jeudi, 28 avril 2005
Hill Country Revue
(Cooking Vinyl - Wagram - 2005)
Durée 78'04 - 14 Titres
http://www.nmallstars.com
http://www.cookingvinyl.com
 L'histoire se déroule au Festival de Bonnaroo, à Manchester, dans le Tennessee … Nous sommes le 11 juin 2004 et les North Mississippi Allstars s'apprêtent à donner un concert qui s'apparente plus à un tourbillon ou à un tremblement de terre qu'à quoi que ce soit d'autre, du moins dans le domaine du raisonnable … Sur scène, on attend Chris Chew, bassiste et chanteur, mais également les membres des familles Dickinson et Burnside, le Otha Turner's Rising Star Fife & Drum Band ou encore quelques autres guests comme Jojo Herman aux claviers ou Chris Robinson au chant. Une sorte de Chicago Blues Festival du Sud avec un programme tout aussi réjouissant mais qui va plutôt s'attacher à jouer des titres de R.L. Burnside, J.B. Lenoir, Ry Cooder ou encore un florilège des morceaux de chacun au fur et à mesure de l'entrée en lice des divers protagonistes. Un spectacle qui pourrait virer au cauchemar tant il semble décousu sur le papier mais qui parvient à des sommets en terme de feeling et de réalisation …
Démarré en souplesse au son d'un " Shake 'Em On Down " emmené par Jim, Luther et Cody Dickinson, Duwayne Burnside et Chris Chew, le concert va très vite prendre de l'ampleur avec l'arrivée de Jojo Herman et R.L. Burnside sur un florilège des titres de ce dernier où l'on reconnaîtra un passage de " Po Black Maddie " ou encore " Jumper On The Line ". Le big band déroule en finesse et nous fait traverser un " Down In Mississippi " presque naturel avant que les chaises musicales ne se remettent en marche et que Duwayne ne quitte sa guitare pour s'asseoir à la batterie et que Chris Robinson ne vienne chanter un fort sympathique " Boomer's Story ". Un coup de washboard pour Cody, une cigar box guitar pour Luther et c'est une " Psychedelic Sex Machine " qui vient surprendre son monde avec des sons pour le moins inattendus avant que les quatre Otha Turner's Rising Star Fife & Drum Band n'ajoutent leurs percussions à un spectacle qui ne manquait déjà pas d'aspects tribaux … Est il envisageable de mélanger les sonorités rap et blues ? C'est ce que Cody Burnside va s'efforcer de (bien) faire sur un surprenant " Be So Glad " avant que Garry Burnside n'attrape une guitare et n'aide tout ce joli monde à clore un bel après-midi américain plein de soleil par un enchaînement où l'on applaudit des deux mains " Snake Drive ", " Goin' Home " et enfin " Going Down South ". Les quatre-vingts minutes filent en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et, en fermant les yeux, on imagine ce melting pot où les genres et les générations se croisent, avec du blues, du funk et du rap, des Les Paul et des Flying V, des tambours et des instruments artisanaux … Pas besoin d'images quand le son parle aussi bien ! Au fait, quand viennent il faire un tour en France ?
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