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FURY FEST 2005 pdf print E-mail
Ecrit par Chockers  
mardi, 05 juillet 2005
 

LE MANS
PARC DES EXPOS
24, 25, 26 JUIN 2005

[email protected]

On l’aura attendue cette édition du Fury ! Parce que la précédente édition avait été prometteuse, mais aussi parce que l’affiche annoncée pour cette mouture 2005 avait de quoi faire pâlir les plus grands festivals européens. Or, quelques semaines avant la tenue du festival, voilà que l’on apprend que l’événement est menacé par dirions-nous des problèmes « administratifs » avec les institutions mancelles.
« Pas de bol » se dit on, une fois de plus notre style de musique fétiche va faire les frais d’une mauvaise image qui lui colle à la peau etc, etc. C’était sans compter sur la détermination de Ben, créateur et organisateur du Fury Fest, qui n’allait pas laisser crever son festival sans réagir.
Et il peut être fier, ainsi que toute l’équipe qui s’est mobilisée autour de lui, car disons le tout de suite : l’édition 2005 du Fury Fest était une tuerie !
Bien entendu il y aura toujours des grincheux pas contents parce que ceci parce que cela…, mais le français est râleur par nature, n’est ce pas ?  ;-)
Revenons donc sur le fest et la programmation :

Vendredi.

Des obligations professionnelles nous ayant contraint de quitter Paris tardivement, nous n’arriverons que vers 18H00 sur le site du Parc des Expos du Mans, qui accueille donc le festival. Premier tour du propriétaire, où l’on se rassure en observant que les 3 salles hébergeant les différentes scènes (Main, Forum, Velvet) sont toutes assez proches, permettant ainsi de ne pas louper une miette de chaque gig (exception toutefois de la Velvet stage, où certains concerts se déroulent en même temps que ceux de la Forum ou Main Stage).
L’ensemble du site est quant à lui agrémenté de stands de restauration diverses, d’une plateforme pour les skateurs et d’un « Extrem Market » ou l’on peut trouver pêle-mêle merchandising, disquaires, tatoueurs / pierceurs mais aussi un coin info sur le Sida, les drogues et les nuisances sonores.

Les présentations étant faites, nous pouvons désormais foncer au carré VIP où doit avoir lieu la conférence de presse d’Anthrax dans sa version « classic », à savoir le line up d’ « Among the Living ». Et là, pas de bol, on aura beau patienter un long moment, le groupe ne se présentera pas, nous faisant alors louper la prestation de Fantômas et autres… pas cool.

Nous nous  dirigeons finalement vers la Main Stage pour assister au set d’une légende, à savoir Jello Biafra accompagné sur cette tournée par les Melvins. Même s’il est bedonnant, l’homme est toujours une sacrée attraction lorsqu’il tient une scène. Adossant l’habit de l’activiste qu’il est, il harangue la foule entre chaque titre, « remercie » Chirac de ne pas avoir engagé la France dans le conflit Irakien, s’en prend à Schwarzy, etc. Inutile de dire que ses paroles sont du pain bénit pour la foule présente ce soir là. Les Melvins quant à eux assurent, avec d’autant plus de mérite que c’est le deuxième gig de la journée pour Buzz Osborne, puisqu’il avait foulé précédemment la Main Stage avec Fantomas.

Nous repassons ensuite par la case carré VIP pour essayer de caler des interviews et manger un bout, puis retour pour la tête d’affiche de la journée, Anthrax, groupe qui a bercé mon adolescence et continue de me faire vibrer aujourd’hui sous sa mouture actuelle. Ce soir on prend la machine a remonter le temps et on fait un retour en arrière d’au moins 13 ans.
Et là, moi qui avait peur que la sauce ne prenne pas, qu’il y avait eu trop de frictions entre les Beladonna / Spitz d’un côté et Benante / Ian de l’autre … et bien que nenni. Le groupe semble ne s’être jamais « séparé ». Le set est très carré et les musiciens semblent prendre un réel plaisir à jouer ensemble (hormis peut être Dan Spitz qui reste un peu en retrait par rapport à ses comparses). Et que dire de Beladonna ? Tout simplement grandiose. Lorsqu’il avait été remercié du groupe, j’avais fait la moue, mais m’étais finalement fait à l’idée que Bush soit un meilleur vocaliste. Ce qu’il est effectivement, mais il ne faudrait pas oublier ce qu’a apporté Belladona à son époque au groupe. Et ce soir, l’homme est en grande forme, et tient la scène comme pas deux. Il est heureux d’être de retour et ça se voit (tu m’étonnes son compte en banque doit être content aussi ). Sa voix, ses postures, son look, rien n’a changé. La set-list quant à elle s’articule bien entendu autour de morceaux des débuts du groupe jusqu’à « Attack of the Killer B’s ». Efficace, le public est ravi, même les plus jeunes semblent connaître par cœur les morceaux, et le moshpit est en effervescence du début à la fin du set. Petit moment d’émotion lorsque Scott Ian entame « New Level » de feu Pantera en hommage à Dimebag Darrel. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que Dimebag était un ami des Anthrax et avait contribué à leur deux derniers opus studio.

