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BLUES SUR SEINE - 6ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 16 novembre 2004
 

BLUES SUR SEINE

DU 5 AU 20 NOVEMBRE 2004

 

Photos : Mike Lécuyer - Patrick Demathieu - Xavier Caupenne

Liens utiles, voire indispensables :
Les photos de François Berton : http://perso.wanadoo.fr/photos.francois.b/index.htm
Le site de Mike Lécuyer : http://www.bluesfr.net/
Le site du Festival : http://www.blues-sur-seine.com

Soirée de Lancement - Auditorium des Technodes - Guerville - 4 novembre

Blues-sur-Seine n'en finit plus de se faire attendre et, une journée avant l'ouverture officielle du festival, l'organisation reçoit ses VIP en grande pompe pour une soirée placée sous le signe des notes bleues … C'est le superbe auditorium des Ciments Calcia qui se charge d'accueillir les hôtes d'un soir en lui proposant, comme il se doit, une programmation de qualité. Jimmy Bowskill, le jeune prodige canadien de la six-cordes, va se faire un plaisir de donner quelques émois à une assistance traditionnellement un peu figée avant que les agapes ne soient déclarées ouvertes … Très charismatique, le p'tit Jimmy de l'Ontario n'hésitera pas à multiplier les poses éprouvées mais ne manquera pas de nous faire apprécier son jeu de guitare précis, son sens pointu de la composition et son beau brin de voix qui semble vouloir échapper à la mue ! La superbe Dawn Tyler Watson, tout juste arrivée dans le Mantois, viendra se joindre à la fête sur scène pendant une vingtaine de minutes et partagera avec les invités un des uniques moments qu'elle consacrera au Rhythm'n'Blues tout au long de cette manifestation, ses prestations à venir étant dédiées à ses premières amours, le Gospel … On appréciera tout autant le duel voix contre batterie auquel la Québécoise se prêtera que l'affrontement complice auquel Bowskill et son harmoniciste s'étaient livrés et ces quatre-vingt dix minutes de plaisir cèderont bientôt la place à un film retraçant l'édition 2003 puis aux habituels discours, celui de Jean-Marie Alexandre, Président du Festival, qui ne manquera pas de saluer CharlElie pour sa contribution à l'affiche, puis celui du premier magistrat de la ville hôtesse qui se lancera dans quelques essais oratoires sur un ton souhaité amusant. Il n'en fallait pas plus pour que les convives ne se décident à gravir un étage pour rejoindre le hall d'accueil où les attendent d'une part un cocktail, de l'autre une exposition des clichés de notre ami François Berton qui retracent en format 30 x 40 la dernière édition du festival mais aussi le dernier Festiblues avec un talent dont il est un des rares dépositaires, et enfin Little Big Band, le gagnant du Tremplin Blues dans la catégorie électrique en 2003, qui parviendra à lancer les plus habiles dans quelques swings fort bienvenus pour commencer un festival qui s'annonce très chaleureux et très riche ! La sixième édition de Blues-sur-Seine est sur les rails, en route pour deux grosses semaines de bonheur …

Jimmy Bowskill / Golden Gate Quartet – Forum Armand Peugeot – Poissy – 5 novembre

Si les quelques huit cents places du Forum Armand Peugeot ne sont pas totalement garnies, Blues-sur-Seine peut quand même se féliciter de programmer Jimmy Bowskill et le Golden Gate Quartet devant une salle digne de ce nom et c’est Jean-Marie Alexandre qui se chargera ce soir encore de présenter le festival à l’assistance, notre orateur traditionnel souffrant d’une extinction de voix des plus spectaculaires et n’ayant pu être rétabli à temps malgré les soins attentifs qui lui ont été prodigués par Dawn Tyler Watson, une des plus éminentes spécialistes de la voix …

Ceux qui avaient eu la chance de voir Jimmy Bowskill la veille savaient déjà à quelle sauce ils seraient mangés et s’attendaient à un concert intéressant tandis que les autres fondus de blues se remémoraient les précédentes prestations du jeune Canadien … Une Les Paul à la main, le jeune prodige viendra s’accrocher à son ampli pour nous livrer quelques titres, en commençant par une fort honorable version de « Let The Good Time Roll », et pour nous proposer un tour d’horizon de ses talents, alternant les morceaux a capela, en acoustique et en électrique. Se fendant d’une reprise de Son House et du « Walking Blues » de Robert Johnson, Jimmy nous montre aussi ses dons de compositeur au travers, notamment, d’un très jazzy « Bailieboro » écrit en l’honneur de sa ville … Nous gratifiant de quelques soli dont certains se verraient presque qualifiés d’épileptiques, Jimmy ne manquera pas de laisser une place importante à Jérôme Godboo, son harmoniciste qui lui cèdera un moment un de ses instruments pour qu’ils nous fasse montre de ses capacités à pratiquer l’exercice. L’artiste est tellement complet, charmeur et, avouons le, un brin frimeur, que la salle sera très vite conquise et même si le public n’est pas particulièrement spécialisé dans le blues, sa réaction sera excellente … Appelé à développer un jeu déjà bien en place, Jimmy Bowskill fait figure d’espoir dans un domaine où les jeunes ne sont pas légion. Espérons juste qu’il soit bien conseillé et surtout bien entouré pour l’avenir !

Si l’entracte peut paraître un peu long, il aura le mérite de nous permettre d’aller saluer les amis de longue date et bien évidemment nos cousins de la belle province, Georges Fournier du Festiblues de Montréal en tête. Fêtant cette année ses soixante-dix ans d’existence, le Golden Gate Quartet est devenu il y a bien longtemps la légende du gospel et si ses pères fondateurs n’en sont plus, leurs remplaçants ont su faire fructifier leur héritage sous l’impulsion des deux ténors, Clyde Wright et Paul Trembly, qui y évoluent respectivement depuis 1954 et 1971 ! Débutant  leur show a capela, les quatre chanteurs vont nous présenter un bel échantillon de leur palette vocale et on se plaira à reconnaître au passage les incontournables « Swing Low, Sweet Chariot » ou « Down By The Riverside », ce dernier morceau célébrant l’arrivée sur scène des musiciens qui accompagnent le quartet. S’adressant à la salle dans un français parfait, les chanteurs nous font partager leur sens de la répartie et plaisantent des quelques problèmes techniques dont ils sont victimes … Sachant se libérer des enclaves du gospel, le Golden Gate Quartet pimente ses chants d’une touche de jazz, de pop et même de quelques bribes d’un rock qui leur permet de sortir la musique de l’église pour la porter dans les rues. On appréciera au passage les efforts faits pour rendre le show aussi visuel qu’acoustique et les petits pas de danse improvisés par les musiciens sont autant de moments pris sur le vif que notre ami François Berton aurait pu immortaliser pour la photothèque de Blues-sur-Seine s’il n’avait pas été poliment invité par le groupe à poser son appareil. La fin du spectacle sera l’occasion pour le Golden Gate Quartet de monter au créneau avec quelques-uns uns des plus beaux standards des musiques noires et notamment « Nobody Knows », un titre qui date de plus de trois siècles et que tout le monde a repris, de Louis Armstrong aux Wampas qui en insérèrent le refrain au beau milieu de « L’éternel », un de leurs vieux titres. Les rares punks de la salle apprécieront … On poursuit avec l’indispensable « Joshua Fits The Battle Of Jericho » et avec « My Pay », une vibrante prière personnelle dédiée à ceux qui souffrent du Sida ou de la drogue, Clyde Wright, particulièrement entré dans l’émotion du moment se voyant même obligé de reprendre ses esprits et de sécher quelques larmes à la fin du morceau … Clôturant son premier service avec un « Oh Happy Day » qui sortira enfin le public de sa léthargie, le Golden Gate Quartet reviendra pour un premier rappel composé de « Higher Ground » et du légendaire « Saints Gotta Move » puis contre toute attente, Jocelyn Richez n’y croyant plus lui-même, pour un dernier titre qui nous conduira jusqu’aux derniers coups de minuit …

Les officiels s’en vont faire honneur au pot offert par un des partenaires du festival, les bénévoles célèbrent l’anniversaire d’un des leurs, le staff s’active et remballe le matériel … De l’avis général, ce fût une bonne première soirée puisqu’au CAC Georges Brassens, le Jim Murple Memorial a lui aussi réussi à enflammer la salle avec son rhythm’n’blues jamaïcain

Jim Murple Memorial – CAC Georges Brassens – Mantes la Jolie – 5 novembre (texte d'Alain Blondel)

Vendredi soir, au CAC Georges Brassens de Mantes la Jolie la fièvre monte pour le Jim Murple Memorial. Dans la salle bondée, le groupe propose un concentré fusionne de musique jamaïcaine et noire américaine. Fidèle à sa griffe, "Rhythm’n’Blues jamaïcain", le Jim Murple Memorial fait voyager le public mantais au long de compositions originales, entre Kingston et la Nouvelle Orléans, au croisement des années 50 et 60. Un peu comme si Fats Domino s’accompagnait de musiciens constitués uniquement d'instrumentaux dub, avec le son si typique de la Jamaïque ! Une musique intemporelle qui pulse l’énergie

Comme peu de groupes, Jim Murple Memorial a su retrouver ce son unique et irrésistible qui, on peut le penser, caractérisait cette époque. Un cocktail subtil et enivrant, alliant la syncope sautillante du ska, la force tranquille du boogie, la nonchalance du rocksteady et la beauté de la soul avec une chanteuse qui épouse à l'ambiance avec une belle santé. Toutefois, leur univers ne se limite pas à ces deux points des Caraïbes et ce périple a par moment des saveurs plus latines, voire des parfums jazzy. C’est un concentré fabuleux de musique jamaïcaine et noire-américaine qui capte mieux que personne l’essence du son " Murple " des 60’s : âpre et chaleureux, au service d’une instrumentation acoustique, pour une musique intemporelle qui pulse l’énergie…

