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CAMILLE BAZBAZ pdf print E-mail
Ecrit par Chockers  
dimanche, 28 novembre 2004
 
INTERVIEW POUR ZICAZIC
Propos recueillis par Mr Pierre Derensy (journaliste indépendant)
 

Troisième album de ce fameux Camille Bazbaz grand pourfendeur de l’amour à la papa mais gentil garçon quand même. D’un timbre charismatique il enfourche la vague reggae roots mélangé à une soul music tinté de blues pour raconter ses délires amoureux avec la femme idéale.

 

‘Une infinie solitude’ comme tu le chantes, est ce que pour un chanteur  le comble du malheur ?

Bazbaz : « Ecoute c’est le paradoxe du métier de musicien. »

 

Pourquoi vouloir devenir chanteur ?

Bazbaz : « Je ne sais pas, une envie de communiquer avec mes frères humains… et surtout avec leurs sœurs. »

 

Tout l’album parle d’ailleurs de ces sœurs humaines ?

Bazbaz : « On parle de ce qui nous manque le plus… je ne sais pas comment fonctionne les autres musiciens. Chacun doit communiquer sur ses propres obsessions. »

 

Et les tiennes dans tout ça ?

Bazbaz : « Un manque d’amour évident ! »

 

Tu combles ce manque en devenant chanteur ?

Bazbaz : « Oui, comme Johnny ! »

 

Est ce que ce sont les  rythmes reggae présent dans ‘Sur Le Bout De La Langue’ qui donnent tant de suavités à tes chansons ?

Bazbaz : « Le Reggae c’est l’une de mes musiques fondatrice, j’ai découvert la soul, le blues par le reggae. J’ai vraiment un amour total pour les musiques noires américaines en générale. Plus le temps passe et plus c’est fort. J’avais envie que le reggae soit fondu dans ma musique. Que ce ne soit pas ouvertement du reggae  blanc. Maintenant j’aime aussi les Doors. »

 

Plutôt que d’entrer dans un style fabriqué comme a pu le faire Gainsbourg au moment d’ ‘Aux Armes etcetera’, tu profites de tes connaissances pour y rajouter du blues ou d’autres styles ?

Bazbaz : « A chaque époque : ses missions. Gainbsourg a fait ses trucs Reggae au moment ou il fallait le faire. Je trouve ça plus marrant maintenant de cacher le décors… Le but c’est de faire quelque chose qui n’est pas stéréotypé. J’ai voulu faire correspondre mes goûts éclectiques donc ce que j’écoute chez moi sur mon disque. »

 

Parfois aussi tu t’amuses à être un crooner d’immeuble désaffecté ?

Bazbaz : « (rire) d’immeubles vides oui ! Mais je veux bien être un  crooner car ce n’est pas mon truc de hurler. Encore une fois, c’est bon pour Johnny. Les chansons de cet album ne se prêtaient pas à gueuler. Je voulais murmurer à l’oreille d’une pouliche.»

 

Tu as débuté ta carrière solo en rapport avec une fille, t’as t’elle quitté pour ce troisième album personnel ?

Bazbaz : « C’est le fil conducteur mais il est là pour un peu tout le monde. Quand on est aimé on se trouve des forces de super-héros. Alors après, pour mon grand malheur, elles n’arrêtent pas de me quitter. (rire)»

 

En écoutant tes chansons, on a l’impression que la passion n’est pas durable ?

Bazbaz : « C’est compliqué l’amour. La vie en général et les histoires d’amour en particulier. Mais c’est comme ça, on est tous pareil sur la ligne de départ. »

 

Il y a même dans la dernière chanson ‘Psychologie Féminine’ un coté soudard de boite de nuit ? 

Bazbaz : « Voilà donc mon pied de nez d’alcoolo. Cette chanson me fait bien rire. Bêtement, je ris de mes propres bêtises. »

 

On dit souvent qu’un homme recherche en 1000 femme la femme parfaite et que la femme cherche en 1 homme parfait les 1000 hommes, toi cela semble l’inverse ?

