil " avec en prime un solo de guitare de Florian Royo derrière la tête. La journée commence bien !

Place à la légende du british blues, Climax Blues Band, et à son leader Colin Cooper, chanteur, saxophoniste et harmoniciste, pour un set qui laisse beaucoup d'espace à un florilège de reprises, notamment celles de Willie Dixon à qui ils dédient un album entier, mais qui laisse sur leur faim les vieux fans qui auraient apprécié de plus grandes retrouvailles avec les vieux morceaux, les tubes de la grande époque … Pour l'anecdote, on remarquera que l'arrivée des Normands de Spoonful sur le site du festival sera couronnée bien involontairement par l'interprétation du " Spoonful " des Climax Blues Band. Un signe prémonitoire pour ce groupe aussi jeune que talentueux qui foulera ces mêmes planches demain après midi ? Va savoir, le diable du Pont Valentré a l'œil, et le bon !

Petit détour par les bars avec les Marseillais de Coup de Blues qui jouent à l'Eden Café dans le cadre du Off devant une dizaine de personnes et avec Hot Chicken qui met le feu au Duplex avec son rockabilly sur un concert parasite concocté par les tenanciers du Boulevard Gambetta, ex-Boulevard du Blues de la grande époque, puis direction Caviole et son Théâtre de Verdure pour une nouvelle soirée enchanteresse avec d'une part Tee et son blues méticuleux et de l'autre James Harman et son harmonica extraterrestre … Tatoué à outrance, Mark Tee se lance ce soir dans un show aussi technique que sensuel et joue à merveille avec le génie de ses musiciens, particulièrement efficaces malgré l'arrivée récente de l'organiste. D'une cover de " I can't stand the rain " à une autre de " On the road again ", Tee nous propose ses propres compositions et accueille rapidement le grand Chris Rannenberg au piano pour se livrer à de longs méandres instrumentaux particulièrement profonds et riches … Emotion garantie d'autant que James Harman, jamais à cours de facéties, viendra apporter des serviettes aux musiciens en plein milieu de leur rappel, déclanchant une hilarité toute naturelle dans le public.

Une trentaine de minutes de pause et c'est justement James Harman qui s'y colle, juste accompagné du guitariste Nathan James pour le début de son set puis rejoint par Tee pour un concert débridé et aussi tannique que le vin de Cahors dont le jovial et brillant barbu semble se délecter sans modération. Axé sur une longue litanie de démonstrations individuelles, le spectacle parviendra à rester convivial et charmeur de bout en bout et jamais le public ne se lassera de cette musique vécue et respirée par un monstre sacré aussi charismatique que brillant. Un passage obligé par " King Bee " et un rappel plus tard, il sera temps à James Harman de laisser place au tirage au sort qui désignera les deux gagnants des superbes Gibson Sheraton II qui garnissent les scènes depuis le début de la semaine, la première gagnée par un couple et repartant vers les Yvelines, la seconde remportée par un batteur de la région. Sacrés veinards !

Samedi 23 juillet :

Dernière journée du Cahors Blues Festival, ensoleillée, riche et colorée comme les précédentes, avec tout d'abord Rag Mama Rag qui retourne sur le marché dans des conditions plus favorables et qui ressort washboard et guitares pour un deuxième service aussi succulent que le premier … Œillades vers Robert Johnson et arrangements de standards sont une fois de plus au menu de la prestation du duo qui nous réservera entre autres des versions personnelles de " Kind hearted woman blues " et " Walking blues " mais aussi un admirable " You can't make somebody love you " dédié à Georges Bush. A l'heure de se faire dédicacer les albums du groupe, certains spectateurs regrettaient que Rag Mama Rag ne se soit pas produit au moins une fois sur une grande scène. Dans les années à venir peut être …   

L'équipe du Méphisto nous sert ce midi notre ultime repas, toujours dans la même bonne humeur et cette fois en compagnie de Thomas, Gilles et
Igor de Spoonful qui nous rejoignent à l'improviste, leur camarade Nicolas préférant pour sa part se promener dans la ville … A l'issue du repas, une question restera longtemps en suspens : comment un garçon bien élevé comme Igor peut il avoir autant de talent alors qu'il ne mange pas, ô ! sacrilège, la peau du canard ? La méditation se fera autour de la piscine en attendant que Bulldog Gravy n'investisse la scène Juke Joint à l'heure du goûter …

