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ROLLING BIDOCHONS pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
lundi, 21 avril 2003
 

INTERVIEW EXCLUSIVE
ROLLING BIDOCHONS

En exclusivité mondiale Zicazic, la première interview depuis leur sortie de maison de retraite des Rolling Bidochons. Indécrottables bourreaux de chats et de travail parfois, ils nous reviennent plus forts que jamais après un concert d'anthologie à Pézénas en Mars 2003 dont on attend le témoignage en DvD. Rencontre avec Titi Wolf (John Lénine) & Bill Pourquoimec, chanteur et bassiste de l'entité rock n' rollesque Franchouillarde !

Stef : Alors, les bidochons, 7 ans après, vous êtes toujours aussi cons ?
Titi : Encore plus, parce qu'on est vieux. Donc on peut dire qu'on est des " vieux cons ". Encore plus vieux, encore plus cons donc encore plus vieux cons !

Stef : Qu'est ce qui a motivé votre retour ? C'est l'explosion de groupes à la con comme Marcel & son orchestre ou les Wampas qui passent sur toutes les radios et à la TV ?
Titi : Non en fait ça fait 2 ans que tout le monde nous bassine en nous disant : " oh les mecs c'est dommage, vous devriez faire un nouveau disque ". Et ça fait 1 an qu'on travaille sur un projet qui se voulait discographique essentiellement. Car la manière dont on avait arrêté, moi j'en étais pas très fier. Ce disque (Bidophone) a été retiré 4 mois après sa sortie sur le marché. La plupart des gens ne savent pas que ce disque a existé. Et comme on n'a jamais fait un disque sans en avoir vraiment envie, on a laissé tomber. Puis les sorcières m'on visité et j'ai trouvé des trucs qui me faisaient bien marrer. Donc au début j'en ai juste parlé comme ça, à droite, à gauche et les mecs de Sony ont appris ça et m'on proposé un contrat, Warner aussi, et d'autres…finalement, on a signé et ayant signé, on est obligé de faire un disque (rires) !
Normalement le disque devait sortir là dans deux mois mais il n'est pas terminé. Et comme notre collaboration avec le distrib s'est bien déroulée, on va ressortir tous les disques sous digipack avec des inédits, des photos rares…des éditions assez luxueuses en fait.
Bill : On a ressorti des maquettes, des séances de studio qui n'avaient pas été prises en compte lors des sorties des albums. C'est vraiment des perles pour les fans. Je pense que les gens seront contents ; en plus ya des jolies photos à l'intérieur. On a aussi fait attention aux prix !

Stef : Et elles vont nous arriver quand ces rééditions ?
Titi : En principe elles devaient arriver fin juin mais on sait pas trop là car c'est pas définitivement établi pour de sombres affaires commerciales. En toute logique, c'est entre fin juin et début septembre.

Stef : Tu as commencé à parler du rapide retrait de l'album Bidophone, tu peux nous en expliquer les raisons ? C'est encore à cause d'un procès ?
Titi : Non, en plus les mecs de téléphone avaient adoré. Les distributeurs ont été avalés par un distrib Hollandais qui s'appelait Arcade et les mecs m'ont demandé de le retirer pour en refaire une grosse promotion pour en reprendre les droits. A force de harcèlement, on l'a fait mais le mec s'est fait virer entre temps et la boite n'a pas voulu prolonger. Donc ça c'est fait en eau de boudin. Et comme on a jamais voulu faire un album qui fasse rire les gens mais qui ne nous éclate pas nous, on a mis ça en stand by et j'ai fait un album solo un peu bizarre : John Lénine band (chro dans le zicazine) avec un double cd un peu électro…j'ai aussi fait un truc qui s'appelle boudin bar….

