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JANICE DE ROSA - STRINGERS IN THE NIGHT pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 avril 2005
 

JANICE DE ROSA - STRINGERS IN THE NIGHT
Théâtre Municipal - La Celle St Cloud (78)
Vendredi 15 avril 2005

 

Photos Lionel Aboukrat


C'est une affiche particulièrement intéressante que nous propose le Théâtre Municipal de La Celle St Cloud puisqu'elle réunit d'une part la Révélation Blues du Festival Jazz à Juan 2004 et de l'autre les grands gagnants du Tremplin National Blues sur Seine 2003 … Le public l'a bien compris et s'est déplacé en nombre conséquent, au point que plusieurs générations sont regroupées dans une salle chaleureuse et conviviale et que chacun est prêt à mélanger sa bonne humeur avec celle du voisin pour que la soirée soit exceptionnelle !

Et elle le sera puisque Stringers In The Night nous convie à une heure de son blues acoustique partagée entre ses propres compositions et quelques reprises des grands standards américains. Le public a ainsi tout le loisir de découvrir une première volée de titres du duo, dont " Trop de passé " et " Caviar, foie gras ", puis de retrouver les légendes que sont " Walking By Myself ", " Hallelujah " ou encore un titre d'un artiste culte pour Gérard et Arnaud, " Alabama Blues " du grand JB Lenoir. Entrecoupés d'interventions discrètes mais pertinentes, les chansons se suivent avec beaucoup de souplesse et si l'on regrette un peu la spontanéité qu'affiche Stringers In The Night dans les clubs et les festivals, on ne peut que se satisfaire d'un jeu précis et d'un son impeccable qui saura séduire un public de connaisseurs. De retour dans leur propre répertoire, les deux complices nous font faire le tour du propriétaire au travers de cinq morceaux parmi lesquels on retrouve " Ronsard Boogie ", " C'Matin "  et " Salut, je m'appelle Gégé ", puis nous quittent avant de revenir à la demande générale d'un public conquis par tant de classe et de simplicité. On terminera donc avec un sympathique " Shake Your Moneymaker " au cours duquel Arnaud nous gratifiera d'un amusant solo de slide sur le thème de " Au clair de la lune " … A voir la mine réjouie du public et la file d'attente au stand de vente des albums, Stringers In The Night a une fois de plus réussi à augmenter la liste, déjà longue, de ses inconditionnels parmi lesquels on comptait déjà un certain Corey Harris …

Envolées les influences africaines de Janice deRosa, oubliées les parties de kora de Djeli Moussa Conde, la diva de Harlem revient à ses premières amours : le blues ! Et elle s'en donne à cœur joie en usant de sa voix exceptionnelle, une voix noire, déchirée et voluptueuse qui n'est pas sans rappeler celle de Janis Joplin dont Janice deRosa ne partage pas que la phonétique du prénom … Accompagnée d'un groupe de très haut niveau dans lequel on reconnaît Paul Breslin à la guitare, Pierre-Valery Lobe à la batterie, Jean-Alain Roussel aux claviers et Marten Ingle à la basse, la new-yorkaise domiciliée à Paris va jouer de malchance en perdant ses retours des le premier titre mais va réussir à en tirer profit en se servant de cette mésaventure comme d'une plaisanterie et en insistant sur le côté aléatoire des spectacles vivants …

Adoptant le plus souvent des attitudes très glamour, Janice allie le geste à la voix et nous délivre un set qu'elle tient au creux de sa main, prémices de son futur album à découvrir dans les semaines qui viennent et qu'elle nous offre pour la première fois dans l'hexagone. Le public n'aura donc plus qu'à succomber aux assauts musicaux d'une artiste qui évolue entre blues, jazz et funk et qui ne manque pas d'arguments quand il est question de soutenir son œuvre. Si les six premiers titres servent de round d'observation, la salle commencera vraiment à entrer dans le spectacle avec " Time Is Money " en se mettant à taper des mains puis en chantant sur le final. Le groupe prend lui aussi ses marques et le bassiste se lance dans un premier solo très funky sur " See Saw ", soutenu par des nappes d'orgue Hammond d'une finesse inouïe. Janice s'étrangle en buvant de l'eau, reprend ses esprits puis en rit, se lançant très vite dans un bon gros blues avant d'aborder " Little Wing ", un des grands moments de la soirée mais aussi un virage puisque dès lors, les musiciens n'auront plus qu'à laisser le charme agir et à coller au plus juste à une set list qui verra défiler quelques beaux morceaux dont " Hoodoo Man ", " Runaway ", " Tell Mama " et un " Mystery Of Love " qui marquera une première sortie de scène.

De retour pour un rappel, Janice deRosa envisage un moment de prendre la basse mais l'abandonne très rapidement et la rend à son propriétaire, qui ne va pas se priver de nous montrer son excellente technique sur un morceau funky à souhait. Deuxième rappel, plus spontané puisque la salle commence à se rallumer, et le groupe accueille un invité qui se lance avec son harmonica dans un somptueux blues chaud et gras comme on les aime, donnant à cette fabuleuse soirée une dernière touche amicale et sympathique.

Il est temps de rejoindre les loges où nous retrouvons Janice deRosa, son groupe et quelques amis parmi lesquels on retrouve un Jean-Louis Aubert qui semble particulièrement comblé par une soirée de blues de très bonne qualité. Un dernier salut aux organisateurs, une dernière discussion avec Gérard Chaumarel qui nous apprend qu'Arnaud Vandevoorde est déjà reparti et il est temps de rejoindre l'autoroute … Dans l'autoradio, une version edit du prochain album de Janice tourne à plein volume. Petit indice, c'est un live, il a été enregistré à Athènes et c'est du blues. Vous avez dit veinard ?

Fred Delforge - avril 2005

 

http://www.janicederosa.net/

http://stringersinthenight.free.fr/