Malick Pathé Sow - Le Chaplin - Mantes la Jolie - 6 novembre

Contraint de renoncer à sa venue à Mantes suite à l'annulation du reste de sa tournée, Lobi Traoré, initialement prévu ce samedi après-midi au cinéma Le Chaplin, se verra remplacé au pied levé par le Sénégalais Malick Pathé Sow qui nous offrira une des plus belles émotions de ce début de festival. Entamant son set avec pour seule partenaire une splendide guitare, il sera très vite rejoint par son groupe où l'on reconnaît koras, gumbris, percussions et calebasses … Peu attentifs, les jeunes qui occupent majoritairement la salle se livrent à quelques jeux pour le moins bruyants sans se soucier de la musique d'excellente qualité que Malick nous propose jusqu'à ce que le charme opère et que, à l'invite du percussionniste, ils ne se mettent à s'impliquer dans le spectacle en commençant par taper dans leurs mains puis en chantant avec le groupe … Dès lors, l'ambiance ne sera plus la même et le respect témoigné par ces jeunes des écoles à des musiciens viendra démentir les perpétuelles critiques versées sur le compte des établissements scolaires de banlieue ! Il y aura bien la musique, l'hymne dédié aux Lions de la Taranga, les prouesses vocales d'un Malick Pathé Sow en grande forme ou le feeling qui se dégage de cette prestation, mais ce qui restera de cet après-midi, c'est cette osmose qu'arrivera à réaliser le Sénégalais avec un public qui, au départ, n'était pas annoncé comme facile à maîtriser … Tel les Danois parachutés à la dernière minute à la Coupe d'Europe de foot en 1992, Malick Pathé Sow se qualifie d'entrée de jeu pour faire partie de la finale quand il sera temps de penser aux meilleurs concerts de ce 6ème Blues-sur Seine !

Une fois le spectacle des Sénégalais terminé, il sera temps d'assister aux restitutions faites par les élèves de Madame David et de Monsieur Larcher de l'Ecole Vilmorin, les premiers nous proposant deux titres que Greg Szlapcynski leur a enseigné au cours de leurs six séances d'initiation à l'instrument, les seconds accompagnant Christian Leneutre de leurs chants sur des airs empruntés à Thelonious Monk ou encore à Henri Salvador … Le public, resté pour assister à ces restitutions, montrera à ces jeunes gens que le respect est un art réciproque et que si chacun respecte l'autre, jeune ou vieux, noir ou blanc, les choses peuvent avancer dans le bon sens. C'est à ça que sert Blues-sur-Seine également en organisant chaque année la rencontre de diverses cultures et celle des générations …

Philippe Ménard / Macéo Parker - Salle Jacques Brel - Mantes la Ville - 6 novembre

C'est en petit comité que nous nous rendons à la Salle Jacques Brel puisque sur une idée originale de Mike Lécuyer et des arrangements techniques de Patrick Demathieu, nous passons écouter quelques chansons de Dawn Tyler Watson qui se produit ce soir à la Brasserie des Halles … En homme de parole, Philippe Ménard, avec qui nous dînions quelques instants plus tôt, nous a attendu pour commencer son one man band et il se livre, dès notre arrivée, à un spectacle débridé et fidèle à lui-même. Juste le temps de saluer nos collègues de la presse blues et notre ami Joël Le Crosnier qui se remet d'une entorse à la main droite l'handicapant quelque peu et nous voilà arrivés dans une salle Jacques Brel qui bouillonne devant une telle débauche d'énergie … Habitué à jouer à Blues-sur-Seine dans les bars, foyers et autres lieux de petite taille, Ménard s'attaque ce soir pour une heure à une vraie salle dans laquelle se massent nombre de ses fervents supporters et il ne montre aucune peine à en gagner de nouveaux tant sa prestation est passionnante ! Il n'y a que peu de qualificatifs que je n'aie déjà employés pour parler de Philippe Ménard, à tel point que mon ami Jean-Marcel Laroy me cite tel un auteur classique quand il vient à narrer les concerts de ce génial troubadour, et s'il fallait décrire le concert de ce soir, on pourrait dire que le mélange de vieux blues et de blues rock que Philippe nous a proposé aujourd'hui était tout simplement grandiose, comme à chaque fois d'ailleurs, et que cet artiste aussi humble que brillant a enfin prouvé au public du Mantois toute l'étendue de son talent.

C'est en faisant une entrée à l'Américaine que Macéo Parker vient prendre place sur une scène déjà chauffée à blanc et on remarque instantanément le son brouillon, indigne du talent du saxophoniste, qui n'est que le résultat normal d'un choix quelque peu présomptueux de ne pas faire de balance … Ca bouge, ça cause, ça a tout l'air d'un débriefing de la dernière campagne électorale américaine où chacun bombe le torse et se félicite du bon coup qu'il vient de jouer à l'autre et, en fait, ça frime beaucoup mais il ne se passe que peu de choses ! Le funky stuff de Macéo produit bien quelques réactions sur le public mais elles sont tellement moins importantes que celles que Ménard provoquait il y a quelques instants … Pourtant, la musique invite à la joie, à la danse, et la salle reste pratiquement stoïque, inerte, les premiers abstentionnistes commençant même à déserter les lieux pour rejoindre le bar qu'arpente déjà un éminent élu voisin qui prend de plus en plus de couleurs au fil des bières qu'il écume. Macéo Parker a bien quelques traits de génie, ces morceaux où il laisse son guitariste se mettre en valeur, ceux où Martha High donne de la voix en soliste et non plus en choriste mais globalement, son concert tirera très vite en longueur et au bout de deux longues heures, nous nous verrons contraints de jeter l'éponge, la violence du son et les lignes de basse un peu approximatives meurtrissant nos tympans … Une chose est certaine, on est bien loin de l'excellent funky-blues que Boney Fields avait livré en ce même endroit l'an passé ! A se prendre pour le nombril du monde, Macéo Parker risque très vite de se retrouver atteint de trouducuïte aiguë ce qui est bien dommage compte tenu de ce qu'il est capable de donner quand il est en forme. Un petit break s'impose, histoire de se ressourcer et de recharger les batteries !

Dawn Tyler Watson - Eglise St Pierre - Les Mureaux - 7 novembre

Vision d'horreur en arrivant aux Mureaux en cette fin d'après-midi dominicale puisque force est de constater que la Mairie a été démolie et que l'absence inexpliquée de tout représentant de la municipalité prête à croire qu'ils sont restés enfermés dans le bâtiment au moment de sa chute … On se renseigne très vite auprès de leurs amis du Printemps de Bourges et on vous donne des nouvelles.

Trêve de plaisanterie, la belle, la magnifique, la sublime Dawn Tyler Watson nous fait l'honneur d'investir un très beau lieu sacré pour y faire entrer la bonne parole, celle du blues et du gospel … La musique du diable à l'église, vous en rêviez, Dawn l'a fait ! Si elle a commencé à chanter à l'âge de cinq ans dans les églises, c'est bien plus tard qu'elle s'est lancée dans le blues et le rhythm'n'blues mais avec quel talent ! Elevée au rang des plus grandes chanteuses, toutes générations confondues, Dawn Tyler Watson n'est pas une de ces stars pédantes comme on a pu en voir la veille. Dawn, c'est la douceur à l'état pur et elle ne conçoit pas qu'un concert ne puisse pas être un moment de partage avec le public. On la retrouve donc aujourd'hui en duo avec Paul Deslauriers, brillant guitariste canadien qui l'accompagne pour Blues-sur-Seine et on commence le concert sur un ton léger en grillant une première " Cigaret " qui nous réchauffera quelque peu en cet endroit où le chauffage est fonction de la quête des dernières cérémonies … Le public ne remplit qu'une petite moitié de l'église mais il vibre très fort et confère au spectacle un charme irrésistible. On appréciera donc les facéties de Dawn, ses soli de sax faits à la bouche, mimiques incluses, mais aussi et surtout sa voix si riche et colorée. Alternant des improvisations a capela, des reprises, notamment de Willie Dixon, et des compositions personnelles, elle nous proposera un set varié et d'une fluidité absolue qui ne laissera aucune place à la monotonie. Accueillant pour deux morceaux les élèves de sa master class des jours précédents mais également Muriel et Audrey, deux divas du staff Blues-sur-Seine, Dawn se lancera dans un vibrant " Swing Low, Sweet Chariot " qui ne sera pas sans rappeler à quelques rugbymen en goguette qu'elle est native de Manchester. Encore quelques blues biens musclés, une prière, un fabuleux " Homeward Bound " que Simon & Garfunkel auraient apprécié, le génial " Take It Outside " repris en cœur par la foule et un final hendrixien et près de deux heures se seront écoulées sans que personne ne s'en soit rendu compte. Le public est conquis, comment pourrait-il en être autrement, et les ventes d'albums vont bon train aux portes de l'église … Les Mureaux viennent de vivre un moment de blues comme ils n'en revivront pas avant longtemps ! Elémentaire ma chère Watson …

J.B. Boogie / Rab McCullough - Salle polyvalente - Buchelay - 9 novembre

Si l'équipe municipale des Mureaux a du mal à se mobiliser pour Blues-sur-Seine, celle de Buchelay est traditionnellement bien représentée pour le concert donné dans sa salle polyvalente et la participation des habitants est elle aussi à la hauteur des espoirs que laissaient augurer l'affiche de ce soir puisque c'est dans une salle pleine comme un œuf que vont se produire J.B. Boogie et Rab McCullough … Après une amusante plaidoirie de Jean-Marie Alexandre, l'heure est venue de passer aux choses sérieuses !