Stef : Ya eu les " bidochons contre Gobzilla " aussi…
Titi : ouais mais tu vois tout ça c'était des petits épisodes en attendant que la boucle soit bouclée. Et comme on aurait aimé boucler avec quelque chose de plus ambitieux, cet album c'est l'objectif de se dire ; " on va faire tout ça très proprement mais pour après on verra… ".
C'est un nouveau disque avec un autre visage. On ne s'est jamais permis d'être influencé par l'extérieur, on a toujours fait ce qu'on voulait en totale liberté, et c'est une très très bonne chose, car nos disques se sont toujours bien vendus. Les producteurs savent qu'on va leur faire gagner du pognon donc à partir de là ils ne sont pas exigeants. C'est ce qu'on a fait sur le nouveau projet sauf qu'on a mis en place de nouvelles méthodes de travail : on ne va plus dans des gros studios comme on faisait jadis parce que ça nous emmerde, on fait ça avec beaucoup d'ordinateurs car on trouve ça rigolo, on enregistre des voix dans les chiottes ou dans la salle à manger, dans le grenier d'une vieille grand mère ou dans l'arrière boutique d'un épicier Arabe. Tu vois on fait des trucs très…

Stef : Très roots !
Titi : Pire que ça tu vois même avec en plus un style de musique différent de ce qu'on faisait jadis. Parce que tu vois ça ne nous aurai plus intéressé de rester au rock basique. En plus on en a fait énormément déjà. Et puis on a un peu mûris, on a grandis quand même ; on a mis le temps à devenir adultes (rires). Et là maintenant on dois avoir 12 ans d'âge mental !

Bill : Et qu'est-ce que t'en as pensé toi des 3 titres qu'on a joué à Pézénas ?
Stef : Des refrains entraînants. On se surprend à le chanter même si on ne connaissait pas le titre. Ca va vite et ça frappe. Ce sont des titres qui portent votre griffe qui vous trahiront quoi q'il arrive si vous dites qu'ils ne sont pas de vous! C'est vraiment l'humour Bidochon basique. En plus, je ne sais pas si l'album sera pareil, mais votre disco a une bonne touche de rock.
Titi : Mais on l'a traité comme ça car l'idée c'était pas de faire du disco, c'était d'arranger les choses à notre sauce : autant " YMCA " garde ses arrangements disco d'origine qui claque, qu'on a fait " in the navy " dans une version complètement bizarre. L'idée c'était à chaque fois de trouver la bonne énergie de chaque titre. Le discours c'était surtout de faire une musique rythmée et positive ; on le fait avec un esprit très positif comme si c'était un premier disque. On se fait plaisir à nous, donc si en plus ça peut plaire aux gens ce serait vraiment fabuleux.


Stef : Là le but c'est juste faire un dernier album pour terminer en beauté ou alors embrayer sur une seconde jeunesse ?
Titi : Et bien là on attend déjà de voir si ça marche. Tu sais les Bidochons c'est du " step by step " : on fait un album, après on redors pendant 3 ans et on refait un album… là on était à la maison de retraite. D'un coup nous est arrivée l'idée de cet album, alors on le fait. On se retrouve à faire de la scène alors qu'on avait décidé de ne plus le faire…mais là comme on s'est bien marré on a décidé de faire d'autres spectacles. Mais à chaque fois ça reste en fonction de nos envies. C'est un luxe un peu : on va pas à l'usine, on a la chance de faire ça au rythme que l'on souhaite et je pense que c'est mieux car ça permet de respecter son public car on est pas obligés et donc on en fait pas n'importe quoi n'importe comment. Après, les gens vont aimer ou pas mais c'est autre chose. Sincèrement, au milieu de ce qu'on fait et ce qu'on sait faire, des gens se reconnaissent en nous donc si dans le lot tu as des rythm & blues discoïdes, rock, ça ne surprendra personne vu qu'ils connaissent notre univers.


