jeudi, 09 décembre 2004
ILENE BARNES
THEATRE DE SARTROUVILLE (78)
LE 8 DECEMBRE 2004
Photos Lionel Aboukrat : lionel.a@wanadoo.fr
Difficile de résister à l'appel d'Ilene Barnes et malgré quelques belles dates en Région Parisienne dont un passage tonitruant à La Cigale, la talentueuse métisse va réussir le tour de force de remplir le Théâtre de Sartrouville et de se voir contrainte d'y ajouter une seconde date … L'histoire est en marche et il n'aura pas fallu plus de deux albums pour qu'Ilene devienne l'égérie de tout un public de connaisseurs.
 Tout est réuni ce soir pour que la fête soit réussie, une salle superbe, qui plus est remplie de ses 800 spectateurs, un son particulièrement clair et pas trop violent, des lumières sobres mais efficaces, un groupe techniquement irréprochable et une voix de diva qui évolue sur des tonalités visitant aussi facilement les aigus que les graves …
Le concert débute par quelques notes de piano sur lesquelles Ilene dépose un agréable " Do you know what I mean ? " … Les percussions entrent, suivies peu à peu par la guitare et la basse, et le charme opère. Le temps d'attraper une guitare et Ilene se lance dans " Time ", le tittle track de son dernier album. Encore un titre et la salle se lève, conquise … David Jacob dépose sa basse et prend un bugle, les percussions se font tribales, on quitte " Time " pour glisser dans " Set you free ", le premier album de la chanteuse, puis on fait une incursion dans le répertoire de U2 avec " Please ", que la salle acclame comme il se doit. Ilene parle couramment le Français et nous gratifie de quelques phrases entre les morceaux, donnant encore un peu plus de chaleur à une prestation qui n'en manque pourtant pas. Partagée entre ses racines indiennes, africaines mais aussi un peu irlandaises, elle nous propose un melting pot dans lequel chaque culture a sa place. On retrouve ainsi les rites des Amérindiens avec " Up from the ground " mais également des titres plus proches du jazz, du blues ou de la pop, soutenus par un travail très performant de Julien Tekeyan aux percussions.
Quand Ilene Barnes veut nous étourdir, elle nous offre un " TV heroes " où la contrebasse entre en marche et où quelques pointes de castagnettes font leur apparition … Quand elle veut nous faire apprécier ses vocalises, elle nous sort un " Jennifer " de derrière les fagots ! On fait quelques pas vers le gospel avec " Mama told ", on avance vers un mélange rock-mid-tempo-un-brin-irish avec " Victory song ", un peu plus vers le rap avec " Internationalmiscom " ou vers les sonorités hawaïennes avec " No screwtiny " que le public debout conclura de quelques " la-la, la-la-la … ". Un dernier morceau pour nous présenter ses meilleurs amis, pour laisser Julien Tekeyan placer un solo de batterie, pour que Jean-Baptiste Ferré nous fasse quelques démonstrations de ses talents de pianiste ou pour faire quelques pas de danse avec le bassiste David Jacob et le guitariste Jean-Paul Trasfi et Ilene nous quitte une première fois …
 Revenue avec son pianiste pour seul compagnon, elle nous fait un cadeau en Français, une version poignante des " Vieux amants " de Jacques Brel … Le public apprécie et manifeste son plaisir ! Un deuxième cadeau juste derrière avec " Blind folded ", un inédit qui sera à n'en pas douter sur le prochain album, et le groupe nous quitte une nouvelle fois pour très vite revenir pour une seconde interprétation de " Time " et un " They Say " qui vient conclure le set … La salle commence à se vider et contre toute attente, Ilene Barnes revient pour un ultime morceau a-capela, le légendaire " Banana boat song " de Harry Belafonte et ses magnifiques " Day-o " déclamés avec juste quelques touches de percus pour les mettre en valeur !
Cette fois c'est certain, le concert est terminé, mais le public n'en finit plus de se réjouir d'une si belle soirée et quitte la salle en se remémorant ses meilleurs moments. Dans les loges, le groupe est conscient d'avoir donné un des meilleurs concerts de cette formule en quintet … Public, artistes et organisateurs sont unanimes, nous avons vécu ce soir un grand moment de musique !
Fred Delforge - décembre 2004
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