Julien Brunetaud, J.B. à la scène, n'est pas n'importe quel pianiste … Ayant rencontré Nico Wayne Toussaint à un âge où les garçons pensent plutôt à leurs premières conquêtes, il s'est très vite fait une place dans le monde du blues et du jazz et s'est retrouvé à jouer aux States avec des artistes tels que Big Joe Turner ou Dana Gillespie. Accompagné ce soir de Fabrice Bessouat à la batterie, d'Anthony Stelmaszack à la guitare et de Vincent Talpaert à la contrebasse, Julien va se lancer dans un set ambitieux qui laissera bien entendu une grande place à son répertoire de prédilection, le boogie, mais qui fera quelques belles incursions dans un jazz très pur et particulièrement bien joué. De Duke Ellington revu et corrigé à la sauce J.B. Boogie à Willie Dixon servi en rappel, le Bordelais nous servira un blues enivrant qui ne manquera pas de rappeler aux amateurs les plus éclairés la grande tradition des juke joints …

L'entracte sera une nouvelle fois l'occasion d'assister aux prouesses réalisées par les élèves des classes de CM1 et de CM2 du village dans le domaine de l'harmonica et du chant … Embarqués de manière intempestive dans la loge de notre ami Irlandais, nous en raterons malheureusement une bonne partie pour profiter du sauna et de la Guinness qui nous sont offerts. Un bref entracte et une allocution de Mike Lécuyer plus tard, il sera temps de libérer Rab McCullough que le devoir appelle ...

Arborant fièrement sa légendaire Stratocaster modèle 73, à moins que ce soit une 74, il ne sait plus trop bien, McCullough va nous proposer un show très rock, un de ces concerts qui mettent autant de baume au cœur qu'ils ont de bleus à l'âme. Ayant eu la chance d'ouvrir pour Jimi Hendrix et d'être ami avec Rory Gallagher, Rab a pioché copieusement dans les mimiques et dans le jeu de l'un et de l'autre et s'il a mis sa carrière entre parenthèses quelque temps au milieu des sixties, ce n'est que pour mieux revenir ensuite avec un jeu qui en fait une des figures de proue de la guitare et du blues en général. On reconnaîtra ce soir ses morceaux les plus profonds, de " Blues Radio " ou " Traveling With The Blues " à " Dirty Black Water " et quelques standards tels que " Rollin' and Tumblin' " ou l'incontournable " Voodoo Child ", mais ce qui impressionnera le plus un public fait d'une moitié de connaisseurs et d'une autre de profanes, c'est cette façon de jouer vrai et juste. Les amateurs de gimmicks se seront régalés du solo réalisé par les mains des enfants agenouillés autour de la guitare du maître de cérémonie, les fondus d'orgue Hammond auront eu droit à leur dose quotidienne, les nostalgiques d'Hendrix se seront complus à regarder Rab faire des pitreries avec son instrument mais le plus important, c'est que ce soir le public de Blues-sur-Seine aura vibré intensément, comme il le fait de plus en plus souvent soit dit en passant.

Il ne nous reste plus qu'à prendre congé de nos hôtes du soir, d'un Dominique Braye radieux, du gotha des médias blues au grand complet, de nos amis Québécois Claudine, Norman et Georges et de quelques artistes tels qu'Arnaud Vandevoorde des Stringers In The Night, le grand Corey Harris qui sert de guide dans le film de Scorsese "Du Mali au Mississippi" ou encore Dawn Tyler Watson et Paul Deslauriers tout juste rentrés d'un concert fabuleux donné en l'Eglise de Mézy-sur-Seine … Buchelay a encore été cette année le théâtre d'une des grandes soirées du festival !

Au Pays de la Country-Music - CAC Georges Brassens - Mantes la Jolie - 10 novembre

Etape inédite sur Blues-sur-Seine que ce spectacle destiné aux Centres de Loisirs … En effet, outre le fait de régaler les parents, les organisateurs ont décidé d'initier les enfants aux joies des douze mesures au travers de quelques manifestations qui leur sont tout particulièrement dédiées. Ce sont Anny et Jean-Marc Versini, réunis en un duo aussi tendre qu'émouvant, qui vont nous présenter " Au pays de la Country-Music ", un des nombreux contes musicaux qui ont contribués à leur renommée …

Kleina est une guitare qui travaille le classique en rêvant des Etats Unis ! Sur les conseils de son père, elle quitte Paris pour s'aventurer tour à tour au Texas, à Bâton-Rouge, à New-Orleans, à Sedalia (Missouri) et enfin à Nashville et pour y faire des rencontres, à commencer par Mr Gibson, une superbe guitare jazz dont elle tombe très vite amoureuse … Découvrant les chants de cow-boys, le boogie-woogie, le jazz, le ragtime, le square-dance, la guitare hawaïenne et enfin le blues, Kleina rencontrera bientôt un ami, Mr Ovation, qui deviendra bientôt l'oncle de la petite Sonia, son bébé guitare électrique né des amours avec Mr Gibson. Arrivera plus tard Mr Banjo, une des grandes stars du Tennessee, qui connaîtra lui aussi son heure de gloire dans le conte …

Cette grosse heure de musique est avant tout le prétexte idéal pour intéresser les plus jeunes à l'histoire de la musique et aux traditions liées au blues. On y remarque ainsi des allusions pertinentes aux chemins de fer, aux festivités du Mardi-Gras en Louisiane ou aux saloons et grands et petits vibrent au son des traditionnels que sont " Freight Train ", " Sweet Georgia Brown ", " Oh Suzanna " ou encore " Duelling Banjo " et découvrent les compositions originales du couple d'artistes. Sur un ton qui conjugue allègrement le second degré et les bons mots, les plaisanteries les plus simples comblent les spectateurs de trois ans et plus tandis que les parents s'intéressent au jeu de guitare précis d'Anny et Jean-Marc qui se livrent même, sur " The Entertainer ", à une démonstration de guitare à quatre mains pour le moins séductrice … Un plaisir à découvrir en famille et à réécouter le soir au coin du feu, les enfants ne tarissant plus d'éloges à l'encontre de la version live mais également de son pendant discographique. La véritable alternative à Star Academy !

Stringers In The Night / Gabriel Grätzer – Le Colombier – Magnanville – 10 novembre (texte de Mike Lécuyer)

Malgré la concurrence de JJ Milteau à Mantes, la salle du Colombier de Magnanville est pratiquement pleine pour accueillir deux duos, l'un français, l'autre argentin.

Stringers In The Night, la révélation du Tremplin 2003 (ils ont raflé le Prix acoustique et le prix FestiBlues de Montréal), font un retour aux sources puisque Arnaud Vandevoorde a vécu ici une vingtaine d'années. Leur prestation, sans doute leur meilleure depuis que je les connais, commença tranquillement avec « Poker » et « Ronsard Boogie », puis l'émotion devient presque palpable au cours d'un magistral « On a tous en nous » par le jeu des deux guitares et la voix de Gérard Chaumarel, bien mise en valeur par l'acoustique de la salle, ce qui nous permet de parfaitement comprendre les paroles. C'est ensuite un petit quart d'heure "américain" avec « Hard Time Killing Floor » (Skip James), « Railroad Song » (traditionnel) et « Route 66 » (popularisé par Nat King Cole puis les Rolling Stones). Retour à leurs compositions jusqu'à une réelle surprise : la reprise de « Gare du Nord », un "classique" du blues français qu'ils ont su dépoussiérer et s'approprier. Bravo  et merci  pour ce petit instant de bonheur ! Les spectateurs ont d'ailleurs très bien réagi par leurs rires et leurs chants dans les refrains. Quoi c'est déjà fini ! Ah non, encore deux titres : « Shake Your Money Maker », sur lequel les deux guitaristes jouèrent en slide l'un après l'autre, et surtout  leur tube « Salut j'm'appelle Gégé » qui déchaîna une dernière fois les applaudissements. Ils ont pris de l'assurance, ils communiquent, que dis-je, ils communient avec le public !

On se demandait bien comment Gabriel Grätzer allait pourvoir enchaîner après cela... L'Argentin prit le parti de commencer seul debout sur le devant de la scène. Il chante sans accompagnement un vieux traditionnel. Le décor est posé, ce sera encore plus intimiste. S'emparant de sa guitare et soulevant son chapeau, il recule de trois pas et s'assoit sur les marches. Le sonorisateur est amusé car pour l'instant aucune amplification de la guitare ou de la voix ne sont nécessaire. Enfin, Gabriel nous annonce l'entrée de sa partenaire, Adriana Mercurio. Puisant dans les répertoires country, ragtime, blues, ballades, spirituals, des chansons comme « Make Me A Pallet On The Floor » ou « Black rat swing » vous transportent de l'autre côté de l'Atlantique. Un jeu de guitar-picking époustouflant pour Gabriel, un jeu de piano plus convenu pour Adriana, mais c'est surtout le mélange de leurs deux voix qui est magique … et charmant. Et c'est déjà la fin ! En guise de rappel, ils viendront rechanter a-capela deux courts morceaux ... Puis presque timidement ils nous remercieront en anglais et en espagnol pour cette soirée, qui est le début de leur première tournée européenne.

Ventes de CD, dédicaces, chacun repart ensuite dans la brume de novembre, tenant sur son cœur les précieuses galettes de bonheur. Voilà le genre de salle idéale pour ce type de musique. Nous avons pris grand plaisir à les écouter, gageons qu'ils ont été tout aussi heureux de l'ambiance, car ce n'est pas tous les jours que des groupes acoustiques peuvent s'exprimer devant un auditoire aussi attentif et chaleureux !

