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MOSAÎK AUX MUREAUX pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 23 octobre 2004
 

MOSAÏK AUX MUREAUX
LES MUREAUX (PARC DE SAUTOUR)
22, 23 & 24 OCTOBRE 2004

 

Pour sa troisième édition, Mosaïk aux Mureaux a encore mis le paquet sur la programmation et ce sont cette année Corneille, M, le Sriracha Tour et Higelin qui se partagent la tête d’affiche … Si ce n’est pas particulièrement original, tout est réuni pour que le public se déplace en nombre. Nouveauté, un village associatif accueille cette année le chaland et une scène ouverte propose des concerts sous un chapiteau ! Tout semble donc réuni pour passer un bon week-end qui malheureusement coïncide avec le début des vacances scolaires …

Vendredi 22 octobre :

On nous avait promis un village associatif et musical et quand nous arrivons, force est de constater que ça joue sous le barnum … Par contre, côté stands, c’est le désert absolu du public et s’il n’y avait nos amis du CRY, nous n’aurions que très peu de personnes à rencontrer sur place ! On s’engouffre donc par le passage qui nous est réservé pour rejoindre le chapiteau qui a fait un quart de tour depuis l’an dernier et pour aller prendre la tension d’un public particulièrement calme …

Il est temps de commencer la soirée et ce sont LS & Afrodiziac qui se chargent de chauffer quelque peu la place. LS est originaire des Mureaux et joue à la maison devant la famille … Embarquée dans un R&B plutôt convaincant, la formation s’attache à faire passer sa passion en plaçant quelques banderilles accrocheuses, « Rester le même », « Toi + Moi », « Ca ne tue pas ». Les temps ont changé, les mœurs également … Là où les aînés allumaient leurs briquets pendant les titres softs, les modernes allument le portable et illuminent la fosse ! Sans doute est ce du à la baisse du tabagisme, si ce n’est que dans la salle plane toujours la même odeur d’herbe. LS fait une escapade en solo et s’offre « Ma place » avec une guitare pour seul accompagnement puis Afrodiziac revient avec un invité, Liberty King, qui insufflera un peu plus de rap à une musique qui avance dans le bon sens. Après avoir copieusement salué toute la famille, LS & Afrodiziak nous serviront un dernier « Ailleurs » puis s’en iront rejoindre leurs loges après une petite heure d’un concert qui aura laissé à Corneille le temps de rentrer de la pitoyable émission télévisée où il était en début de soirée …

Une question se pose, fallait il programmer Corneille une fois de plus dans les environs ? Après avoir rempli La Scène à Vernouillet puis Poissy peu de temps après, l’artiste n’allait il pas commencer à lasser ? Pour l’avoir déjà vu en acoustique à Vernouillet puis en électrique à Solidays, nous hésitions entre le jeu précis de la première version et la spontanéité de la seconde … Ce soir, ce sera acoustique ! Accompagné de trois choristes, d’un violoncelle, d’une contrebasse, d’une guitare, de percussions, d’un karom, d’une trompette et d’une alternance flûte et saxo, Corneille a une certaine capacité à faire passer sa musique de façon intéressante et s’il n’y avait son côté démago un peu trop prononcé, tout serait réuni pour que la sauce soit goûteuse. On commence avec « Sans rancune » et l’effet est immédiat, la salle se plie, se tord et s’égosille … La partie est gagnée et il ne reste plus qu’à dérouler un tapis de hits un peu linéaire sur lequel on reconnaîtra « Laissez nous vivre », « Va (on se reverra) », « Seul au monde » mais qui finira par très vite lasser les moins fans qui se dispersent peu à peu. Devant, ça chauffe toujours autant et Corneille en profite pour nous placer le tittle track de son prochain album, « Les marchands de rêve », un titre un peu moins pou-pou-pidou que les précédents mais très sirop d’érable quand même … On avance tranquillement, sans vague, si ce ne sont les petites crises d’hystérie que l’artiste déclenche à chacune de ses pauses … ou de ses poses. Petites poses, grands effets … On découvre un nouveau morceau dont le titre est emprunté au dialecte natal du Rwandais qui profite d’un break pour aller tâter du fan en serrant des mains. Derrière, les musiciens se lâchent et virent pratiquement au jazz, Corneille a disparu mais une grande partie de la salle ne s’en soucie guère et apprécie un des meilleurs moments de musique de la soirée ! A son retour, le chanteur se lance dans la finance et fait fructifier ses actions dans la téléphonie mobile en demandant à chacun d’appeler quelqu’un pour lui faire écouter la suite, « Qu’est-ce que tu te fais ? », et en attrapant quelques portables pour discuter un moment avec Marie ou pour laisser un message à Patrick, des inconnus piochés au hasard des communications de la fosse … En fait, ce qui peut passer pour un gimmick poseur de plus est relativement amusant et Corneille a le bon goût de ne pas en abuser. Le concert tire à sa fin et on voit arriver le hit, « Parce qu’on vient de loin », et son cortège de « palala ouh ! pala papa … ». Corneille présente une seconde fois ses musiciens et salue copieusement puis part … et revient pour un rappel servi « Avec classe », c’est lui qui le dit. Rien à redire, c’était bien lavé et bien repassé mais une fois de plus, ça manquait de naturel !

Pendant que Corneille et consorts réjouissaient l’Igloo, Bantou Sun, Fallou Dieng et Idrissa Diop faisaient vibrer un Cosec tout juste relooké avec des rythmes africains qui ne trouvaient malheureusement que trop peu de preneurs … Ce qui devait être un concert finira très vite par devenir une fête de famille avec danses et chants traditionnels et de l’avis général, c’était très bien comme ça !

Il est temps de quitter Mosaïk, définitivement en ce qui me concerne puisque quand ces derniers mots seront écrits, il ne me restera plus que quelques heures à passer avant de monter dans un avion qui m’emportera vers des mélodies plus ensoleillées … On sait d’ores et déjà que le concert de M sera complet, qu’Higelin ne s’en sort pas trop mal et que nos amis du Sriracha Tour vont avoir un mal fou à accueillir quelques fans … Metal et 17h30 sont des mots qui riment assez mal ensemble malheureusement ! On leur demandera ce qu’ils en pensent quand ils rentreront de tournée.

Fred Delforge – octobre 2004