Stef : Et pourquoi Pézénas pour le retour des Bidochons ? Pourquoi ne pas avoir tapé dans des salles plus ambitieuses comme le stade de France ?
Titi : C'était volontaire de faire ça dans un petit truc devant des gens qui dans l'ensemble n'allaient pas connaître notre musique : un public de vieux. Et comme on avait rencontré déjà le fils de Boby Lapointe pour une compilation puisque j'avais fait une reprise de " sentimental bourreau " en grand fan de Lapointe que je suis, on s'est lancé sur cette ville. Et alors on en a parlé et on a trouvé ça pas mal d'avoir à séduire un public qui ne nous connaissait pas. Ca permettait de nous tester et de voir si on était toujours dans le coup car un concert des Bidochons c'est quand même très physique. Parce que par exemple je me souviens d'être allé voir récemment Au bonheur des Dames et ça faisait pitié de voir ces mecs un peu trop gras, un peu trop vieux qui essayaient de faire rire et c'était pathétique. Et puis nous ça va, on a pas l'air de vieux cons, on est présentables, on a la même énergie qu'avant si ce n'est plus donc c'était l'occasion de tester. Et puis on s'est dit " on va tester ça comme ça une fois et on verra ce qu'on pensera de nous" et puis ça nous a bien plu.
En plus on n'a pas vraiment répété. Les 3 jours qui ont précédé, on s'est réuni à Montpellier pour quelques heures par jour de répèt et on s'est surpris à retrouver nos automatismes malgré tous le temps qu'on a passé sans faire de concerts ensemble !

Stef : C'est comme le vélo, ça ne part jamais !
Titi : Ouais ouais ! C'est une sorte d'alchimie. On fait un truc qui est censé être drôle et qui demande de l'énergie ; c'est pas facile. Faire rire c'est déjà difficile mais faire en sorte qu'ils aient en plus envie de taper du pied, c'est pas pratique !


Stef : Surtout face à un public qui vous était totalement étranger…double défi ! Et vous en avez pensé quoi perso du concert ?
Bill : Ben écoute, je trouve que ça a bien fonctionné entre nous et le public. Il y a eu une période où on s'est observé mais à la fin ça roulait bien et on était tous ravis. C'est un très bon souvenir pour nous tous !
Titi : Et puis il y avait ce couple de petits vieux au premier rang, je l'ai prise à partie au début, et aussi il y a eu la crêpe qui est tombée sur la gueule de son mari…Ils étaient tous les 2 dans un état pas possible (rires). Mais ils sont quand même restés souriants et ils sont restés jusqu'à la fin donc c'est bien, il a eu un bon esprit. Faut dire qu'ils devaient s'attendre à un quatuor à cordes mais pas à des types avec des manteaux de fourrure fluos qui balancent des crêpes et du papier cul et qui leur jouent " god save the queen " des sex pistols ! Pendant cette chanson j'ai pensé : " la pauvre elle voit ces mecs sauter en l'air en chantant les sex pistols alors qu'elle ne savait même pas que ça existait jusque là…


Stef : Sans oublier le lapin écorché que tu lui as balancé juste à côté…
Titi : (rires) Mais c'était pas un lapin c'était un chat ! Un vrai chat ! Attend on va pas gâcher de la nourriture quand même (rires) ! Mais j'ai quand même fait attention à pas le lui mettre sur la gueule !