Malted Milk / Road Movie (JJ Milteau et l'Ecole Nationale de Musique de Mantes en Yvelines) - Salle Jacques Brel - Mantes la Ville - 10 novembre

Devant le succès rencontré lors de la mise en vente de la billetterie, Blues-sur-Seine s'est vu contraint d'apporter quelques modifications à la programmation de cette soirée en la déplaçant de l'Espace Corot de Rosny sur Seine où elle était initialement prévue pour la transporter dans la Salle Jacques Brel de Mantes la ville dont la capacité d'accueil est plus importante … C'est dire si le succès que rencontre le festival cette année est conséquent !

Ce soir, la dream team du blues est éparpillée aux quatre coins du festival puisque notre ami Mike Lécuyer est parti se repaître des fabuleux Stringers In The Night et de Gabriel Grätzer au Colombier de Magnanville et que Patrick Demathieu se rend à Vernon pour tirer le portrait de J.B. Boogie qui se produit au pub Paris Plage dans le cadre de l'opération Bars en Seine, le off du festival … Ajoutez Rab McCullough qui joue au Pub Au Bureau de Mantes et vous obtenez une soirée bien chargée !

La salle Jacques Brel a fière allure et ce sont de petites tables avec des bougies qui accueillent le public dans l'espace habituellement dédié aux spectateurs debout. C'est avec pas mal de retard que Rémy Biet, éminent chef d'orchestre rouennais chargé de conduire la soirée (le bus comme Milteau se plait à l'appeler), lance ses musiciens dans un concert tout en finesse et en harmonie qui va nous replonger aux sources du blues mais également nous en présenter ses courants dérivés. Entamant la soirée par un magnifique " Ode To Billie Joe " rendu célèbre par Joe Dassin et un " St Louis Blues " estampillé W.C. Handy, Road Movie sort la musique classique de son carcan et lui donne une toute autre dimension en rendant plus humaines des prestations souvent rendues rigides par l'influence des partitions. Entre les cordes et les vents de l'Ecole Nationale de Musique de Mantes en Yvelines, les harmonicas de JJ Milteau, la guitare de Manu Galvin et les percussions de Thierry Fournier, l'osmose est parfaite et la soirée coule agréablement entre traditionnels tels que " Oh Suzanna ", titres d'obédience irlandaise ou chinoise et morceaux plus récents comme " Tour de Taille " d'Open House qui sera bien évidemment dédié au colossal Manu Galvin, " Merci, Merci, Merci " qui annonce la présentation des divers intervenants et enfin un génial " Soweto " qui se chargera de présenter un des versants africains du blues … En près de quatre-vingt dix minutes, Milteau et ses amis musiciens auront réussi à convaincre toute une salle à force de beaux sons mais également de plaisanteries très subtiles !

Arrive l'entracte pendant lequel les techniciens s'activent à démonter une infrastructure imposante et il est déjà bien tard quand les élèves des écoles Justice et Les Baronnes de Rosny sur Seine prennent place sur scène pour se livrer tour à tour aux restitutions des cours d'harmonica de Greg Szlapcynski et de l'enseignement lyrique prodigué par Didier Zaffran.

Minuit s'apprête à sonner et les Nantais de Malted Milk entrent à leur tour en piste … Programmés en première partie, ils se verront contraints de terminer une soirée qui subit un grand dérangement pour reprendre une expression acadienne qui, a l'origine, n'a rien de très drôle. Emmené par Arnaud Fradin à la guitare et au chant et par Manu Frangeul à l'harmonica, Malted Milk est un combo éminemment doué que nous avions pu découvrir en acoustique sur Blues-sur-Seine en 1999 et qui revient ce soir dans sa version électrique. En attendant la sortie de son deuxième album pour lequel le groupe a lancé une souscription, Malted Milk va nous servir aujourd'hui un cocktail bluesy-funky fait de compositions personnelles comme " Straight Woman Blues " et de reprises dont un fort bienvenu " I Wanna Get Funky " d'Albert King. Si l'heure de musique que nous proposeront les cinq jeunes gens s'avère être d'excellente qualité, on notera toutefois de nombreux soucis techniques qui viendront quelque peu entacher une prestation saluée avec chaleur par les connaisseurs et peu à peu désertée par les familles rosnéennes compte tenu de l'horaire tardif …

Blues-sur-Seine est un festival épatant et la majorité des artistes joue le jeu en communiquant avec bonne humeur et joie de vivre … Partageant le chemin du retour vers l'hôtel avec Corey Harris (ce qui représente quand même à nous deux près de quatre mètres de bonhomme dans une toute petite Y10), c'est de façon très amicale qu'il dévoilera son emploi du temps du moment, parlant de son nouvel album tout juste bouclé, de son départ la semaine prochaine pour la République Tchèque puis la Pologne avant de revenir en France au mois de décembre, du tournage du film de Scorsese … Une quinzaine de minutes plus tard, c'est Rab McCullough et ses musiciens qui nous rejoindront dans les rues de Mantes la Jolie pour une petite discussion improvisée très chaleureuse. Ainsi va le blues … Et si on allait se coucher ?

Tribu(s) - CAC Georges Brassens - Mantes la Jolie - 11 novembre

Pour décloisonner encore un peu plus le festival, les organisateurs ont choisi de mettre en avant une fois de plus un exercice un peu atypique … S'étant initié au slam l'an dernier, Blues-sur-Seine se lance cette année dans un spectacle pluridisciplinaire sur le thème du langage, un projet monté par D' de Spoke Orchestra (écriture et slam), Will J (danse urbaine) et Vanessa Bonnanfant (vidéo) qui reçoit les faveurs de la presse puisque Libération consacrait récemment deux de ses pages à D', lui-même ayant renoncé à partir au Brésil pour mener à bien un projet très ambitieux mais ô combien réussi !

C'est donc un public plutôt inhabituel qui se presse en de début d'après-midi devant les portes du CAC Georges Brassens, un public que l'on rencontre habituellement sur les scènes rap de la région et qui a fait le déplacement pour assister à un show très visuel pendant lequel les danseurs vont réaliser des prouesses physiques et où les toupies sur la tête et autres acrobaties seront légion, le tout sur fond de déclamations elles aussi très habiles.

On assistera un peu plus tard aux démonstrations de chant des Elèves de l'Ecole Paul Bert emmenés par un Didier Zaffran en grande forme et on ne pourra que se féliciter de voir que la salle était comble une fois de plus.

A Tribute To Hammond - Salle Jacques Brel - Mantes la Ville - 11 novembre

C'est une fin d'après-midi un peu chargée en émotion qui nous attend puisque aujourd'hui, l'orgue Hammond est à l'honneur et que l'ombre de notre ami André Hervé plane sur la salle … Assis qui plus est au milieu de nombre de ses proches, Maria, sa compagne, Joël Le Crosnier, Alain Léamauff pour ne citer qu'eux, comment ne pas se rappeler ce grand artiste qui accompagna jadis les Robert Charlebois, Zou, Johnny Hallyday et bien entendu le légendaire Magma ? Initié par Magnanville Jeunesse et Buchelay Animation, A Tribute To Hammond est le résultat d'une résidence de Philippe Hékémian, un des virtuoses de l'instrument, qui accompagne aujourd'hui les élèves des ateliers musicaux et des chorales, réunissant en tout et pour tout près de cent vingt intervenants. Entamé par les plus petits par un " Blues de la Cantine " particulièrement bienvenu, le spectacle traversera les générations au rythme des " We Shall Overcome ", " Saints Gotta Move " et autres " Oh Happy Day " et nous offrira quelques belles prestations en solo telles que " Sing Sing Song " de Claude Nougaro, un autre grand disparu pour se terminer par une double interprétation grandiose de " L'Orange " de Gilbert Bécaud qui dépasse de très loin toutes les pitreries télévisuelles faites avec ce joyau de la chanson française … On ne manquera pas bien entendu de rappeler que Magnanville Jeunesse mettait aujourd'hui sur la marché un CD contenant deux titres (" Des Voisins Planétaires " et " T'es Où Là ? ") écrits et chantés par des enfants de huit à douze ans qui se sont vus accompagnés pour l'occasion par Stéphane Lebreton à la batterie, Sébastien Hourson à la basse et Bruno Bonsergent à la guitare sur des musiques originales de Philippe Hékémian et sous la direction vocale de Stéphanie Ducré, le tout enregistré par Patrice Mazmanian … Une belle initiative qui met l'accent sur les chorales qui, rappelons le, existaient déjà avant la sortie du film " Les Choristes " !
   
J.B. Boogie - Association Déclic - Mantes la Jolie - 11 novembre

C'est l'Association Déclic qui reçoit ce soir Blues-sur-Seine, une association qui propose aux SDF un accueil de jour et qui leur permet de rester propres et dignes … J.B. Boogie nous offre un concert qui prend donc toute sa dimension sociale et ne se prive pas de donner du plaisir à une foule hétéroclite qui apprécie le geste en applaudissant à tout rompre et en rendant aux musiciens au moins autant qu'elle reçoit. On retrouvera une fois de plus tout le talent de Julien Brunetaud et de ses acolytes dans un registre qui mêle boogie, blues et jazz et où l'on reconnaîtra quelques " Music Is My Business " et " Jam Blues " ou encore " Your Choice ", une brillante composition du groupe. La présence en ville du Chicago Blues Festival avec Jody Williams et Deitra Farr nous laissait espérer un bœuf final, il aura bien lieu quand la contrebasse et la batterie seront pris en main par les membres du mythe itinérant et que tout ces éminents artistes seront rejoints par un des bénévoles du festival, notre ami Sébastien, au sax ténor … Une belle soirée qui aura apporté un peu de chaleur à des gens qui en ont besoin et qui devrait régulièrement se renouveler si l'on en croit les volontés de Déclic et de Blues-sur-Seine qui se rejoignent sur ce point important !

