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JIM MURPLE MEMORIAL pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 12 avril 2005
 

« Retrouvons les vieilles mélodies et faisons les revire ! Je ne trouve pas ça désuet, bien au contraire. »

Grosse claque pour grand bond en arrière avec le Jim Murple mémorial. Au moment où sort « Five n’ yellow » chez PIAS, l’heure est aux explications pour ce combo très discret tout droit sorti d’une autre planète. Après cinq albums et près de dix années d'existence, ces inespérés ambassadeurs du rythm n' blues jamaïcain ne pouvaient rester absents du zicazine plus longtemps.

Pour vous présenter, PIAS n’hésite pas à vous comparer à des légendes telles John Lee Hooker, Elvis Presley ou Bob Marley. Alors, deux solutions : soit je devrais sortir un peu le dimanche soit ils ont légèrement – je dis bien légèrement – embelli l’affaire…
C’est peut être dans l’esprit de la musique, dans le jeu tel qu’il est pratiqué. De respirer sa musique à l’ancienne et de la jouer avec ce souci de passer un bon moment. D’avoir des chansons toutes simples mais jouées avec un peu de profondeur et surtout de la sincérité. Après, nous avons cette culture de la musique noire et c’est peut être là le lien qu’ils ont voulu tisser avec ces artistes qui ont été cités (gêné). Et puis tu sais, les maisons de disques…ils font ce qui leur semble bon pour provoquer l’interrogation chez les gens. Vu qu’il doit y avoir 1500 cd qui sortent par jour, il faut arriver à se démarquer. Ca fait partie de la promo. C’est comme sur une plage de galets, ils ne se différencient que très peu les un des autres. Tandis que si tu trouves un galet dans un désert de sable, ça va t’interpeller.

Qui était Jim Murple ?
Un musicien mythique. Un troubadour métis, représentant de l’aventure musicale. Il faisait voyager sa musique avec lui pour la faire découvrir au monde. Car si tu restes à jouer chez toi, tu ne fais partie que du paysage. Regarde par exemple à Cuba, tous ces musiciens qui ont été révélés par le Buena Vista Social Club. Les gars avaient fini par se retrouver à cirer des pompes car à un moment donné ils sont tombés dans l’oubli à ne pouvoir jouer que dans leur île. Alors qu’ils auraient pu faire voyager leur répertoire dans le monde entier.

Au niveau musical tant que sur le plan graphique, vous avez ce goût prononcé du rétro. J’en veux pour preuve la pochette de votre dernier opus qui reprend tout le folklore de l’emballage cartonné des 33 tours.
Tout à fait, tout a été voulu comme ça. Quant à la musique, elle reste belle tant qu’elle ne devient pas une course au tube. A partir des années 60, les gens ont compris que l’industrie du disque pouvait rapporter beaucoup d’argent. A partir de ce moment là, les musiciens ont été orientés par des gens qui voulaient optimiser ce qu’ils pouvaient rapporter. Mais tu arrives toujours a tomber sur des vieux enregistrements d’artistes totalement inconnus qui ont livré ainsi un témoignage avec un style totalement dénué d’effets « tape à l’œil » mais si spontané…
Et c’est ce qui nous a touché et nous anime depuis toujours, le côté spontané. La musique dépasse les frontières et les langages. Il faut la partager, la montrer. Les jeunes sont tellement sollicités par tout ce business que les cultures sont en train de changer radicalement. C’est dommage car entre générations on ne pourra plus partager quoi que ce soit. Et on fait partie de ces gens qui ont quelque chose de différent à proposer. On se pose comme une alternative.

Dans cette révolution en marche, sort « five n’ yellow », votre 5ème album. Quelles ont été vos conditions de travail dessus ?
Comme tous les autres, nous l’avons enregistré à la maison, sur un 4 pistes et en conditions de live quasiment. Ce qui permet d’être maître de la production. On n’a pas à compter les heures  Et puis comme nous n’avons pas de pognon, on s’en tire avec des coûts de production acceptables. On ne souhaite pas rentrer dans de gros budgets car cela induit une stratégie commerciale en aval.

Les méthodes restent les mêmes mais le groupe évolue t’il ?
Murple a neuf ans maintenant. On n’est pas des fils de ministres. On est partis de rien, de petits bars en salles plus confortables. Ton public, lui, s’agrandit quand à chaque fois tu essaies de créer l’événement. Et quand tu y arrives, les gens passent un bon moment, ils prennent ton énergie autour d’une musique assez peu médiatisée. Et quand ils rencontrent leurs amis, ils parlent de ce qu’ils ont vécu. C’est là l’effet boule de neige. Aujourd’hui, à l’heure où le multimédia propose du loisir au kilo, il n’est pas très facile de motiver les gens à venir te voir et écouter une musique tout droit sortie du passé. Retrouvons les viellles mélodies et faisons les revire, je ne trouve pas ça désuet, bien au contraire.

Propos recueillis par Stef Burgatt – avril 2005