On retrouve Mike Green et consorts avec toujours autant de bonheur et s'il n'aura pas ce soir l'occasion de nous conter ses souvenirs de Woodstock, le plus Français des Américains d'origine Russe va quand même nous en mettre plein les yeux et les oreilles avec une musique un tantinet brouillon en apparence mais fignolée à l'extrême dans la réalité avec une importante utilisation de la guillotine à percussions et un sens précis du détail dans les arrangements. Outre les standards comme " Baby please don't go " ou " Little red rooster ", Bulldog Gravy nous sert quelques-uns de ses nouveaux morceaux sur lesquels le guitariste Philippe Sangara aura tout le loisir de montrer l'étendue de ses connaissances musicales avant de finir sur un mélange de douceurs où l'on reconnaît entre autres " Crossroads blues " et " Skeletons in my closet ". Le public, malheureusement trop peu nombreux, apprécie sans retenue !

Spoonful avait gagné son ticket pour Cahors lors du dernier Tremplin Blues-Sur-Seine en nous faisant une démonstration de blues moderne et efficace … S'ils ont eu depuis l'occasion de confirmer leur position de fer de lance de la scène hexagonale, c'est une fois de plus avec beaucoup de professionnalisme qu'ils se lancent ce soir dans un concert électrique à souhait. Rodé en grande partie sur les planches Normandes mais aussi dans le reste du pays, le set des quatre trublions s'avère une fois de plus carré au niveau du jeu et des enchaînements mais manque quand même un peu de feeling, sans doute en raison d'un excédent de stress et d'une nuit passée à la dure dans le camion sur les rives du Lot … Si les habitués concluront que ce n'était pas le meilleur concert de Spoonful, ceux qui les ont découverts ce soir ont mis les quelques petites imperfections sur le compte de la jeunesse et ont applaudi des deux mains un gig qui ne manquait à aucun moment d'intérêt. Session de rattrapage à Bougy … et au FestiBlues de Montréal !

Nous succombons une dernière fois à la salade quercynoise avant de retrouver Fred Chapellier, le seul artiste du festival à nous proposer cette année un set dans la langue de Molière, et quel set ! Aussi brillant à la guitare qu'au chant, le Rémois est également un homme de cœur qui ne va pas manquer de rendre quelques hommages à son ami Poill's, disparu l'an passé, au fil de trois chansons de sa plume, " C'est pas permis ", " Le blues du p'tit déjeuner " et une adaptation de " Que l'blues ". Accompagné ce soir par l'excellent Lorenzo Sanchez à la guitare, par Abder Benachour à la basse et Pat Machenaud à la batterie et enfin par le clavier volant de Sébastien, Fred Chapellier met littéralement le feu à un public qui cède à toutes ses invectives, frappant des mains ou reprenant les refrains à la demande. Terminant son set sur un titre hommage à Roy Buchanan, Fred aura droit à deux rappels, " Hideaway " pour le premier et " Everyday I have the blues " pour le second, seules petites concessions à l'Anglais avec l'impressionnant " The sky is crying " joué un peu plus tôt … Les bords du lot sont sur les genoux et nombreux sont ceux qui se pressent pour obtenir une petite dédicace du guitariste au grand cœur !

Le 24ème Cahors Blues Festival tire à sa fin et il ne reste plus que deux évènements à vivre. Le second concert de Mig & The Mudz qui se déroulera cette fois devant une foule conséquente et la dernière soirée avec Mr Tchang & Easy Money qui débutera exceptionnellement ce soir sur la scène Juke Joint avant de partir illuminer une dernière fois les docks … Il sera ensuite temps de saluer les amis présents, de Blues Magazine à Blues Again! en passant par Crossroads, Blues & Co, Virus de Blues, L'Oreille Bleue, Blues Station, Sweet Home Chicago, Bay Car Blues Festival, Blues sur Seine, Rosebud Blue Sauce, Willing Productions … Que ceux que nous oublions nous excusent ! Et puis bien entendu, il convient de remercier le Cahors Blues Festival pour son accueil et sa programmation, Patrick Guyot son Président, Jean-Phi Kaufmann son programmateur, toute l'équipe, le staff technique et les 80 bénévoles qui ont fait que cette édition restera dans notre mémoire … jusqu'à la prochaine !           
  
Fred Delforge - Juillet 2005


La légende du diable du Pont Valentré est à découvrir sur http://www.mairie-cahors.fr/Tourisme/Pontval/Legende.html