samedi, 05 mars 2005
EDEN - OUTSLIDERS
ESPACE BLUES - PARIS (75)
LE 4 MARS 2005
Photos Michel Pastor
On ne change pas une équipe qui gagne ! Devant le succès remporté par Outsliders à l'Espace Blues il y a moins d'un an, Christian Legras n'avait eu aucune hésitation à reprogrammer le groupe emmené par Christophe Marquilly … De leur côté, les Ch'ti avaient craqué la dernière fois pour Eden et tenaient à leur offrir une nouvelle fois leur première partie. C'est donc un plateau identique à celui du 8 mai 2004 qui nous était proposé en cette soirée marquée par d'abondantes chutes de neige. Par chance, le public avait bravé les congères et c'est une salle bien remplie qui allait faire honneur aux deux groupes … Belle soirée en perspective !
Eden, ce sont cinq jeunes gens qui ont fait des progrès considérables en très peu de temps … Les approximations de l'an dernier sont désormais terminées et les morceaux tournent, pour la plupart, au quart de poil. Démarrant son set par " Droit dans le mur ", le quintet va nous faire un tour d'horizon de son talent en une quinzaine de titres, tous composés par le groupe lui-même et qui plus est en Français. Drôles, ironiques ou plus sérieux, les textes d'Eden parlent des supporters de foot, d'amour cassé, d'Hiroshima ou même de Dieu. Conduits par une section rythmique sobre mais efficace, Pascal et Seb n'en finissent plus de faire parler leurs guitares, le premier se fendant même du chant sur " Dieu " et le second ne manquant pas de placer un soli dès que le besoin s'en fait sentir … Au micro, Jérôme s'en sort avec les honneurs, modulant entre rock frenchy et variations allant du rap au ragga. En une heure, Eden parviendra ce soir à séduire son public et le quittera au son d'un sympathique " Hop Hop Hop " réclamé à cors et à cris par leurs fans et servi en guise de rappel. Entrée en matière réussie !
A peine sorti d'un récent concert avec Bernard Allison et à la veille d'une ouverture pour Nine Below Zero à Lyon, Outsliders pose ses valises ce soir dans la mythique salle de la rue Barbanègre, un endroit où l'accueil est aussi chaud côté concert qu'il est froid côté rue … Une bonne grosse intro en instru et c'est parti, on se prend en pleine face un " Before you accuse me " d'anthologie ! Le cocktail frites-merguez arrosé d'un petit picrate dont toutes les cloches du quartier sont friandes fait des merveilles, Outsliders est remonté à bloc et joue à la perfection … Reste l'accent à couper au couteau qui saborde les palabres mais qui ne se laisse pas sentir sur les morceaux et dans l'ensemble, c'est très classe, bien joué, plein de bonne humeur. Les standards défilent, " The sky is crying ", " The thrill is gone ", " Blue jean blues " … Marquilly tombe la veste et la Strat et chausse une Gibson, plus chaude, plus forte, plus Gibson quoi … Marc Vedrine soigne son début d'Alzheimer, Big Luke continue son régime et on s'embarque dans l'excellent " I thank you " avec solo de slide et descente dans le public s'il vous plait ! Un peu kakou sur les bords, Christophe en rajoute mais ne néglige pas le principal, ce qui fait venir le public : son jeu de guitare et son sens inné du blues.
Il est temps de passer à l'acoustique avec un impitoyable " I Believe I'll Dust My Broom " suivi de deux titres dont une composition personnelle en Français qui laisse envisager un nouveau virage possible … On retourne vite à l'électrique avec l'enchaînement grandiose de " Change it ", " Johnny Guitar " et " Crossfire ". L'Espace Blues est sur le cul ! Il y a une grosse centaine de minutes qu'Outsliders met les watts mais la salle en réclame encore et c'est avec l'impressionnant Sébastien Dévran aux claviers que le power trio va revenir une première fois pour un duel entre guitare et orgue Hammond, le tout sous l'œil amusé d'un Luc Dewerte qui n'en finit plus d'en remettre des couches avec sa basse …
Outsliders redevient trio le temps d'un ultime morceau avant le bœuf, mais quel morceau ! " La grange ", œuvre intemporelle du plus célèbre groupe de barbus du monde qui va résonner dans la salle pendant près d'un quart d'heure avec plans en tout genre en son milieu … Un des titres qui collent le mieux à Christophe Marquilly ! La jam ne tarde pas à suivre avec l'arrivée de Patrick Cassotti derrière les fûts et de l'excellent Juju Child à la guitare. Big Luke conserve sa basse, Sébastien revient aux ivoires et on en reprend pour une vingtaine de minutes qui seront ponctuées par " Cocaïne " dans sa version française … Fin de la partie, l'horloge a sonné et nous sommes priés par le patron de quitter les lieux avant deux heures du mat' et en silence si possible. Dehors, il fait froid mais curieusement il n'y a plus de neige autour de l'Espace Blues … Tout a fondu dans un rayon de 500 mètres ! C'est ça le deuxième effet Outsliders !
Photo Report par Olivier Urbanet :
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