jeudi, 03 février 2005 LA RUMEUR + LA FACTION ¾ L'affranchi - Marseille Le 29 janvier 2005
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L'affranchi, salle hip hop marseillaise par excellence, n'a pu résister à l'appel de la Rumeur. Plongeon d'une nuit dans les ténèbres de ce noir flow du combo parisien venu présenter son dernier brûlot, " regain de tension ". Et de tension il est question ; ou plutôt d'hypertension devrais-je dire. La frappe aussi dévastatrice et sure que celle d'un poids lourd et le verbe incisif, aiguisé comme une lame, la Rumeur enfle, se répand aussi sûrement qu'une épidémie.
Question d'éthique Le chauvin Marseillais ne fait d'ailleurs, pour une fois, aucune allusion aux sempiternelles rivalités. La crédibilité du posse, son charisme, sont tels que les mauvaises langues se lient ou se cachent. Non contents de faire partie des rares à être appréciés du sieur Joey Starr, intransigeant critique hip-hop, les Parisiens peuvent se targuer de faire monter leur nom en contournant la case FM. Là ou beaucoup sacrifient leur style pour se complier au format Skyrock, la Rumeur dénigre musicalement et publiquement la radio, invectives à l'appuis.
Une première partie en décalage Le moins que l'on puisse dire de la première partie, c'est qu'elle fut surprenante. Totalement hors du ton de leurs aînés, la Faction ¾ est un jeune groupe d'Aubagne aux textes positifs, prônant " un message de paix et d'unité " aux sonorités bien plus claires. Le public s'étant déplacé pour entendre de toutes autres paroles, le contact fut quelque peu maladroit. N'en reste pas moins " une bonne expérience " pour la Faction.
Apparitions Tranchant littéralement avec sa première partie, la tête d'affiche entame son set par un freestyle a cappella hors scène. La foule ainsi remontée, les quatre MC font leur entrée sous des lights minimalistes. Une attaque autant fantomatique que menaçante ô combien en adéquation avec leur ton. D'entrée, le public est séduit. Le propos, le ton, la mise en scène, la balance…tous les paramètres du cahier des charges sont respectés pour caler la foule dans un confortable sofa qu'il aura bien du mal à quitter une fois le set terminé. Un set pour lequel on pourra toutefois reprocher un manque de volume. La Rumeur est en effet obligée de rejouer deux de ses titres pour tenir la distance. Une sélection n'a d'ailleurs pas été mise en place en cas de rappel. Ce qui limite relativement leurs appuis scéniques.
Bête curieuse N'en reste pas moins une solide bête de scène. Un curieux groupe qui renie " la première radio sur le rap " et salue Serge Teyssot-Gay, guitariste de Noir Désir (pour lesquels ils ont assurés quelques premières parties). Celui là même qui a posé sa guitare sur " bienvenue dans ce monde ivre ". Maintenant libérés de deux années d'un procès, gagné, face au ministère de l'intérieur pour " diffamation publique envers la police nationale ", les quatre dénonciateurs peuvent donner libre cours à leur énergie. Ames sensibles, bouchez vos oreilles !
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