Moon Dogs / Chicago Blues Festival – Salle Municipale – Limay – 12 novembre

Histoire de nous rappeler que nous sommes en banlieue parisienne, c’est une voiture en flammes qui nous accueille à notre arrivée à Limay … Les plus expéditifs auraient versé ce non-événement au compte de la jeunesse dépravée, il s’agit en fait d’un simple incident mécanique de la marque au losange et comme nous le répétons régulièrement, ce n’est pas parce que Blues-sur-Seine se déroule dans des villes que TF1 voudrait faire passer pour le Chicago de la prohibition qu’il faut avoir la gorge serrée en y venant ! Et pourtant, Limay deviendra bien Chicago ce soir, mais seulement musicalement … Après avoir accueilli les élèves de l’Ecole Henri Wallon à l’harmonica puis au chant, il sera temps de chausser les bouchons auditifs puisque si on en croit les extraits entendus pendant les balances, il va y avoir du watt et du décibel ! 

La soirée s’annonce sous les meilleurs auspices et ce sont les Moon Dogs, venus de la ville jumelle d’Hillingdon dans la banlieue de Londres, qui ouvrent le bal à grands coups de leur blues rock de bonne facture. Le quintet se lance bille en tête dans un melting pot qui regroupe ses propres compositions avec notamment « Travelling Show », issu de son dernier album, mais aussi quelques classiques comme « Little Red Rooster » et « I’m Ready » (Willie Dixon) ou encore « Hideaway » et « The Hit Man » (Freddie King) et ne semble plus vouloir s’arrêter de jouer si ce n’est que le temps presse et que ce soir, le déroulement du concert est soigneusement tracé sur du papier millimétré. C’est la mort dans l’âme que nous ferons l’impasse sur la reprise du « Come On In My Kitchen » de Robert Johnson pour passer directement à l’épatant « Baby Please Don’t Go » de Big Bill Broonzy et à un bref rappel bien mérité … Le jumelage à du bon et Moon Dogs nous l’a encore prouvé ce soir. On espère voir l’an prochain des groupes de blues venus de nos villes amies d’Allemagne et du Portugal … 

La version 2004 du Chicago Blues Festival entame sa tournée française par Blues-sur-Seine et force est de constater que chacun des intervenants est déjà bien en place et surtout très motivé. Le Chicago Blues Festival, c’est un peu l’Auberge Espagnole, chacun y apporte ce qu’il veut pourvu que ce soit du blues. Arrivant chacun leur tour, les artistes qui y participent proposent une partie personnelle avant que tout le monde ne se retrouve pour un tronc commun d’où ressortent souvent les meilleurs moments du concert. C’est Andrew James qui s’y colle le premier, entamant le set par un titre en acoustique et glissant tranquillement vers un bon gros blues rock comme on l’aime bien par chez nous. La recette est éprouvée mais efficace, deux Les Paul, une basse et une batterie et le tout est joué ! Au bout d’une vingtaine de minutes apparaît la plantureuse Deitra Farr, un grand chapeau vissé sur la tête et le sourire aux lèvres … Rien de tel pour déclencher un tonnerre d’applaudissements dans une salle jusque là franchement léthargique et qui fait un peu peine à voir tant ses réactions à un spectacle pourtant intense sont modérées. Nous ravissant de sa voix de diva, elle nous proposera un rapide tour d’horizon de son répertoire avant de quitter la scène vingt minutes plus tard pour laisser libre cours au talent de guitariste et de chanteur de Jody Williams. Tirant de son ES-335 des sons pour le moins surprenants, résultante des perpétuels glissades de sa main gauche sur le manche, de ses cordes à peine effleurées ou plus simplement de l’utilisation précise de la cry baby, son unique pédale d’effets, Jody Williams nous rappelle qu’il a été taillé dans l’étoffe dont on fait les guitar-heroes, pas ceux qui en font des tonnes pour pas grand chose, juste ceux qui jouent vrai et juste. Débordant quelque peu de la vingtaine de minutes dont il dispose pour nous rassasier, le brillant guitariste finira par faire signe à ses deux comparses de venir le rejoindre et c’est à un final regroupant Andrew James, Deitra Farr et Jody Williams autour de la section rythmique qui emmène le tout que nous assisterons, médusés devant tant de talent ! La salle frileuse ne se prête que trop peu aux épanchements et le Chicago Blues Festival ne se lancera pas dans les joutes qui caractérisent habituellement ses fins de concerts, nous abandonnant après le minimum syndical prévu au contrat … Si la soirée fut techniquement irréprochable, on regrettera quand même la folie qui avait caractérisé les précédentes apparitions du Chicago Blues Festival à Blues-sur-Seine, notamment celles de Mézières en 2002 (Sandra Hall, James Armstrong, Will Crosby, Russel Jackson, Kenny Wayne et Stan Hale) et de Rosny en 2003 (Michael Burks, Maurice John Vaughn et Teeny Tucker). 

Pendant que Dawn Tyler Watson et Anthony Stelmaszack appréciaient la soirée de Limay, Corey Harris, qui avait joué un peu plus tôt à la prison de Poissy, se prêtait aimablement au jeu des questions-réponses au Chaplin où le film « Du Mali au Mississippi » venait d’être diffusé et, au Sax d’Achères, Jackson Thélémaque donnait un des concerts hauts en émotions dont il a le secret dans le cadre de la semaine du blues. Encore une soirée bien chargée …   

Blues And Trouble – Salle Polyvalente – Bennecourt – 12 novembre (texte d'Alain Blondel)

Animation record salle municipale de Bennecourt pour la première de Blues-sur-Seine dans la commune ! D’entrée, Gladys Amoros et son groupe créent le choc.  Elle qui a débuté le chant dans une chorale de Gospel et s’est nourrie aux meilleures sources de la tradition vocale noire, cette Mama blanche distille un vaste univers musical. De sa voix assurée, elle emmène son groupe, les " Blues and Trouble " swinguer sur tous les styles : jazz, blues et gospel. Sa voix généreuse est pleine de profondeur et d’émotion, accompagnée du jeu brillant du guitariste Michel Foizon et d’une section rythmique de grande qualité. Annoncés comme un groupe avec une chanteuse " Une voix digne des classics " (sic !) Blues and Trouble séduit les amateurs de Bennecourt avec, au premier rang, Didier Dumont, le maire de la commune. Les petits incidents d’éclairage n’ont que peu perturbé ce spectacle, ils rappellent cruellement le sous-équipement chronique des salles et des structures municipales de la région

Guy Davis - Corey Harris - La Nacelle - Aubergenville - 13 novembre

Après avoir passé l'après-midi entre les derniers préparatifs pour la grande journée demain et quelques menus travaux pour dépanner le staff qui commence à accuser la fatigue après tant de dévouement, il est temps de quitter l'ami Mike Lécuyer qui se charge d'accueillir les huit finalistes du Tremplin Blues-sur-Seine dans la confortable caravane Airstream qui nous sert de salle de réception. C'est à bord du tout petit mais fidèle destrier et accompagné des Dames Lécuyer et Kay et du Sieur Little Victor que nous arrivons, un brin vermoulus, dans une Nacelle où les badauds venus pour assister au concert du soir sont légion. La soirée promet d'être chaude et, au milieu de la salle, on retrouve quelques amis chers, Patrick Guillemin et son équipe, Martin Laviolette du Festiblues de Montréal venu prendre le relais de Georges Fournier reparti ce midi pour le Québec et tant d'autres encore …

Quand Guy Davis entre en scène, c'est toujours un moment fort … Une fleur à la guitare, l'harmonica accroché à la bouche, un micro posé devant le pied gauche pour mieux retranscrire le rythme et voilà, l'artiste n'a plus qu'à laisser libre cours à son inspiration et à nous déverser sans compter son folk-bues réjouissant. Entamant son set par un des grands standards du delta qui avait déjà été adapté par Robert Johnson sous le nom de " If I Had Possession Over Judgement Day " et par Muddy Waters sous le titre " Rollin' And Tumblin' ", ce grand black posé devant la foule n'est pas sans rappeler la vision surnaturelle de ces artistes du Mississippi seuls face à leur public, mis à part que là bas la foule chante et danse … Arnaud des Stringers In The Night n'en rate pas une miette et en parfaite encyclopédie du blues, il présente à ses compagnons les morceaux que Guy Davis interprète. Attrapant parfois une 12-cordes ou encore un banjo, Guy partagera quelques bons moments avec un public conquis et régalera même ce lieu administré par le Théâtre du Mantois d'une improvisation pour acteur et harmonica ponctuée de quelques cris de chien, de cochon ou encore de bruits de train. Après un superbe duo avec Corey Harris, Guy Davis nous offrira en rappel un morceau de Skip James qu'il dédiera à sa grand-mère, cette dernière l'ayant particulièrement apprécié au cours des cent cinq ans que dura sa vie … Un grand moment que l'on aurait tout de même souhaité découvrir dans un endroit plus intimiste pour mieux apprécier le plaisir que procure la proximité entre l'artiste et ses spectateurs

