lundi, 11 avril 2005
White Trash Girl
(Ruf Records - Mosaic Music Distribution - 2005)
Durée 42'19 - 14 Titres
http://www.candyekane.com
http://www.rufrecords.de
 Reine de l'autodérision, papesse de l'humour décalé voire parfois douteux, publicité permanente pour les magasins d'habillement pour femmes fortes et pour les corsetiers spécialisés dans les bonnets calibrés entre E et Z, Candye Kane est avant tout à nos yeux (et à nos oreilles …) une chanteuse à la voix remarquable … Une voix noire par son ton, par son groove et par son feeling, mais une voix noire dans un corps blanc ! Un corps qui est prétexte à toute sorte de plaisanteries mais aussi et surtout à des chansons superbes, qu'elles soient l'œuvre personnelle de la " White Trash Girl " ou au contraire empruntées à quelques compositeurs de talent. Accompagnée pour ce nouveau volet de Preston Hubbard aux basses, de Damien Llanes à la batterie, des guitares de Jeff Ross, des harmonicas de Gary Primich, des claviers de Rilley Osbourn et de la section de cuivres des Texas Horns, Candye Kane nous livre un album aux vertus thérapeutiques qui lui sert autant d'exutoire qu'il servira au public de référence en matière de jazz, de blues, de boogie et même de gospel !
De chansons aux limites du graveleux en titres très dignes et très profonds, Candye Kane s'efforce de promener son public sur les chemins qui ont marqué sa vie présente et passée … Si le ton est donné d'entrée de jeu par un tittle track bien balançant et par un " Estrogen Bomb " taillé dans le rock, on glisse très vite dans le soft avec une doublette sensuelle faite du génial " What Happened To The Girl " et du légendaire " What A Day For A Daydream ". En quatre titres, Candye Kane a partie gagnée et n'a plus qu'à se contenter de dérouler les morceaux tant sa musique est un cran au-dessus du lot. Alors elle se lâche la diva, et elle nous envoie sans avoir l'air d'y toucher quelques " Big Fat Mama Are Back In Style ", " Queen Of The Wrecking Ball ", " Work What You Got ", " Mistress Carmen " ou encore l'énorme " Masturbation Blues " mais aussi des titres bien jazzys comme " Misunderstood ", " I Could Fall For You " et le spiritual " Let There Be Peace On Earth " interprété de façon impeccable. Avec " White Trash Girl ", Candye Kane achève enfin la thérapie qui l'a conduit à s'accepter telle qu'elle est et à assumer son passé. C'est fait avec tant de chaleur et tant de persuasion que l'on est tenté de la suivre les yeux fermés dans sa démarche et à conseiller la méthode à ceux qui se sentent mal dans leur peau … A la demande de Candye, chacun sera appelé à avoir son propre avis sur l'album et à le classer selon son âme et conscience dans la catégorie Trash (ordures, saloperies …) ou au contraire dans la catégorie Art. Pour nous c'est sans appel, c'est de l'Art, assurément !
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