La première journée s’achève donc en apothéose et nous avons déjà hâte d’être au lendemain.
Toutefois, il faudra dormir un peu en attendant. Un camping ou le parking du parc des expos sont prévus pour, mais force est de constater que si l’on choisit cette option … on ne va pas fermer l’œil de la nuit, tant les festivaliers ont décidé de continuer la fiesta toute la nuit  ;-)
Direction un sous bois bien plus tranquille.


Samedi.

Un beau programme s’annonçait à nous pour cette seconde journée du Fury Fest … c’était sans compter sur le mauvais sort qui s’acharna sur votre visiteur et l’envoya aux urgences de l’hôpital pour la journée.
Enfin, les blouses blanches m’auront remises sur pied à temps pour assister au set de Turbonegro sur la Main Stage. Et en tout objectivité, quel set une fois de plus. Les boyz avaient mis le paquet au niveau show. Outre leur nouveau look (chaque zicos a désormais son propre accoutrement), des canons ornaient la scène de part en part pour cracher régulièrement, non pas du feux, mais des billets à l’effigie des membres du groupe (bon, ok, je l’accorde, ça sent le AC/DC …), lâcher de ballons sur la foule etc. La set list piochera essentiellement dans les trois derniers albums du combo norvégien, et on se rassure en constatant que les morceaux de « Party Animals », dernier opus en date, se fondent très bien aux classiques du groupe. Hank Von Helvete (chant) n’a pas son pareil pour communiquer avec le public et rendre le show convivial et sympathique. D’autant plus qu’il s’exprime en français. Quel fun que de l’entendre parodier comme à l’accoutumée notre Jordy national avec « Dur Dur d’être PD ! ». Le reste des musiciens est imparable et tout particulièrement Euroboy, guitariste de génie qui mériterait plus de reconnaissance en tant que tel.
Le concert est court (45 min) et se finira par un sirtaki endiablé sur lequel le pit se prendra au jeu en dansant dessus, et ce même jusqu’à après le rallumage des lumières et le départ des musiciens. Concert 100% sympa, pas prise de tête, et pour beaucoup l’un des meilleurs de tout le fest. Comme le dira Ben le lendemain, lors de la conférence de presse de l’organisation : Turbonegro a été agréablement surpris de l’accueil qui lui a été réservé. Tant mieux, et que cette bonne impression les fassent revenir au plus vite dans nos contrées !
Petite pause pour reprendre ses esprits et souffler un peu, avant la tête d’affiche de la journée : Megadeth.
Quelles que soient les réelles motivations qui ont poussé Dave Mustaine à saborder le groupe en 2002, quelle que soit l’attitude de celui-ci, quoi qu’on pense du come-back avec un line-up pour la première fois de son histoire 100% remanié et sans Dave Ellefson, il faut avouer qu’on est bien content de pouvoir compter de nouveau sur Mustaine au sein du paysage metal actuel.
Le gig commence par deux nouvelles compos (« Blackmail the Universe » et « Kick the Chair »). Ce qui permet de découvrir pour la première fois en France les nouveaux musiciens qui accompagnent Mustaine. Il faut bien l’avouer, et cela se confirmera pendant tout le show, techniquement ils assurent vraiment très bien. Scéniquement, j’ai éprouvé un manque, un je ne sais quoi qui me fait penser qu’il manquait quelque chose… Enfin il semble que le reste du public n’en ait eu cure puisque les réactions après le concert étaient très positives. Il faut dire que la set-list du groupe était béton (aucun titre de « The World Needs A Hero », de « Risk » ou de « KIMB »). De quoi mettre le pit en ébullition.

Cette seconde journée, plus courte que prévue pour nous, se conclut tout de même sur deux très bonnes prestations.

Dimanche.

Journée la plus chargée, dirons nous, au niveau du running order en ce qui concerne nos centres d’intérêts.

On commence donc par Mastodon sur la Main Stage. Ne connaissant pas sur album ce que donne le groupe mais n’ayant eu que de bons échos à leur égard, j’étais très impatient de les découvrir. Certes, il y a de l’énergie, mais je n’ai pas pu apprécier à leur juste valeur les compos, ces derniers étant desservis par un son noyant les parties mélodiques. Dommage …

Petite attente avant de pouvoir réapprécier Napalm Death sur la Forum Stage. Forum Stage, qui de l’avis de tous bénéficie d’un son - n’ayons pas peur des mots – pourri. Et pourtant Napalm Death réussit à tirer son épingle du jeu. Le grind des anglais est toujours aussi entraînant, même si leur style n’est pas d’une grande originalité ni d’une grande subtilité. C’est ce que j’appelle du bon bourrin, et il n’est pas donné à tout le monde d’en faire autant, pour preuve bon nombre de jeunes formations …

Juste le temps de passer à la Main Stage pour se prendre Obituary « in your face ». N’ayant pas pu les voir lors de leur dernier passage à Paris qui signait leur grand retour, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, même si les avis avaient été plutôt positifs. Bon retour donc finalement que celui d’Obituary : set très carré, propre, en un mot convaincant. Le groupe reste une des références du Death.