Corey Harris est, malgré son jeune âge, une des légendes du blues ! Résidant en Virginie, il se plait à venir dans les pays des droits de l'homme (?) et ne se prive pas d'y donner quelques concerts toujours fort appréciés. Accompagné de son batteur, il nous propose ce soir un concert en deux parties, commençant la soirée en déposant un bouquet de fleurs sur une table de bar puis en partant pour une heure d'élucubrations électriques pendant laquelle le brillant guitariste changera régulièrement son accordage pour nous délivrer une musique lancinante empreinte de sa culture afro-américaine qui lorgne régulièrement vers les cousins des îles ou d'Asie. On regrette juste un peu que Corey ne mette pas en valeur sa parfaite maîtrise de la langue de Molière pour nous donner quelques informations concernant ses morceaux ou pour nous nous parler de ses expériences et de son amour de la musique par exemple … Il est prêt de minuit quand Corey Harris attrape sa guitare acoustique et se lance dans une seconde partie de répertoire plus proche du blues traditionnel. Il rend la politesse à Guy Davis en l'invitant à son tour à poser sa mandoline puis son harmonica sur quelques titres dont le superbe " Blues And Trouble ", puis s'embarque dans une longue litanie de titres puisés dans le blues du delta et joue sans relâche, au point que l'on se demande s'il posera à un moment sa guitare tant il semble prendre du plaisir à se produire sur scène. Le charme opère, Corey est magique et envoûte La Nacelle, remerciant même son public en lui offrant ses fleurs, celles du guéridon, quand il revient pour regarder la salle se vider …

Si la soirée a été partagée entre folk-blues et blues ethnique, les derniers badauds qui arpentent le déambulatoire semblent y avoir trouvé leur compte et les sourires arborés par les retardataires ne trompent pas, nous avons vécu une fois de plus une grande soirée ! A la sortie des loges, Guy Davis mâchonne fièrement un énorme cigare et gratte sa mandoline, réjouissant encore un peu les quelques personnes présentes dans le saint des saints. La caravane des produits dérivés transporte ses malles, il est temps d'aller prendre un peu de repos avant d'attaquer la dernière semaine de concerts !

Finale du Tremplin Blues-sur-Seine - CAC Georges Brassens - Mantes le Jolie - 14 novembre

Pour la cinquième année consécutive, Mike Lécuyer avait pris en charge la coordination du Tremplin Blues-sur-Seine et, devant le succès grandissant de la manifestation destinée aux groupes n'ayant jamais été distribués sur un label commercial, il m'avait fait l'honneur de me demander un petit coup de main pour l'aider à préparer sa tâche … C'est donc après une première préselection faite par seize éminents jurés venus de toute la presse blues parmi la totalité des concurrents, soit soixante-douze artistes et groupes, que les huit finalistes se voyaient conviés à venir de toute la France pour se livrer à l'ultime épreuve qui allait désigner les lauréats de ce grand vivier de talents … A leur entrée dans les lieux, groupes, jurés et spectateurs ne manquaient pas de remarquer les splendides photos de François Berton qui retraçaient l'édition précédente sur un triple panneau !

Répartis en deux catégories, électro-acoustique et électrique, les huit finalistes retenus cette année étaient, par ordre d'apparition sur la scène du CAC Georges Brassens, les Nordistes de Without, le trio KAP Blues venu de divers endroits de France, les Limousins de Bourbon Street emmenés par Catfish Slim, les Angevins de Quart de Bleu, le duo Stillife de l'Essonne, la Parisienne Sophie Kay, les Normands de Spoonful et Bulldog Gravy, un groupe originaire du Vaucluse. Appelés à proposer au jury un set de vingt minutes chacun, après seulement une très brève balance et une brillante allocution de Mike Lécuyer les présentant, les groupes se sont prêté au jeu avec bonne humeur et surtout talent, faisant de ce grand rendez-vous annuel un véritable succès que le public, venu en nombre, ne manquera pas d'apprécier à sa juste valeur …

A voir la mine songeuse des membres du jury, dont j'avais le plaisir de faire partie pour la deuxième année, il allait être difficile de départager des groupes d'un niveau si homogène et surtout si relevé … Pendant que le traditionnel bœuf destiné à garder le public sur le feu en attendant les résultats accueillait l'ex-Trust Nono Krief, un invité de marque nous ayant fait le plaisir de nous rejoindre en cette fin d'après-midi, le jury dissertait dans la salle des votes et le résultat ne tardait pas à se faire connaître. Une dernière intervention, et non des moindres, permettait à Mike Lécuyer, notre Maître de Cérémonie de la journée, de recevoir le Bottlenet 2003 du meilleur site web blues pour sa géniale Chaîne du Blues et il était enfin temps de libérer les finalistes de cette interminable attente. Après une décision collégiale, c'est KAP Blues qui recevait le Prix de la Sacem et les mille Euros qui récompensent les compositions en Français tandis que Spoonful et Bulldog Gravy se partageaient les cinq autres prix, à savoir le Prix Blues-sur-Seine catégorie Electrique, le prix du Cahors Blues Festival et le Prix Festiblues de Montréal pour Spoonful, le Prix Blues-sur-Seine catégorie Electro-acoustique et le Prix Cognac Passions Blues pour Bulldog Gravy ! Devant une telle moisson, les groupes ne pouvaient que saluer de façon unanime le triomphe des jeunes Normands de Spoonful qui affichaient une certaine satisfaction à voir trois années de travail récompensées, d'autant que leurs voisins Marc Loison et Marc Mitou profitaient de la remise des diplômes pour les inviter au prochain Bougy Blues Festival, le dernier week-end d'août 2005 … La messe était dite !

Après le buffet partagé dans les étages du bâtiment, il était temps de redescendre dans le café concert Luther Allison où la musique allait couler à flots, en commençant par des interventions de la part des jeunes Québécois venus travailler sur le festival ou encore de Muriel, aussi brillante pour donner de la voix que pour contribuer à la réussite de Blues-sur-Seine … Il était ensuite temps de laisser la place à Youri, un jeune Breton installé à Paris qui allait nous proposer son delta blues mais également celui des Skip James et Robert Johnson de façon si captivante que les programmateurs présents dans la salle allaient très vite se rendre auprès de son management pour y prendre quelques renseignements dans le but de l'inviter sur de prochaines manifestations … KAP Blues rendra ensuite un dernier hommage à Félix, un ami décédé le matin même, en récitant un poème de Bernard Dimey et le bœuf reprendra son cours tranquille, chacun prenant plaisir à partager la scène de l'autre avec notamment les apparitions de Francis Marie, batteur des Hoodoomen, des musiciens de Sophie Kay, de Spoonful, de Without et même une prestation exceptionnelle à la basse de notre ami Jean-Luc Mercier, Président du Grésivaudan Blues Festival … Ainsi s'achevait une journée marquée par un travail parfait des techniciens du CAC qui prouvaient, une fois de plus, leur grand professionnalisme !

La chronique du Tremplin faite par le groupe Stillife : http://stillife.free.fr/chroniques/bss2004/index.htm 

Liens vers les chroniques des albums des participants au tremplin :

Bourbon Street : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3088&Itemid=2
Bulldog Gravy : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3068&Itemid=2
KAP Blues : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3071&Itemid=2
Quart de Bleu : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3123&Itemid=62
Sophie Kay : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3078&Itemid=2
Spoonful : (pas de chronique)
Stillife : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=3076&Itemid=2
Without : http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=2457&Itemid=2

The Honeymen  - Salle Municipale - Senneville - 15 novembre

C'est un concert un peu hors-normes qui nous est proposé ce soir puisque Blues-sur-Seine a souhaité programmer The Honeymen dans leur répertoire traditionnel à un horaire plutôt inhabituel … C'est en effet à l'heure de l'apéritif que les frères Jimmy et Elmor Jazz et leur percussionniste Jacques Moreau vont se lancer dans un set d'une cinquantaine de minutes devant une salle bien garnie, notamment par les élèves de l'école locale et par leurs parents, mais aussi par une foule d'amateurs de blues dont certains sont venus pour se remémorer les exploits scéniques et soniques de Doo The Doo, leur précédente formation.

Consacrant le temps qui leur est imparti à nous servir une musique digne des plus célèbres juke joints du delta du Mississippi, les Honeymen vont devoir composer avec des enfants particulièrement remuants et dissipés qui n'attendent que l'heure de la restitution des cours pris avec Greg Szlapczynski et Sébastien Charlier, leurs deux professeurs d'harmonica, mais s'efforceront d'attirer l'attention du public en évoquant Muddy Waters au travers de l'origine de son pseudonyme (sa mère l'aurait appelé ainsi en raison de sa passion pour les flaques boueuses qui lui servaient de terrain de jeu …) ou plus simplement par sa musique en interprétant par exemple " Two Train Running " … On revisitera également les albums de The Honeymen, du moins en partie, grâce à quelques morceaux qui y figurent comme " You Don't Love Me " pour " Nothin' But The Devil ", le premier, ou " I Feel Good Little Girl " pour " Juke Joint Special ", le dernier en date. Un dernier petit rock pour la route, " You Ain't Nothing But Fine ", et il est temps de remballer congas, bongos, guitares et harmonicas pour laisser la place aux enfants qui viendront très vite nous présenter leur toute nouvelle passion pour le ruine-babines …

