dimanche, 29 mai 2005
Woman and Blues
(Autoproduction - 2004)
Durée 32'14 - 6 Titres
http://www.spoonprod.asso.fr
 Bon sang ne trompe pas, quand quatre enfants du blues des environs de Caen ont décidé de créer Spoonful en 2001, c'est à des standards revisités mais également à des morceaux contemporains et à des compositions personnelles qu'ils s'efforcèrent de travailler … La fougue, l'insouciance et la jeunesse aidant, Igor Pichon (guitare et chant), Nicolas Mary (claviers), Gilles Delagranges (batterie) et Thomas Planque, remplacé depuis à la basse par Virgile Lechevalier, vont très rapidement se faire une réputation du Havre à Rouen avant de partir à l'assaut du reste de l'hexagone au travers de nombreux tremplins qui leur permettront d'ouvrir pour Lucky Peterson et le Chicago Blues Festival de Maurice John Vaughn, Teeny Tucker et Michael Burks en 2003 puis pour Connie Lush et Willie Kent en 2004. En attendant bien sur de jouer à Cahors cet été puis de s'envoler en août pour Montréal où ils se produiront dans le cadre du FestiBlues qui les a repérés lors de leur participation au Tremplin Blues-sur-Seine en novembre 2004 …
Spoonful ne fait rien comme les autres, c'est un fait établi ! Là où les groupes se fendent souvent d'albums où les reprises sont légion et où les pochettes apparaissent généralement sur fond noir avec un artwork plutôt sobre, les quatre Normands ne font pas dans le détail avec six compositions personnelles et un emballage psychédélique digne des albums de rock progressif ou encore de ceux de Jimi Hendrix … Le parallèle est un peu osé mais, côté guitare, Igor n'est pas en reste et brille plus qu'à son tour, mélangeant corps Gibson et amplis Fender pour en tirer un son très propre ou au contraire des saturations particulièrement bien maîtrisées. Aussi à l'aise en rythmique qu'en solo, il s'offre qui plus est un chant fort honorable qui s'avère avoir une part très importante dans la réussite du groupe. Capable de composer des morceaux que l'on croirait venus des Etats Unis il y a quelques années, Spoonful travaille ses ambiances à grand renfort d'orgue Hammond pour notre plus grand bonheur et en impose par une maturité propre à faire douter certains vieux routiers sur le retour tant la relève semble leur être irrémédiablement dévolue. Bien réglé sur les morceaux lents comme " Woman and Blues ", au petits oignons quand il s'agit de funk à la " Boogie Man " ou " Feelin' Alright ", millimétré sur les titres d'obédience chicagoane comme " My Baby Don't Know " ou " I Feel So Sad ", irrésistible quand il glisse légèrement vers le Delta sur " I'm In Love ", Spoonful s'avère être un groupe polyvalent qui allie technique et feeling avec un talent qui force le respect. Dès lors, un véritable album s'impose … Vite !
|