Zou, on retraverse un coup pour retourner à la Forum Stage et assister au set des Misfits. Enfin plutôt de ce qu’il en reste… Leur come-back en 1997, après des années de bisbilles judiciaires avec Glen Danzig, avait été - ma foi - très convaincant, pour preuve les deux albums studios sortis d’alors (« American Psycho » et « Famous Monster »). J’avais pu les voir en tournée en ‘98 et ‘99 et ça le faisait grave. Danzig n’était bien entendu plus derrière le micro, mais on n’y voyait que du feu. Depuis, pas mal de mésaventures se sont produites. Doyle le guitariste, frère de Jerry Only, l’autre armoire à glace du groupe, s’en est allé pour soit disant sauver son couple. Aux dernières nouvelles il tournait avec son propre groupe … en ouverture de Danzig, se payant même le luxe d’effectuer avec ce dernier un set spécial Misfits ! Jerry Only de son côté s’est entre temps entouré de Robo, le batteur original du groupe, et de Dez des Black Flag. Divers produits sont sortis sous le nom Misfits, et ce qui était à l’origine un groupe punk ressemble de plus en plus tantôt à une corporation (Misfits Corp. ?) tantôt à un orchestre de « punk » musette. Et ce soir n’échappera pas à cette impression, le show va être d’une nullité absolue (et je vous assure ça me fait mal de dire ça des Misfits), Jerry Only n’est plus qu’une parodie de lui-même, assurant le chant lui-même, cela n’arrange rien. Le reste du groupe … n’en parlons pas, ils suivent leur « leader » à mon sens dans le même but que lui, cachetonner et capitaliser sur le nom Misfits. En ’97 / ‘99 je ne dirai pas cela, mais en 2005 les Misfits sont morts, Danzig vainqueur par K.O. Pas la peine de rester jusqu’au bout du « show » …

On se redirige vers la Main Stage où Dimmu Borgir a déjà commencé. Pas grave, on ne restera pas longtemps, n’étant pas vraiment fan du black délivré par le groupe ….

Enfin, quelques temps plus tard une légende va se produire sur la Main Stage sans faillir à son statut, j’ai nommé Motörhead. Quel plaisir à chaque fois que d’assister à un show des anglais. Comme l’introduit si bien Lemmy, « We’re Motörhead and we play rock’n’roll », et c’est ce à quoi on va avoir droit pendant trois petits quarts d’heure ... snif que c’est court.  Bénéficiant d’un des meilleurs sons de tout le week end, le groupe va enchaîner classiques sur classiques, agrémentés de petites touches de blah blah avec le public, qui hissera ce show au rang des plus sympas du week-end, avec celui de Turbonegro. Trente ans que le groupe existe, un peu plus pour la carrière de Lemmy, il sait y faire le bougre ! Avec Motörhead pas de (mauvaises) surprises, on est en face d’une valeur sûre qui rallie les jeunes comme les plus vieux d’entre nous. Dommage que le groupe n’ait pas bénéficié de plus de temps…voir de la tête d’affiche.

Petite pause buvette avant d’aller pour la première fois du fest vers la Velvet Stage où vont se produire les vikings d’Amon Amarth. Appréciant leur deux derniers opus, cela fait du bien de pouvoir enfin les découvrir sur scène. Et j’avoue ne pas avoir été déçu. Malgré un son un peu moyen, le rendu était correct, les musiciens convaincants et motivés, malgré une chaleur étouffante dans la salle. Pas évident de jouer dans de telles conditions. A revoir sans faute.

Et voilà que se pointe le dernier concert du Fury Fest avec Slayer en tête d’affiche. Slayer, pour son deuxième gig en France depuis le retour de Lombardo derrière les fûts. Bon, on ne va pas tourner autour du pot pendant 107 ans, c’est le moins bon concert de Slayer auquel j’ai assisté. Pour plusieurs raisons. Le son tout d’abord, si clair et puissant pour Motörhead, est pour la bande à Araya vraiment « crade ». De plus, mais ça n’engage que moi, je n’ai pas ressentie une réelle gniake dans le jeu des américains. Fatigués par de longs mois de tournée ? Par le voyage depuis le Graspop ? Peut être. Mais si on en croit les rumeurs qui ont annoncé des sommes affolantes concernant leur cachet, ils auraient pu faire un effort et se prendre quelques guronsan avant de monter sur scène. Enfin, ce n’était pas mauvais non plus, mais il manquait la motivation. Toutefois, vu la folle ambiance dans le pit, il semble que mon point de vue ne soit pas majoritaire concernant leur prestation. Tant mieux d’ailleurs pour les 11.000 spectateurs présents ce soir là.

Et voilà, le Fury Fest 2005 est donc fini. Malgré les quelques petites critiques que l’on pourrait encore faire concernant l’organisation, n’oublions pas que le festival est encore jeune. Et puis l’essentiel est bien entendu la musique et son affiche. Sur ce point nous avons été servis ! Vivement l’année prochaine.

Bertrand Renotte - Juin 2005