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18ème FESTIVAL DE MARNE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 octobre 2004
 

18ème FESTIVAL DE MARNE
CHOISY LE ROI (CHAPITEAU)
15 OCTOBRE 2004

 

Compte tenu de la sympathie des organisateurs et de l'accueil qu'ils nous réservent chaque année, il nous semblait inconcevable de ne pas faire au moins un passage sur ce 18ème Festival de Marne qui répondait cette année à une nouvelle devise : " Sur un air de music-hall " ! Proposant cette année une foule d'artistes tels que Higelin, Black Bomb A, Loudblast, Art Mengo, Svinkels, Le Peuple de l'Herbe, Thomas Fersen, Fred, Les Caméléons, Babylon Circus, Dan Ar Braz ou encore Ilene Barnes sur deux semaines, le choix était délicat à faire et c'est sur un plateau original que nous nous sommes rabattus. Tellement original que le public n'avait pas répondu présent en masse à une soirée qui allait pourtant très vite se révéler explosive …

C'est la Cie Pas en Rond qui ouvre la soirée sous le grand chapiteau et qui nous fait une démonstration de jonglerie très visuelle et très technique, le tout sur fond de jazz et avec quelques petits ratés bien naturels qui ne font qu'accentuer le côté humain le la prestation. Le public est conquis et applaudit à tout rompre ces dix minutes de spectacle qui laissent entrevoir tout le talent de nos deux jongleurs.

Raul Paz et ses musiciens viennent très vite prendre possession de l'espace scénique qui leur est dédié et le jeune Cubain au visage arrondi par une tignasse bouclée vient nous distiller ses rythmes à tendance latino. Le public a un peu de mal à adhérer à une musique qui ne lui semble pas familière mais à force d'énergie, l'artiste originaire de Pinar del Rio fera monter la pression petit à petit pour ne plus la laisser redescendre. Emmenés par un contrebassiste black aussi impressionnant par son jeu que par son apparence, les musiciens venus du soleil réchaufferont de leurs accords une salle qui grelotte quelque peu et nous placeront leurs " Felicidad ", " Loco ", " Mulata " mais aussi une chanson de Maria Teresa Vera, grande dame du Nord de Cuba, que Raul Paz débutera tout seul pour se voir peu à peu rejoint par ses musiciens qui varient les plaisirs, Nelson Palacio (contrebasse) empoignant un violon et nous faisant même le coup du zydeco sur le final où l'on reconnaîtra également un amusant passage de " Carmen ". Il faudra toutefois attendre le bref rappel pour enfin voir la salle debout et devant la scène pour saluer ce qui restera dans les mémoires comme un bon concert !

On passe en quelques secondes du grand au petit chapiteau et Azzedeen entame son show … On en attend le plus grand bien compte tenu de ce que l'on a entendu aux balances puisque le combo régional n'hésite pas à reprendre par moments les grands classiques du blues ! Tunisien dans l'âme, l'artiste entame son set au son d'un " Salam Alikum " qui vire au bleu quand l'harmonica s'en mêle et poursuit par des blues de plus en plus proches du style académique mais avec toutefois des percus maghrébines. On déroule " Les immigrés " et " Sénégal " avant de faire un passage par " Blues All Right " puis on retourne dans un répertoire plus personnel avec " Intifada " et " Ali ", deux titres très carrés. On attend la suite mais la musique commence à arriver du chapiteau d'en face … Paulo semble pressé d'en découdre et appelle son public ! Du coup, Azzedeen taille dans le vif et fait l'impasse sur " Hoochie Coochie Man " pour nous servir un dernier " What Are You Lookin' For " un peu bâclé par manque de temps. On regrettera quand même que ce groupe prometteur ne se soit pas vu accorder un peu plus de temps car compte tenu de son talent, il était de taille à se faire remarquer … A revoir dans de meilleures conditions !

Chez Paul Personne, l'heure c'est l'heure et quand nous arrivons devant la scène, nous découvrons un Paulo tout emmitouflé qui à plutôt l'air de se les geler … On prend le train en marche puisque " Barjoland " faisait interférence avec Azzedeen et on entre dans la bataille avec " Ca va rouler ". Le set commence en acoustique et on visite encore " Quelqu'un appelle ", tiré de l'album " Comme à la maison " avant que Paul ne daigne attraper une de ses nombreuses Les Paul … On effeuille le diptyque " Demain … Il f'ra beau " / " Coup d'Blues " avec un long passage dédié à " Qu'est-ce qui a changé ", " J'me taille ", " Pas b'soin " et " Big Blues " à peine entrecoupé d'un excellent " Aphonie cérébrale " et on remarque la complicité entre les deux guitaristes, Paul Personne chaussé Gibson et Jeremy Lacoste qui roule en Fender … Se livrant à de nombreux duels sous l'œil avisé de Fred à la basse et Jeff à la batterie tandis que Claude Langlois surveille du coin de scène où trône sa pedal steel guitar et que Gloria n'en perd pas une miette, les deux guitaristes font le show et le public leur en est reconnaissant. On part au rayon antiquités avec " Renvoie la balle ", " Loco " et " Le bourdon " dont Jeremy et Fred chantent chacun un couplet puis on se fait " Zic ", son lot de soli individuels et son final instrumental bien balancé. Comme pour Raul Paz, le public se presse devant la scène pour les deux rappels et bouge comme il se doit sur " Vue hier soir " et sur " C'est la vie qui m'a fait comme ça ! ", l'ultime rock qui viendra clôturer quatre vingt dix minutes d'un concert où les chaises disposées dans la fosse ont un peu cassé l'ambiance …

Les festivals sont traditionnellement des lieux de rencontre et celle faîte sur ce 18ème Festival de Marne n'est pas ordinaire … Monic la Mouche est en effet un nouveau concept de toilettes avec six cabines à thème, cinq mètres d'urinoirs, deux lavabos et surtout un accueil parfait. En attendant son tour, on peut profiter à loisir d'un écran de projection, d'un DJ qui toaste rien que pour vous avec tout de même trois kilos de son et même le thé qui est offert, sans doute pour fidéliser la clientèle … Le tout avec un décor original, une propreté exemplaire, du papier en permanence et, bonheur ultime, des odeurs agréables telles que " tarte aux pommes à la cannelle " ou encore " chlorophylle " … Une idée de génie qui va révolutionner l'art de se soulager dans les festivals et qui, avouons le, rend la chose plus agréable et plus confortable que les traditionnelles cabines bleues et nauséabondes. Amis organisateurs, pensez à Monic la Mouche, il en va de la bonne humeur de votre public ! (Renseignements : www.moniclamouche.com )                

Fred Delforge - octobre 2004