dimanche, 03 avril 2005
BABEL MED MUSIC
Marseille - Dock des suds
Du 31 mars au 2 avril 2005
http://www.dock-des-suds.org/babelmed/index_fr.htm
http://www.cr-paca.fr/
Nouvelle invitation au voyage au Dock. Loin de la grandeur et de la décadence de la fiesta des suds mais avec cette même volonté de s’envoler et planer au gré des courants musicaux de chaque artiste, le Babel Med music s’auto proclame « premier forum des musiques du monde ». Trois jours – du 31 mars au 1er avril – bien remplis d’un programme s’articulant autour de deux entités visant d’une part les professionnels puis le grand public. Décollage immédiat, veuillez boucler vos ceintures !
 Festival alternatif et bicéphale, BMM emprunte son nom à la mythique tour, point de départ involontaire de l’identité culturelle. Un côté pile un côté face, présentation :
Tout d’abord le marché des professionnels avec débats, conférences et stands. La visée de l’événement étant en premier lieu « un rendez-vous pour le soutien aux carrières des artistes et la découverte de nouveaux talents par les professionnels de la musique ». Un coup de pouce donné aux musiques du monde. Car même si son organisateur le dément, c’est bien là de folklore qu’il s’agit. Selon la vision de Sami Sadak, ethnomusicologue, « Chacun fera son marché comme dans un souk (…) afin d’échanger, confronter, prendre contact et signer un contrat. ».
Il aurait ensuite bien été dommage de ne se cantonner qu’à une simple réunion d’acteurs du milieu. Et c’est là qu’intervient la partie publique. Seconde entité avec débats « ouverts à tous » et concerts de ceux venus défendre leurs couleurs. Une démarche importante aux yeux de Michel Vauzelle, président du conseil régional, pour qui « L’ouverture et la défense des identités culturelles sont de beaux exemples de mondialisation positive. Babel Med, c’est une ouverture aux autres, à leur culture, à leur identité. C’est insister sur la diversité et résister à ceux qui veulent vider nos cerveaux pour les revendre à Coca. ». Ainsi, le citoyen lambda a la possibilité extrêmement peu onéreuse de faire le tour du monde en moins de 70 heures sans sac à dos ni billet d’avion. Des plaines mongoles à l’arrière d’un taxi cubain en passant par le maquis corse, le dépaysement est total. On pourrait facilement s’attendre à voir tomber la pluie ou se lever le vent en pleine salle grâce à une sélection d’artistes triés sur le volet : une trentaine de programmés sur les centaines de candidatures revendiquées. Une cruelle sélection au service d’une valeur évidente. Qualité allant ici de pair avec singularité comme en témoigne – par exemple - cet étrange combo anarchiste Italien qui étend son concept anar jusque dans son jeu.
Qui d’autre que Marseille la cosmopolite pouvait aussi bien assurer la paternité de ce concept par le biais de son centre méditerranéen des musiques du monde ? Nul besoin de réponse. Mais qui dit initiative dit risques. On espère franchement voir fleurir d’autres saisons pour le Babel Med music. Car, pour honteusement reprendre la formule publicitaire, on a tous à y gagner.
Stef Burgatt - mars/avril 2005
Crédit photo : Stephen Clark
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