mardi, 29 mars 2005 Mali Blue (Dixiefrog - Night & Day - 2004) Durée 76'45 - 14 Titres
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Fils de cultivateurs, Bourama Traore dit Lobi n'avait que très peu de chances de devenir musicien puisque son père n'appréciait guère sa passion pour cet art … Et pourtant, l'adolescent des environs de Bamako commence très rapidement à jouer des percussions dans des orchestres locaux puis rejoint le groupe Appolo avant que Lassana Kouyaté ne lui procure (à crédit) sa première guitare. La majorité arrivant, Lobi Traore entame une carrière solo en s'appuyant sur des influences telles que Salif Keïta, Ali Farka Touré ou Mory Kanté mais aussi sur celles de John Lee Hooker, Ry Coder et tout ce que les lointains continents regorgent de rock, de jazz et de reggae … Après avoir enregistré quatre albums entre 1991 et 1998, Lobi cède à la tentation d'une compilation réunissant le meilleur de son œuvre toutes périodes confondues et évitant de se concentrer sur son album " Bamako ", unanimement salué en 1994.
Résumer près de dix ans de carrière en seulement quatorze titres n'était pas une tache facile … Et pourtant, " Mali Blue " y parvient en travaillant sur la corde sensible de l'artiste, en mélangeant ses connotations acoustiques et électriques pour en tirer un ensemble homogène. On picore donc de " Bambara Blues " en " Ségou " et de " Bamako " en " Duga ", remarquant djembes, n'gonis, calebasses, bongolos, koras ou tamanis mais aussi guitares, harmonicas et basses et enfin une voix envoûtante … Mentor parmi les mentors, Ali Farka Touré pointe le bout de son nez sur quelques titres et donne encore plus de crédibilité et d'ampleur à une œuvre qui n'en manquait pourtant déjà pas. Du Mali au Mississipi, Lobi Traore nous invite à le suivre au fil de son propre courant, celui des racines africaines du blues, une musique lancinante et mélancolique mais paradoxalement très énergique et très rythmée. Un florilège à découvrir pour mieux appréhender l'évolution du genre au travers de quelques " Fatouma Be ", " Wolodennu ", " Sadiourou " ou " Ni Togou La Mogo Miko " …
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