Il ne reste plus qu'à prendre congé de Blues-sur-Seine puisque toute l'équipe profite d'une brève pause bien méritée ce soir … Une pause réparatrice qui nous permettra de nous échapper un moment et de nous rendre à une soirée un peu particulière puisqu'elle ne relève pas à proprement parler du blues (bien que, quand on y pense …) et qui n'est autre que la petite sauterie privée que donnent nos excellents amis de Tryo au Cabaret Sauvage pour célébrer la sortie de leur tout nouvel album live, " De bouches à oreilles ". L'occasion rêvée de prendre un peu de " repos " en se roulant … les pouces, de profiter des belles surprises et du buffet que nos hôtes nous ont réservés et de faire quelques photos inattendues que Muriel, notre délicieuse permanente du festival, ne manquera pas de nous envier lors des futures soirées de Blues-sur-Seine ! Et même s'il eut été plus judicieux de récupérer un peu du sommeil qui nous fait défaut depuis plus de dix jours, on ne regrettera pas cette petite fiesta nocturne très rock'n'roll dans l'esprit. Il y a des claques qui se perdent …

Bottleneck - Without - Salle des Fêtes - Mézières sur Seine - 16 novembre

Soirée chargée pour Blues-sur-Seine puisque l'église de Saint Martin La Garenne accueille Napoléon Washington et Lisa Doby tandis qu'une programmation franco-québécoise est proposée au public de Mézières sur Seine … Venus en masse, les spectateurs commenceront la soirée par la restitution des jeunes harmonicistes de l'école locale dirigés par Sébastien Charlier avant que Bottleneck, grand gagnant de La Relève du Festiblues de Montréal (l'équivalent du Tremplin Blues-sur-Seine …), ne vienne leur proposer un blues subtil qui emprunte à la grande tradition du delta. Aussi à l'aise sur les classiques tels que " Can't Be Satisfied " (Muddy Waters), " Ride And Road " (Sonny Terry et Brownie McGhee), " Catfish Blues " (Jimi Hendrix), " Stop Breaking Down " et " They're Red Hot " (Robert Johnson) ou " Hoochie Coochie pour toi " (Zachary Richard) que sur leurs propres compositions, André Lavergne, Eric Dion et Jean-François Poirier vont réussir à séduire la salle à grands coups de guitare, dobro et contrebasse mais également à force d'anecdotes croustillantes qui empruntent autant à l'art culinaire qu'aux longues heures passées sur les routes … Les amateurs de rock se délecteront d'un splendide " That's Allright Mama " composé par Arthur Big Boy Crudup et non par Elvis Presley comme on a encore pu l'entendre dans le public tandis que ceux qui préfèrent le charme de l'accent de La Belle Province apprécieront un " J'roule voilà " très coloré. Après un rappel bien mérité, il est temps pour Bottleneck de regagner les loges et pour le public d'aller faire le plein de T-shirts et autres produits dérivés …

Arrivé in extremis, Didier Zaffran aura juste le temps de déballer sa guitare avant que ses jeunes disciples ne se lancent dans " Le blues des poux " et " Le rock du jongleur fou ", deux titres particulièrement sympathiques sur lesquels les parents pourront juger de l'immense travail pédagogique fourni par les divers intervenants dans les écoles … 

On avait apprécié Without sur le Tremplin Blues-sur-Seine, même s'ils en étaient repartis les mains vides, voici ce soir Without dans un show beaucoup plus conséquent … Sélectionné par le Comité de Liaison du Blues pour jouer dans tous ses festivals, le combo de Grande Synthe dans la banlieue de Dunkerque nous sert une fois de plus une potion énergétique fort appréciable basée essentiellement sur ses propres compositions puisque sur les seize morceaux joués à Mézières, on ne reconnaîtra que deux titres d'Albert Collins, " If You Love Me " et " Too Tired " et un de Tommy Castro en rappel, " You Gotta Do What You Gotta Do ", au milieu des compositions personnelles telles que " Hey Babe ", " Living On The Road ", " Clean Up My Shoes " ou encore l'excellent " Boogie Man ". Ce qui marque chez Without, outre les capacités musicales hors norme du groupe, c'est cette faculté de mettre le feu à une salle en s'appuyant sur une dualité digne de Stendhal avec une Strat rouge pour Eric Liagre et une Strat noire pour Christophe Dewaele, toutes deux tenues de main de maître, mais aussi sur une rythmique de folie assurée par Olivier Mahieu à la basse et le dreadlocké Stéphane Wils à la batterie et bien entendu sur un chant particulièrement intéressant assuré par Stéphane Bak mais aussi par son complice guitariste Eric Liagre. En un peu plus de quatre-vingt dix minutes, concert en semaine oblige, Without aura laissé sur une salle où seuls les connaisseurs avaient pris la peine de rester un parfum de satisfaction et des relents de bon blues !

Il est temps de satisfaire aux mondanités puisque nos hôtes du soir ont souhaité nous offrir le champagne et nous profitons de ces quelques instants de répit pour nous entretenir avec Felix Ybarra, journaliste américain de la West Michigan Blues Society et grand amateur de fromage et de vin venu en Europe pour le Festival d'Utrecht et pour Blues-sur-Seine et arrivé ce soir avec notre ami Jocelyn Richez qui lui sert de guide pendant son séjour dans les Yvelines … D'un avis unanime, ce fut encore une des grandes soirées du festival !

Sérénade de l'Ecole Nationale de Musique de Mantes en Yvelines - CAC Georges Brassens - Mantes la Jolie - 18 novembre

Ce sont ce soir les élèves de 5ème de l'Ecole Notre Dame qui commencent la soirée avec une restitution des cours de chant prodigués par Christian Leneutre pendant six semaines qui, si on en croit les dires du professeur, ont été marquées par d'incessants bavardages qui se perpétuent d'ailleurs au moment de monter sur scène … Après un hommage posthume à Claude Nougaro avec " Bleu blanc blues " et un clin d'œil à Henri Salvador avec son " Blues du dentiste ", certains parents indélicats jugeront bon de quitter la salle de façon très peu discrète avant même d'avoir essayé de poser une oreille sur la suite du programme de la soirée. Il faut avouer qu'il est déjà plus de 19 heures …

L'Ecole Nationale de Musique s'attribue donc la scène du CAC Georges Brassens et ses élèves viennent mettre en pratique les enseignements individuels qui leur sont prodigués … La sérénade commence avec la classe de jazz qui nous propose deux morceaux, dont une bossa à la limite du hors sujet puisqu'il faut se souvenir que nous sommes dans un festival de blues. La classe de piano vient ensuite prendre la relève pour quatre titres parmi lesquels on reconnaîtra un " Autumn Leaves " (" Les feuilles mortes " in french) digne de FIP tant on s'attend à entendre l'heure et la localisation des accidents sur le périphérique, " Take The A Train " en version pour piano et big band tape ou encore " Armando's Rumba " … Direction le blues avec l'entrée en scène d'un trio chant, harmonica et guitare dans lequel les rares Québécois présents dans la salle reconnaîtront un des acteurs du dernier Festiblues, spécialiste de l'open tuning, qui viendra nous interpréter trois morceaux : le légendaire " Walking Blues " de Robert Johnson, le folk " Wild Horses " des Stones et enfin le célèbre rock de Chuck Berry, " Johnny B Goode ". Incontestablement le meilleur moment de la soirée ! La salle perd ses derniers spectateurs et la classe de jazz reprend ses instruments … Il est temps de foncer au Foyer des Jeunes Travailleurs pour aller jeter un œil rapide sur la prestation de Lorenzo Sanchez !

Le restaurant du F.J.T. affiche complet en cette soirée placée sous le signe du Beaujolais Nouveau et c'est dans une ambiance chaude et conviviale que les spectateurs vont profiter des mets qui leurs sont proposés par un chef traditionnellement très inspiré … En toile de fond, Lorenzo Sanchez distille une musique métissée faite de jazz et de blues avec un volume peut-être un peu élevé mais surtout avec beaucoup de talent. Une soirée qui s'annonce donc aussi intéressante pour les oreilles que pour les papilles …

Gaye Adegbalola / Zachary Richard – Espace Maurice Béjart – Verneuil sur Seine – 19 novembre

S’il est une soirée pour laquelle la concurrence est rude, c’est bien de celle là dont il s’agit ! Jugez en par vous-même puisque Rhoda Scott et les choristes de « 100 chœurs pour 1 cœur » se produisent à la Collégiale de Mantes la Jolie, que Rosebud Blue Sauce joue à la Maison du Voisinage d’Aubergenville et qu’enfin Lorenzo Sanchez est à L’Auberge de Vétheuil dans le cadre de l’opération Bars en Seine … Quatre concerts quasi-simultanés qui afficheront tous une densité de spectateurs plus que satisfaisante et qui viendront argumenter en faveur de ceux qui œuvrent pour un renouveau du blues sur la France.

A l’âge ou beaucoup savourent enfin leur retraite, Gaye Adegbalola a choisi de rester très active et, outre le plaisir qu’elle donne au travers de sa musique, elle est également très engagée dans la lutte pour les droits de la femme … Née en Virginie dans une famille où l’on aime le jazz et où l’on fréquente Martin Luther King, elle se penchera tout naturellement vers le militantisme mais également vers un blues qui ne semble plus vouloir quitter les années 30. Présentée par Roddy Barnes, son pianiste francophone, Gaye fera très vite son entrée en scène, les cheveux dressés vers le ciel et vêtue d’un très élégant costume blanc à queue de pie, puis s’embarquera bille en tête dans un répertoire fait de ses propres compositions mais aussi et surtout de celles des grandes dames du blues, les Ma Rainey, Memphis Minnie et autres Bessie Smith pour ne citer qu’elles. Seuls les plus éclairés pourront remarquer au passage les « I Got It Bad And That Ain't Good » de Duke Ellington ou « Press My Button And Ring My Bell » de Marilyn Johnson mais tout le monde acclamera l’époustouflant « Hound Dog » rendu célèbre par un Elvis Presley dont Gaye a hérité du charisme. On saluera également « It’s Alright For A Man to Cry », une chanson écrite par Gaye pour son fils qui connaissait au début des années 90 quelques problèmes personnels intenses … Ponctuée par des explications en Français de Roddy Barnes ou de Gaye Adegbalola elle-même, la petite heure de concert que nous proposera le duo fera son effet dans une salle tombée sous le charme de ces Américains qui, selon leurs propres dires, n’ont pas voté pour le vilain Texan hydrocéphale et belliqueux …

Il est temps de descendre au sous-sol de l’Espace Maurice Béjart, non pas pour rejoindre un hypothétique bar mais plutôt pour se régaler de l’exposition « Crossroad Blues Ballade » qui regroupe nombre de photos, dont celles de notre ami Jocelyn Richez, mais aussi des pochettes de disques, des affiches et, last but not least, une série d’instruments artisanaux allant de la contrebasse bonbonne d’eau à la guitare bidon d’huile ou encore boite d’encaustique … Une superbe idée, d’autant que tous ces instruments fonctionnent et que les musiciens présents, dont ceux du Dusty Road, ne manquent pas d’aller en tirer quelques notes avant de remonter pour assister au concert de Zacchary Richard.