Stef : Et par rapport à ce nouvel album, pourriez vous nous dévoiler d'autres pastiches en exclu Zicazic ?
Titi : Le premier single, qui sortira, si tout va bien, avant l'été, c'est " Ring my bell " qui est devenu " j'vais lui rouler une pèle ". Faut savoir que le nouvel album des Bidochons ne parle QUE d'amour. Bon d'une manière un peu bizarre : t'as vu dans " jeopardy " je te file la recette des mots d'amour que tu peux dire à ta copine pour la foutre dans ton lit, " YMCA " va parler de pédés (les gens vont définitivement croire qu'on est PD). D'ailleurs je me souviens d'une interview au parc des princes où le mec a arrêté le tournage comme on déconnait trop et il nous a dit : " attendez les mecs, déjà que vous êtes habillés comme des PD, si vous dites en plus des conneries du genre, les gens vont définitivement croire que vous en êtes ! ". Mais c'est pas grave, nous ça ne nous dérange pas.
Il y aura aussi " Daddy cool ", " Jeopardy ", " In the navy ", " Can't get my eyes off of you " mais aussi " Sauvez les carottes rapée " qui est un vieux titre des vampires : groupe punk des 80's qui est la fondation des Rolling Bidochons. Et j'ai toujours adoré ce morceau. D'ailleurs NOUGARO nous a piqué la musique pour son " NOUGAYORK ". Mais bon, peut importe, c'est rigolo d'ailleurs… Donc, comme à l'époque on le jouait très mal, là on s'est senti d'en faire un arrangement vu que tout le monde, y compris le public l'aimait bien. Et on l'a essayé pour la première fois sur scène. Et il risque d'y avoir quelques compos comme ça.


Stef : Est-ce qu'il y aura un Cd de ce concert également ?
Titi : Pas vraiment, il y aura ce DVD avec le concert, les interviews et les clips, le nouvel album mais c'est tout…si, je vois ce que tu veux dire, le mixage est fait de telle sorte qu'on pourra l'écouter comme un CD mais avec le matos adéquat puisque on a mixé ça en multipistes.


Stef : Il y a un mec du public qui réclamait à corps et à cris " où sont les femmes ? ". Il figure sur le dernier album ?
Titi : Ah non, pas du tout. D'ailleurs j'ai cru que c'était une joke, je lui ai dit : " moi, plus pédé que Patrick Juvet ?! ". Non non. Je pense que c'était son désir, et les gens prennent parfois leurs désirs pour de réalités (rires). On y avait pensé d'ailleurs mais on l'a pas fait.


Stef : En plus là vous seriez passé définitivement pour des pédés les gars !
Titi : Et il chante trop haut ! (il l'imite) Il chante bien d'ailleurs ce con ! Il aurait fallu que je me coupe les testicouilles en plus (rires).


Stef : C'est une solution aussi !
Titi : Le plus tard possible (rires). Tant que ça peut servir un peu on les garde !


Stef : Sinon, question pour nos amis les zicos : à jouer du disco, vous n'avez pas peur de rester sur votre faim ?
Bill : Non, en fait c'était plus entrer sur une terre inconnue. Jamais de notre vie on avait joué une mesure de disco. Bien sur on en a tous écouté vu qu'on avait 10/15 ans dans les années 70/80 et même on se demandait si on en serait capable parce que c'est des arrangements assez chiadés mais ensuite quand tu décrypte la musique tu te rends compte que c'est pas mal ! Et en plus tu distyle ton propre style et tu le ressert à la sauce Bidochons. Au contraire, c'est même l'inverse, c'est hyper plaisant parce que c'est tout nouveau et c'est pour ça que ça passe bien je pense : parce qu'on est pas malheureux de jouer cette musique.
Oh mais t'as pas l'air d'aimer le disco toi ! (Rires).
Il a fallu qu'on reste sobre dans le jeu quand même. Parce que si tu commence à tambouriner à balancer des gros riffs ça n'irai pas du tout. Ce qui reste intéressant c'est que ça reste une musique de groove et nous on a pas perdu ce côté rock. On s'est rendu compte qu'on peut rester soi même et adapter ce qu'il y a de bon dans d'autres styles. En plus dans ce style tu as pas mal d'infras et c'est assez sympa à jouer. C'est plutôt une bonne chose. Et ça a permit en plus d'élargir notre palette je crois.


Stef : Et donc, à ce rythme là, vous pensez vous attaquer au hip hop ensuite ?
Titi : (rires) Non, là on s'occupe juste des opérations de marketing qui commencent, la pochette est prête : je peux d'ailleurs te dire que c'est Binet qui s'en est occupé (le dessinateur des bidochons de BD) et va s'appeler très certainement " disco bidochons ". Et on fait bien attention sur les rééditions à bien marquer notre nom car les gens nous appellent un coup sex bidochons, bidophones…donc maintenant tout est labellisé ROLING BIDOCHONS. On sera définitivement et pour la vie les Rolling Bidochons ! C'est celui que les gens ont le plus accroché.

