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LA RUDA pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
lundi, 15 novembre 2004
 

INTERVIEW DE PIERROT, CHANTEUR DE LA RUDA

Ayant délaissé la salska pour laisser libre cours aux guitares dans leur dernier album, 24 images/seconde (Wagram), la Ruda n'en a pas pour autant perdu le goût du festif tapageur. En pleine Fiesta des suds 2004 et avant l'enregistrement de leur dvd live, son vocaliste a bien voulu écourter sa sieste pour répondre à nos questions. Rencontre dans loge étriquée sans cachotterie aucune.

www.larudasalska.net

Le nom est raccourci, on change le ton et le son. Peut-on parler de renaissance pour la Ruda (Salska) ?
Non, plutôt de continuité, voire un virage. C'est comme on veut. Pour le nom, ça nous avait gonflé ce jeu de mot avec la salsa. On s'est donc dit qu'au bout de 10 ans on pouvait se le permettre. On redevient aussi producteurs de nos disques et on bosse maintenant avec Wagram qui a un certain savoir faire et avec qui on s'entend gentiment.  Pour le son, on travaille maintenant surtout sur les guitares. Ce n'est pas quelque chose qui est très neuf pour nous vu qu'on a toujours été inspirés par le rock même dans notre côté festif. On a forcé le trait sur le rock pour cet album comme on avait mis en avant les textes sur le précédent. Tout ça nous a permit d'envisager les compos sous un angle différent. On pense de ce fait davantage par cet instrument, on met moins les cuivres en moteur. On ne veut pas à l'inverse les oublier.

Ton public s'y retrouve ?
Pour s'inscrire dans la durée, il faut aller volontiers vers le changement Mais pour le public, quand tu sors un album, t'as toujours tout faux. Il y en a qui partent, d'autres arrivent…On ne peut pas contrôler ça. Maintenant, en tant que membres de la Ruda, on est les mieux placés pour choisir la direction musicale à prendre. Ce qui a fait la Ruda au début c'était ce rock festif cuivré empli de contretemps. Alors évidemment, sur 24 images/seconde, les fans de la première heure ne s'y retrouvent pas. Tout ceci se traduit en ventes d'album. C'est celui qu'on a le moins vendu : 20 000 exemplaires. Alors que avec " L'art de la joie " on était à 50 000 et 35 000 pour " Passagers du réel ". On n'est pas non plus tributaires du succès d'un album vu qu'on a la chance de pouvoir énormément tourner dans des salles relativement pleines.

Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, j'aimerais revenir à l'épisode Sony.
Non, tu ne remues pas le couteau. Ca n'a été une blessure pour personne. On ne s'entendait plus humainement. Ca a sauté chez Yellen car dès que ça marche moins bien à la maison mère, ce sont les petits labels qui sautent en premier. Nous on a toujours été protégés, maternés, par Patricia Bonneteau qui s'occupait du label. Grâce à elle on a gardé une liberté artistique. Mais, en terme de ventes, Sony n'était pas intéressé pour continuer l'aventure. Puis à partir du moment où on ne s'entendait plus avec Patricia, pour des raisons personnelles et un peu connes, ce n'était plus la peine de continuer. On a ainsi reçu un courrier un matin disant qu'on était invités à partir. Ce genre de choses se passe de manière unilatérale alors qu'un contrat est fait bilatéralement ; c'est ça qui est marrant dans la vie artistique. Pourtant, ils n'étaient pas perdants sur les disques. Ils n'étaient pas spécialement gagnants non plus mais compte tenu du peu de temps qu'ils passaient sur nous…On n'était pas un poids pour eux.

Et maintenant, avec Wagram, l'entente est cordiale ?
C'est un peu plus que ça. Même si on a perdu l'envie d'être fraternels avec le label comme on l'a été avec Patricia. Avec elle, on a fait la vie, on a rigolé comme il n'a pas été permis. Mais on s'est rendu compte que dans cette situation, si tu es en désaccord, tu perds tes repères. Tu te retrouves dans une situation fratricide qui est malsaine. En gardant des rapports strictement professionnels, quand une chose de va pas, tu peux tout de dire ouvertement. A nous maintenant d'amortir les frais.

Sur votre site on a accès au clip de " L'eau qui dort " qui est surprenant. On vous voit jouer dans une piscine de compétition.
Oui c'était très excitant. On a eu l'envie de faire un truc simple avec zéro francs. De toute façon ça nous sert à rien d'investir, on n'a plus les sous. Mais à défaut d'avoir des moyens on a de l'idée. Il nous a donc fallu passer les brevets pour pouvoir plonger. Il y a eu tout plein de gens qui sont venus travailler à l'œil car ça les excitait aussi de leur côté. Filmer et faire du rock sous l'eau, ça a fait marrer tout le monde, on s'y est vraiment bien retrouvés. On a monté ça en deux jours en étant contents du résultat. A défaut d'avoir une photographie magnifique, il se passe quelque chose à l'écran.
Et puis jouer sous l'eau avec les équipements de plongée, c'est physique. Il a fallu faire des amplis en bois, acheter une batterie au troc, récupérer des guitares cassées…Une belle expérience qui nous a permis de nous faire plaisir dans ce sport que n'on ne maîtrise pas trop qui est le clip.

Suite à ceci on a pu vous voir dans le magazine Océan.
Oui, on en a été très fiers. A défaut d'être dans les magazines musicaux on a un article dans un magazine de la mer qui nous fait de la pub. Et ce clip sera également présent à Antibes au festival de plongée sous marine. Il a été sélectionné hors concours. On a été ravis que la presse de la plongée s'intéresse à nous.

Côté prévisions, en bon groupe de scène que vous êtes, vous nous mijotez l'incontournable DVD…
Qu'on va tacher de mettre en boite d'ici mai 2005. On va s'enregistrer ça sur deux dates, les 16 et 17 décembre prochain à Angers. C'est jamais une partie de plaisir mais là on est lancés donc on ne va pas s'arrêter. On est en train de regrouper les fonds car ça coûte quand même des sous pour faire les menus etc. On va essayer de gérer ça dans les 250 000 francs (38 000 euros) rien que pour l'enregistrement. Il y aura sept caméras pour filmer l'événement. Après il y a le touring (menus) et on veut livrer le tout avec un cd live. C'est intéressant de s'y frotter.

Merci à Gerald PEREZ d'ExPRESS pour les photos de Pierrot.
Report du concert à la fiesta : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3086