Bazbaz : « Moi je cherche une femme. C’est ça le plan. Je fais de la musique parce que je cherche une femme que je ne trouve pas…. Mais patience. »

 

En faisant des concerts dans toute la France, il risque bien d’en avoir une qui te conviendra ?

Bazbaz : « Oui mais là y en a mille ! j’en perds la tête. C’est comme ça qu’on fini par rentrer tout seul. En plus je suis désespérément sentimental…. Et alcoolique. »

 

Reprendre ‘Papa Tango Charly’ immortalisé par Mort Shuman c’était forcement pour toi ?

Bazbaz : « Cela vient de Pierre Salvadori pour qui je fais ses musiques de films, en studio, on faisait les cons en délirant sur cette chanson et un jour en l’écoutant profondément, en fait c’est une histoire hyper triste d’un mec qui se flingue dans son avion parce que celle qu’il aime l’a quittée. J’aime bien faire des reprises. Notamment des thèmes de séries télé. Ca désacralise la musique, tout n’est pas intellectuelle. Surtout pas ! »

 

Tes liens très resserrés avec le milieu cinématographique ont il comptés pour  cet album ?

Bazbaz : « Pour être honnête, mes liens avec le cinéma c’est Pierre. C’est une rencontre dans la vie comme quand tu rencontres un frangin que tu ne connaissais pas ! il se trouve qu’on fait des métiers complémentaires donc en même temps on peut nourrir, construire des univers qu’on peut mêler. Si tu veux, le boulot que je fais avec lui est complètement lié à mon boulot de musicien. La musique que j’ai dans ma tête, elle vient de l’image. J’ai imprimé les thèmes qui ressortent sur mes disques. »

 

2 chansons sont de Sandrine Kiberlain, c’est la suite logique de vos précédentes collaborations ?

Bazbaz : « C’est grâce à ‘Après Vous’ dans lequel elle jouait. Elle est tombé sur la chanson ‘Sur le Bout de la Langue’ qui était dans le film et du coup, comme elle écrit des textes elle voulait que je lui fasse des chansons. Ce que je me suis empressé de faire parce que j’apprécie grandement son style qui colle bien avec mes mélodies. »

 

Tu travaillais chez Island et là as tu eu du mal à sortir ce 3ème album ?

Bazbaz : « Ca aurait pu être pire mais c’est vrai que ça a été un peu chaud. Je suis resté la bouche ouverte pendant 3 ans pour retomber sur mes pieds. C’est cool d’avoir une part de moi qui est breton et donc têtu. Ca permet de ne pas désespérer. »

 

Tu as déjà vogué en groupe ou maintenant en solo, qu’est ce qui est plus agréable ?

Bazbaz : « Quand t’es en groupe ce qui te manque c’est de la solitude et quand t’es seul ce qui te manque ce sont des moments avec tes potes. On ne peut pas tout avoir dans la vie. Comme je suis quelqu’un de nostalgique j’ai toujours la nostalgie des histoires d’amours qui ont ratés. »

 

Tu remontes sur scène ?

Bazbaz : « Naturellement, j’en suis arrivé à faire cet album intime et du coup sur scène il me fallait reproduire cette ambiance. Comme tout est dépersonnalisé dans ce monde de ouf, assez agressif, où personne ne se sent, en particulier dans les métiers artistiques que quelque part ça fait bien plaisir aux gens de faire un truc intime. Qu’on puisse de la scène a la salle se regarder, se voir, exister ! Je ne suis pas dans la logique « ouaf-ouaf » on agite des hochets partout, des trucs clinquants.»

 

Enfin, qu’elle est la phrase parfaite que tu as sur le bout de la langue pour draguer une fille ?

Bazbaz : « Vous dansez Mademoiselle ?… en sachant que je dirais ça quand il n’y a pas de musiques. »