Stef : Binet, qui vous avait déjà fait la pochette de " Radio Bidochons "…
Titi : Voilà, on le lui a demandé et il a accepté avec plaisir. Il était content de le faire. Et ils sont même en train de préparer une petite anim flash pour internet où on verra les bonhommes bouger sur la piste de danse avec le fils Binet.


Stef : Et pour continuer à traquer nos amis les zicos un autre petite question : dans le groupe, seul Titi a une part de création avec ses textes mais vous, hormis reprendre les grands classiques qui ont animé votre enfance perturbée, vous n'en avez pas. Ca ne vous manque pas ?
Bill : Euh…non, vraiment pas. Et ce n'est pas mentir de dire ça. Tu sais quand tu joues des titres comme " Let it be " ou " Come together " ou même un bon Sex Pistols, tu as quasiment l'impression que c'est toi qui l'a créé. On est tous homogènes dans le groupe et on a mis notre patte, notre sauce dessus et de les jouer sur scène, on a aucun manque de ne pas jouer nos propres compos. Et puis tu sais on a tous la quarantaine, ça fait 20 ans qu'on joue dans divers groupes donc on a déjà fait notre part et on a bien vu qu'aucun d'entre nous n'avait le talent d'un Paul Mc Cartney ou d'un Bowie. Je pense que ça sert à rien de créer pour créer. Si un jour un d'entre nous se réveille le matin en se disant " putain j'ai une mélodie d'enfer ! ", là on le ferait. Faut pas non plus que ça gâche, que ça soit une tache dans l'album. C'est pour ça que " Sauvez les carottes râpées ", la mélodie est vraiment bien et tu le retiens bien ; et comme le morceau ne fait pas tâche, là on le fait. Mais même pas non !!! C'est une reprise des Vampires !! (Rires)
Titi : Regarde l'histoire de la musique. Au fond, elle est faite de très peu de compositeurs et de beaucoup d'interprètes et c'est seulement depuis l'avènement du rock et de la musique moderne que sont arrivés des pléthores de compositeurs qui pensent avoir la science infuse de composer mais si tu regardes la musique classique tu t'aperçois que tu as peu de compositeurs mais sont ensuite joués par des orchestres et finalement être musicien ce c'est pas nécessairement être un bon compositeur. D'ailleurs les deux ne vont pas souvent de paire : certains bon compositeurs sont de piètres musiciens et vice et versa. C'est toujours pareil, sauf que nous on se l'avoue. On l'a compris tout de suite et ça a été très bénéfique pour nous. On était confrontés à des mecs qui nous disaient qu'on ne faisait que des reprises, que ce n'était pas sérieux ; mais si, c'est sérieux, car on a quand même du boulot dessus pour le transcender. Et ça, ça suffit à ton bonheur. D'ailleurs, tous ces morceaux c'est comme les notre, on les a tellement joués….
Bill : D'ailleurs on les appelle par les titres Bidochons. Quand on répète on se dit qu'on va faire " comme tu dégueules ". En plus, tu prends des artistes comme Marcel Deschamps qui a mit une moustache à la Joconde et c'est devenu une œuvre d'art moderne (rires). Ou aussi les bols de soupe Campbell de Andy Warhol…On n'a aucun souci avec ça.


Stef : Mais c'est envahissant vos conneries : tout à l'heure j'écoutais " Get out of my cloud " des Stones et je me suis surpris à chanter " Des sous pour habiter St Cloud " comme un con ! Alors il va falloir que je me calme sinon au concert des Stones en juillet je vais me faire allumer à cause de vous !
Titi : (rires) Mais c'est le but ! Mais tu sais on avait fait passer l'album à Mick Jagger qui avait adoré vu qu'il parle très bien Français.
Bill : Et qu'il habite en France, il a une grosse résidence dans le sud. Ca montre qu'il a beaucoup d'humour ! Vu ce qu'on a fait de ses œuvres (rires) !


