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IRON MAIDEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 26 juin 2005
 

IRON MAIDEN
PARC DES PRINCES - PARIS (75)
25 JUIN 2005


Ce qui est en règle générale le temple de la bêtise et du ridicule footbalistique est le théâtre ce soir d'un événement de taille, le passage d'Iron Maiden pour une date unique en France, un concert exceptionnel baptisé " Eddie Rips Up Paris " qui se déroule dans un Parc des Princes qui, s'il n'affiche malheureusement pas complet, est copieusement garni des fans, jeunes et anciens, de la Vierge de Fer. Samedi soir exceptionnel puisque la chaleur est encore étouffante quand les portes de l'arène s'ouvrent, vers 18 heures 30, pour laisser s'engouffrer les plus téméraires qui foncent comme un seul homme sur le devant de la pelouse … De notre côté, nous gagnons la tribune présidentielle où nous attend un carré près d'un salon climatisé bien agréable. C'est moins roots qu'au ras du sol mais ça le fait bien, d'autant que cette soirée va pouvoir être jalonnée d'un même mot de bout en bout : " trop " !

Trop court pour commencer avec ce set ultra bref de Within Temptation qui n'aura que trop peu le loisir de nous régaler de la splendide Sharon den Adel et de sa voix tout aussi attirante, d'une paire de guitaristes bien en place et d'un groupe qui dans son ensemble se tient particulièrement bien. Un set tailladé dans sa chair puisque le public présent est en train de prendre ses repères et que les spectateurs continuent à entrer calmement dans le stade … Dommage parce qu'il y avait de quoi s'offrir une excellente première partie de soirée !

Trop long ensuite avec un Dream Theater qui va nous en mettre pour une heure de concert bourré de ses compositions diarrhéiques et de ses soli dithyrambiques, non pas que la musique des vieux routiers du prog-metal ne soit pas en place mais tout simplement parce qu'elle ne se prête que trop peu à ce genre d'endroits et à ce genre de public. L'excellent James LaBrie aura beau chanter comme un dieu, épaulé dans son œuvre par un Jordan Rudess qui fait des pirouettes avec ses claviers, par un John Petrucci en pleine puissance guitaristique et par la dream team rythmique John Myung / Mike Portnoy, ce dernier arborant un maillot du PSG derrière ses fûts, rien n'y fera, la sauce aura quelque peu du mal à prendre … On ne peut d'ailleurs que le regretter parce que Dream Theater a de beaux arguments en mains pour séduire !

Trop grandiose enfin, avec un Iron Maiden des grands jours qui nous a réservé une petite craquerie et qui a décidé de ne jouer que des morceaux de ses quatre premiers albums, soit des débuts à l'époque " Piece Of Mind ". Dès l'intro, le Parc des Princes a les bras levés et c'est parti pour une centaine de minutes de bonheur, pour une valse des backdrop qui changent entre chaque morceaux, pour une course effrénée de Bruce Dickinson qui bondit de part et d'autres et qui s'adresse au public en Français, pour un show de folie où les " Murders In The Rue Morgue ", " Where Eagles Dare ", " Wrathchild ", " Die With Your Boots On " et autres " Phantom Of The Opera " seront juste entrecoupés des traditionnels standards, les " Trooper ", " Remember Tomorrow ", " Run To The Hills ", " Number Of The Beast ", " Hallowed Be Thy Name " et " Iron Maiden " … Des frissons nous parcourent le dos ! Juste à côté, l'ami Zégut se lance dans de grandes démonstrations d'air guitar, Manoeuvre joue de la jumelle et la tribune apprécie le cadeau des Anglais à sa juste valeur. On se souvient des concerts à Balard, des tournées avec Trust dans les bagages, de ce qui reste à jamais dans la mémoire des fans comme la plus grande époque de Maiden. Particulièrement détendu, Steve Harris lâche ses lignes de basse à la précision, la triplette de guitaristes s'en sort de manière fabuleuse et ce cher Nicko Mc Brain en rajoute à chaque instant. Plus qu'à un concert, c'est à une fête que nous assistons, une fête pour les vieux fans … Eddie est bien entendu de la partie, pendant le set avec la descente d'un buste du haut des cintres pour hanter le final puis en chair et en os pendant le rappel où il se livre à un combat contre Jannick Gers entre quelques morceaux légendaires comme " Running Free " et " Sanctuary ". Le concert impeccable de bout en bout, avec des lights comme toujours impressionnants, du moins dès la tombée de la nuit, et un son fort acceptable hormis sur les deux premiers et les deux derniers morceaux, ceux sur lesquels Maiden se poussait dans ses derniers retranchements … Lorsque Bruce a annoncé un nouvel album et une nouvelle tournée pour l'an prochain, le Parc des Princes a frémi, puis hurlé. On aura donc sans doute droit à (au moins) deux Bercy … Up The Irons !

Fred Delforge - juin 2005