Une Telecaster et une Stratocaster, toutes deux branchés directement dans les amplis de la maison mère … Une basse et une batterie, un chanteur avec une guitare acoustique et le tableau est résumé. Pour Zachary Richard, écrivain, cinéaste et musicien, rien de tel qu’une bonne petite soirée partagée entre folk songs de déracinés, protest songs très légitimes et bon gros blues pour passer un agréable moment. Démarrant avec « Cap Enragé », promotion oblige, l’Acadien va très vite nous proposer un tour d’horizon de son répertoire avec un « Lac Bijou » inspiré de Clifton Chénier, son idole, mais aussi quelques délices locaux comme cette « Zydeco Party » ou ce « Filé Gumbo » … Viendront ensuite quelques titres pour lesquels il attrapera son accordéon diatonique comme sur « Who Stole My Monkey » ou prendra place derrière ses claviers pour des morceaux comme « Hootchie Kootchie », « Le Blues du Voyageur » ou « Snake Bite Love » et le concert défilera de façon toute naturelle, marqué de quelques bons mots comme maringouin par exemple, utilisé pour évoquer ces moustiques du bayou « gros comme des Bergers Allemands » … Encore quelques allusions à ses origines, à la France bien entendu mais surtout à l’Acadie et un peu à la Louisiane, posée juste à côté du Texas, comme un accident de naissance, et le show se terminera devant une salle debout qui se trémousse en faisant l’écrevisse avec les mains et qui se lance avec l’artiste dans une série d’onomatopées particulièrement croustillante. En guise d’unique rappel, Zachary Richard nous servira son hymne intemporel, « Travailler c’est trop dur », repris entre autres par Julien Clerc ou Alpha Blondy, qui lui vaudra une standing ovation très spontanée et surtout un final ad libidum par une salle qui n’en finit plus de chanter ce célèbre refrain …

Blues-sur-Seine tire à peine ses dernières cartouches que déjà nos amis nous quittent, à commencer par Martin Laviolette arrivé samedi dernier et reparti pour Montréal ce matin … Demain, ce sera au tour de Claudine et Normand de s’embarquer dans un grand oiseau blanc à destination du Québec. Il nous manquera ce couple sympathique qui aura fait vibrer le catering du CAC Georges Brassens mais aussi le gîte de Jeufosse où sont réunis quelques éminents personnages de notre petite communauté blues … En attendant, Zachary Richard est venu se livrer à quelques dédicaces, affublé d’un bonnet qui lui donne l’allure d’un des nains de Blanche Neige, Dormeur si l’on en croit ses traits tirés … Gaye Adegbalola attrape une des guitares artisanales de l’expo et nous joue un morceau, Mike Lécuyer s’improvise contrebassiste, les Rosebud Blue Sauce arrivés en fin de soirée partagent l’instant et tout le monde est épuisé mais ravi de sa soirée.

Captain Mercier / Dr Feelgood - Salle Jacques Brel - Mantes la Ville - 20 novembre

Qui dit soirée de clôture dit grosse programmation et une fois de plus, Blues-sur-Seine nous a gâtés en nous offrant coup sur coup la folie funky de Captain Mercier et le pub rock déjanté de Dr Feelgood … Dix musiciens sur scène, il n'en faut pas moins pour que les Mercier père et fils ne donnent de la voix d'une façon chaleureuse et ne se lancent dans un concert dont le côté théâtral est aussi plaisant à regarder que leur musique l'est à écouter. Multipliant les facéties, les musiciens nous pondent à la queue leu-leu un " Coup du sort " dédicacé à l'excellent Richard Aram (guitare) et un " Sacré Benoît " en l'honneur de Benoît Sourisse (orgue Hammond) mais aussi quelques gags comme " Fais le phoque ", un croisement de la " Macarena " et de Michael Jackson … Parodiant tour à tour Brassens, Charlebois ou encore les rapeurs, Richard Aram sera un des éléments clés de la soirée, tout comme pourra l'avoir été Stéphane Guillaume qui nous offrira un solo de sax particulièrement bien senti qui fera son effet auprès du public. Après une heure de concert, Captain Mercier nous gratifiera d'une plaisanterie rapée, " Le corbeau et le renard ", agrémentée d'un break emprunté à " Born To Be Alive " … Une belle prestation offerte par un groupe all-stars qui, rappelons le, figurait déjà à l'affiche de la première édition de Blues-sur-Seine !

Dr Feelgood est un ovni qui se régénère contre vents et marées … Après avoir réussi à survivre à la disparition de Lee Brilleaux, leur chanteur historique, ces Anglais que l'on pourrait définir comme les précurseurs du punk-rock séduisent toujours les salles avec leur cocktail de rock survitaminé et de rhythm'n'blues énergique. Emmené par le charismatique et peroxydé Robert Kane au chant et par le brillant Steve Walwyn à la guitare, Dr Feelgood s'appuie en outre sur une section rythmique imposante composée de Phil Mitchell à la basse et de Kevin Morris à la batterie, un ex-Trust qui jouait sur la légendaire tournée " Répression dans l'Hexagone ". Dégageant des relents de Rolling Stones dopés aux amphétamines et costumés, les quatre Feelgood ne manqueront pas de combler leurs fans de joie en leur sortant les classiques, dont bien entendu l'incontournable " Back In The Night ", mais également un " Route 66 " de derrière les fagots servi en fin de set qui donnera l'occasion à Steve Walwyn de s'offrir une dernière démonstration de guitare et une petite incursion dans le public. De ce concert, on retiendra la capacité d'adaptation de Robert Kane qui a su se fondre dans le groupe pour y trouver une place qui semble aujourd'hui toute naturelle, ses interventions en Français qui le rapprochent un peu plus de son public, mais aussi cette manière discrète et efficace de laisser à Steve Walwyn la place du boss qui semble lui échoir d'elle-même. En un peu moins d'une heure et demie, Dr Feelgood aura réussi à faire passer sa médication à un public enchanté par tant de technique et de feeling …

Blues-sur-Seine tire le rideau, du moins jusqu'à l'année prochaine … Un dernier passage dans les loges avec l'ami Philippe Léger de Boxer venu saluer Kevin Morris, une vieille connaissance ; les ultimes poignées de mains aux amis qui nous quitteront ce soir ou tôt demain matin comme Patrick Ritaine dit Riton qui a assuré une bonne partie du travail de sécurité sur le festival ; un grand merci aux bénévoles et aux formidables techniciens (il y en a trop, on ne les citera pas …), aux permanents (Valérie, Muriel, Bruno), à l'association (Jean-Marie, Jean, Alain, Patrick, Chantal …), aux stagiaires (Agathe ''ze blues'', Audrey ''the voice'' et Emilie ''one more beer please''), au staff cantoche (Bruno, Josiane, Tony, Normand, Claudine …) qui mérite trois étoiles (une pour la qualité, une pour la variété et une pour la sympathie !), à l'équipe presse et photo (François, Alain, Mike, Patrick, Xavier, Jocelyn, Lionel, Oliv' …), à nos amis Québécois et à tous ceux que j'oublie sur le papier mais pas dans le cœur … Merci pour cette grosse quinzaine passée ensemble, merci d'avoir contribué à ce que Blues-sur-Seine soit LE festival de blues de référence ! On se retrouvera tous demain (ou presque …) mais vous me manquez déjà. On remet ça dans 50 semaines de toute façon …

Soirée de clôture - Le Boucanier - Poissy - 21 novembre

Si l'on veut se revoir un jour, il va falloir se résoudre à se quitter … Dieu sait si la fatigue gagne tout le monde mais même si les esprits et les corps sont fatigués, il est difficile de résister aux dernières œillades que nous lance Blues-sur-Seine … A commencer par cet ultime voyage vers Roissy pour accompagner Gaye Adegbalola, Roddy Barnes et Suzanne Moe qui attrapent ce matin un vol pour Washington DC, une virée sympathique qui sera l'occasion de profiter une dernière fois de ces gens délicieux et de leur donner un petit coup de main dans l'enregistrement de leur montagne de bagages. Et puis bien entendu la traditionnelle soirée de clôture du festival, celle qui vire à chaque fois au bœuf et un peu à la fiesta avec les copains musiciens du cru, les Bluesy Train, Dusty Road, Stringers In The Night, Greg Szlapcynski et puis bien entendu les bénévoles musiciens et amis mais surtout, oh oui surtout, Mike Lécuyer qui nous sort (enfin) de son chapeau son légendaire " Gare du Nord " et là mesdames et messieurs, rien que pour ça, ça vaut le coup de venir à Blues-sur-Seine ! See you later folks …