Stef : C'est sur qu'il en faut ! Mais justement, d'avoir pris des procès dans la gueule par des gens qui étaient vos idoles, ça fout pas un peu la gerbe ?
Titi : C'est un processus classique. Ce qui est un petit peu stressant c'est de voir des gens qui ont un temps prêché la rébellion, la liberté d'expression…en fait tu t'aperçois que dès que tu touches à leur porte monnaie ils oublient leur prêche révolutionnaire.
Bill : En plus, c'est même un faux procès car plus on vendait de disques plus lui se faisait d'argent car nous on s'est juré de ne jamais toucher aucun centime de la SACEM. C'est-à-dire qu'à chaque fois que nos titres sont joués à la radio où qu'on vend un disque, eux touchent du pognon. C'était vraiment un procès à la con.
Titi : On ne touchait les sous que sur la vente de nos disques. On a d'ailleurs été les seuls à avoir fait ça sans jamais en avoir trop fait la publicité. Pourtant ça représentait de grosses sommes d'argent. Pourtant au départ c'était fait pour ne pas que l'on soit attaquables aussi, qu'on nous accuse de ne faire ça que pour le pognon. Enfin, nous on a toujours été clairs, on a toujours gardés la même ligne de conduite depuis le début.


Stef : T'as peut être gagné ta place au Paradis là !
Titi : Ah peut être tu vois, même sans avoir fait le Téléthon, sans être allé à la messe le dimanche…


Stef : Sans avoir fait la tournée des enfoirés ! (rires) Mais sinon, quel l'album dont vous êtes le plus fiers ?
Titi : Moi c'est " 4 beadochons dans le vent " mais je sais que tout le groupe n'est pas d'accord avec moi. Je pense que c'est celui qui est le plus abouti au niveau musical. C'est celui où on a été le plus proches, là où a trouvé les bonnes sonorités.


Stef : Et votre plus belle connerie ? Votre plus beau coup d'éclat ?
Titi : Justement sur le procès contre Mc Cartney et les fils Lennon, on a décidé de faire, à la Lennon, un sit in. On est allé voir la maison de disque de l'époque, on leur a fait commander un grand lit qu'on leur a demandé d'installer juste en face du fameux éditeur qui s'appelait MCA Caravelle. Donc les mecs ils nous ont pris pour des tarrés (rires). Et donc, un lundi matin, on s'est pointé au boulevard Malherbes et on s'est enchaînés sur ce lit dans nos costumes de Beadochons. Il y avait aussi des manifestants avec des pancartes " faites l'humour pas la guerre ", " un pastiche sinon rien " etc… et qui distribuaient des tracts.
Finalement il y a eu un attroupement, on a même eu la télévision Japonaise qui s'est pointée !
Et pour finaliser on a fait envoyer à toutes les rédactions, " le pain de la liberté des Bidochons " : c'est-à-dire que tu avait ce pain, mais à l'intérieur il y avait une limes. Alors on leur expliquait que si un jour ils allaient en taule parce qu'is s'étaient exprimés un peu trop librement, les Bidochons leurs offraient déjà la lime pour scier les barreaux (rires). On en a distribué 400 comme ça. Mais on en a fait beaucoup de ce genre.
Le truc c'est qu'on se permet de faire ce que beaucoup n'osent pas. Alors bien sur on nous dit, " les bidochons vous êtes vraiment trop con ! " mais nous on essaye de se surpasser dans ce qui est du domaine du possible ; c'est ça qui est rigolo à faire.


Stef : Se surpasser dans la connerie…c'est un beau défit quand même. Mais sinon, comment ça se fait que vous fassiez une telle fixation sur les chats ?
Titi : En fait on adore tous les chats. Par exemple, pour " triste chat ", j'avais un petit chat à l'époque et je me suis dit qu'au lieu de lui faire une chanson d'amour j'allais plutôt en faire une sur un chat qui se fait écraser juste pour lui faire plaisir. C'était une sorte de maso chat.


Stef : Sans oublier " plaintes en vrac " !
Titi : Oui. Mais tu vois à l'époque on avait pas de platine pour faire du scratch en France alors on utilisait un revox et en collant les bandes en lecture on obtenait un truc sympa. Et à un moment en collant involontairement mon coude sur avance rapide ça a cassé la bande en donnant un bruit de chat qu'on était en train d'étrangler et ça nous a fait marrer. Donc on l'a gardé et on a juste ajouté quelqu'un qui faisait " minou minou ! ".(rires).
Alors on a pu nous prendre pour des sadiques mais non, même pas.

Stef : Et vous avez pas eu des ennuis avec Brigitte Bardot ?
Bill : Ah non mais les gens ont pu se rendre compte qu'on adore les chats. Ce qui est vrai ; je t'assures. On est vraiment en admiration devant les chats. Et toi, tu aimes les chats ?
Stef : Oh oui, les chats je les sublime. D'ailleurs les chats ça a toujours été un gros sujet de déconne ; par exemple chez les nuls tu retrouvait toujours le chat qui se prenait un gros coup de pied au cul.
Titi : D'ailleurs tu as le fils de Binet qui fait des cartes postales avec des chats tous différents et on est en train de s'en servir pour illustrer un livre. Je vais faire des petits textes pour illustrer avec. Donc lui aussi adore les chats.
Bill : Et qui aime bien châtie bien !


Stef : Dans ce cas là vous les aimez plus que tout, il n'y a pas de doute. Et Bootsie, votre mascotte, que devient elle ?
Titi : Eh bien Bootsie est à la campagne. Pour l'histoire, c'est le chien de Walter (Yoko Kono). Et il nous adorait car comme on l'avait en studio et qu'on allait toujours bouffer à un moment ou à un autre, il grattait beaucoup de bouffe grâce à nous. Donc, il nous aimait tellement qu'un jour il est allé sur scène et il est resté, ça ne le gênait absolument pas d'être juste à côté de l'ampli. Et malgré les 200 dB dans la salle, le chiens il ronflait tranquillement en attendant que ça se passe (rires) ! Mais là comme il a décidé d'avoir des enfants, il a mit son chien à la campagne le temps que les enfants grandissent. Mais il est toujours présent.


Stef : Dans votre carrière de Bidochon, vous n'avez fait qu'une cinquantaine de scènes. Pourquoi si peu ?
Bill : Avant tout je dirai que c'est de la fleimardise. En fait si on s'y met, on est chauds et on va enchaîner 30 dates mais après on en faisait plus pendant 3 ans. Mais là ça faisait 7 ans tu vois. Il y a tellement d'espace entre les tournée que ça fait que l'addition ne soit pas salée. Mais c'est vrai que ça a donné des tournées assez intenses. Mais il y en a eu peu (rire).


Stef : Et là vous comptez reprendre ou c'était juste un concert unique ?
Titi : En fait au départ c'était unique. C'était pas de la fausse pub. Mais on y a pris tellement de plaisir et comme on a vu que le public on a bien fonctionné et qu'on avait pas l'air de ringardos, je pense qu'on va continuer un petit peu…mais pas beaucoup ! (rires).


Stef : Mais vous fatiguez vite quand même ?!
Bill : Tout à fait ouais. (rires).

Stef : Quand on voit vos textes qui sont si criants de réalisme comme " pas d'papier water " ou " les p'tites bites ", on se demande si c'est écrit sur du vécu…
Titi : Non, c'est même tout le contraire tu vois. " Comme tu dégueules " ça parle de mec bourré alors que moi je ne bois pas une goutte d'alcool, je n'ai jamais pris une cuite de ma vie et j'ai une grosse bite (rires) ! Donc tu vois moi j'aime prendre le contre-pied, il faut avoir de l'imagination. Pour " pas d'papier water ", je ne me suis jamais retrouvé bloqué dans des chiotes sans papier cul mais je me suis imaginé ce que ça ferait de s'y retrouver. Si ce ne serait que du vécu ce serait triste car ça voudrait dire qu'on n'a pas beaucoup d'imagination. Moi j'aime bien le rêve et l'imaginaire. Mais j'ai déjà utilisé des expériences d'autres gars du groupe…


Stef : C'est qui qui a une petite bite alors ? (rires)
Titi : Ca m'avait flashé à un moment parce que j'avais dit sur RTL que j'avais fait cette chanson pour le batteur mais en fait j'ai jamais vu sa bite. Il a d'ailleurs sans doute une petite bite (rires) mais je ne suis jamais allé voir. Ca reste du domaine l'imaginaire.


Stef : Donc en fait t'es un mec bien, t'es pas un pervers, t'es pas un embobineur…
Titi : Pas un pervers non, je ne crois pas…non. Ni un alcoolo. Mais j'ai d'autres défauts, beaucoup mais pas ceux là.


Stef : c'est tout un mythe qui s'effondre là !
Titi : mais justement, c'est mieux. C'est en core plus pervers de passer pour un pervers sans l'être. Tu crois pas ?


Stef : Houlà ! c'est tordu tout ça…Pour changer de sujet, il se murmure que Bill Pourquoimec a un doctorat en chimie, info ou intox ?
Bill : Vrai de vrai. Aucun mensonge là-dessus.
Titi : allez vas y, dis lui ton sujet de thèse pour l'épater définitivement !
Bill : Tautomérisation de la 6-hydroxuquinoleine en mileux aqueux (application des propriétés physicochimiques en vue de l'étude des mileux super acides et super basiques).


Stef : Et les autres aussi vous êtes des docteurs ?
Titi : Ah non on est des vrais cancres nous. On a l'air plus intelligents mais c'est le contraire, on est des vrais cons ! Simplement des grandes écoles maternelles et élémentaires (rires). Pas plus.


Stef : Et pendant ces 7 années d'abscence, vous avez eu des projets en parallèle ?
Titi : Oui, on a produit pleins de disques, il y a eu le John Lénine band que j'ai fait avec notre batteur et où chacun est venu faire son petit truc.
Bill : Et il y a mon chat en photo !
Titi : oui il y a une pochette très mignonne pour les chats mais au verso c'est pas mignon du tout…
Bill : Moi je bosse avec Titi chez FGL productions. Donc tu vois, la musique c'est notre métier et on ne l'a jamais perdue de vue. Ca fait partie de notre vie.


Steff : Et on a découvert un nouveau batteur sur scène. Que c'est il passé, Ringo Tarre a arrêté la musique ?
Titi : On l'a mit au frigo un peu, on trouvait qu'il n'était plus très frais. Mais en fait il n'était que sur 3 albums et Christophe, que tu as vu, à toujours fait plus ou moins partie des Bidochons puisque c'est lui qui était ingénieur du son sur 2 albums. Il est également batteur pour Jane Birkin et Calogero. Il fait partie de la grande famille des Bidochons depuis toujours. Mais comme on avait décidé de refaire les Bidochons que tous les 4 vu que le batteur n'avait plus la même mentalité depuis un certain temps et bien Christophe est devenu notre batteur définitivement. D'ailleurs il est sur la pochette de " 4 Beadochons dans le vent " : un grand blond avec les cheveux longs à droite ave un sourire crétin.

Stef : Merci à vous pour cette sympathique interview
Les Bidoch's : Ben de rien, c'est nous. A bientôt !

Propos recueillis par Stef BURGATT - Avril 2003