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17ème ESTIVAL DE ST GERMAIN EN LAYE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 30 septembre 2004
 

C'est déjà la 17ème édition de L'Estival de Saint Germain en Laye, un festival ouvert et convivial qui fait fi des clivages musicaux et tente l'éclectisme en programmant une multitude de styles, ce qui en fait un des évènements incontournables de la rentrée dans l'Ouest parisien … L'Estival en chiffres, c'est 150 bénévoles, c'est 500 groupes programmés depuis le début de l'aventure et plus de 300 000 spectateurs reçus sur les 16 premières années. L'Estival côté cœur, c'est l'effort qui est fait pour donner leur chance à de jeunes talents bien entendu, mais c'est également l'aide donnée à une association humanitaire chaque année différente. En 2004, c'est " Les Enfants avant tout " qui sera à l'honneur, un regroupement de deux associations, l'une, " Abuelita Süzel ", venant en aide aux enfants de Colombie en terme de nutrition, d'éducation et de santé, l'autre, " Les Enfants d'abord ", aidant les enfants non francophones à s'intégrer dans leur nouveau pays d'accueil, la France … Tous les contacts des responsables de ces associations sont bien entendu disponibles sur le site web de L'Estival !

Notre but cette année est donc d'entrer pour la première fois sur un festival en en tirant quelque chose de nouveau, d'inédit … Plutôt que de couvrir pour la énième fois de la saison les concerts donnés par nos amis Babylon Circus, Elista ou Sanseverino, nous avons choisi de piocher quatre des spectacles proposés pendant cette quinzaine musicale qui sont totalement nouveaux pour nous. Notre choix s'est porté sur quatre formations très différentes les unes des autres, pour coller au mieux à la volonté d'ouverture de la manifestation … Nous commencerons donc le 29/09 avec Paris Combo pour continuer avec Francis Cabrel le 01/10, avec Meï Teï Shô le 05/10 et enfin nous terminerons avec Robert Charlebois le 08/10. Vaste programme un peu aux limites de nos investigations habituelles mais qui aura à charge de mettre en valeur des artistes que nous respectons et dont nous ne parlons que trop rarement …     

Bertrand Belin / Paris Combo - La Scène - Vernouillet - 29/09/2004 :

C'est une salle toute endimanchée aux couleurs des différents artistes qui se produisent à L'Estival qui nous accueille ce soir pour une soirée placée sous le signe du swing … Après une brève allocution qui rappelle l'éthique du festival, la place est très rapidement donnée à la musique.

On démarre la soirée sur les chapeaux de roue avec un duo d'extraterrestres, Bertrand Belin à la Gretsch et son acolyte Pierre Lebourgeois au violoncelle, qui viennent nous régaler de sonorités plutôt ambiguës qui empruntent autant au style rétro qu'au slave. En une trentaine de minutes, cette formation mi-swing mi-song va nous offrir ses morceaux les plus fous, de " La fleur " à " Terminus " en passant par de forts agréables " Colosse ", " Carmiña Mia " ou " Porto ", le tout sur le ton de l'humour et avec une maestria qui laisse à penser que Bertrand Belin est un jeune homme dont on reparlera très vite.

C'est ce soir le grand retour de Belle du Berry et de Paris Combo qui se lancent dans une nouvelle création originale inspirée de leur récent album, " Motifs ". Accompagnée de son indispensable Potzi à la guitare, Belle, alias Bénédicte, nous réchauffe au son de quelques morceaux tirés de ses premiers ouvrages avant d'attaquer un " High Low In " qui laisse espérer une soirée riche en émotions … Sur un ton résolument jazzy, Paris Combo va dérouler la longue liste de ses morceaux les plus accrocheurs pendant une centaine de minutes et faire remuer la salle avec un sens du swing qui fait plaisir à voir mais aussi avec quelques pincées de java, de samba ou de rythmes tziganes. Manohisa Razanajato, le contrebassiste malgache du groupe, n'hésitera pas à prendre le micro, avec bonheur sur " Pas à pas " ou avec un peu moins d'inspiration sur " Discordance ". Au piano et à la trompette, David Lewis fait son show et apporte une certaine chaleur à l'ensemble … Paris Combo est en forme et si le rodage n'est pas encore totalement terminé, les " Aquarium ", " Je ne sais qui fumer ", " Dans les bras d'un loup " et autres " Motus " ou " Attraction " donnent le sentiment d'un groupe au sommet de son art. Peu avare de bons mots, Belle du Berry fait une allusion discrète à Florent Pagny en commençant " Touriste " et invite le public à se rendre aux urnes dans deux ans à l'entame de " Baron de chaise " … Le ton est léger, à l'image des chansons de Paris Combo qui sont en général sur le thème de l'amour. Après un rappel syndical fait de deux titres, le très attendu " Living Room " et le non moins charmeur " Homeron " entrecoupé d'un solo de batterie de l'excellent François François, le demi-millier de spectateurs de La Scène obtiendra un second rappel improvisé, " Trois petits points ", qui viendra mettre un terme à une soirée particulièrement chaleureuse. Aidé dans sa tache par un son d'une finesse absolue, Paris Combo a marqué L'Estival de son empreinte indélébile. Une très belle soirée !

Francis Maggiulli / Francis Cabrel - Théâtre Alexandre Dumas - St Germain en Laye - 01/10/2004 :

En une vingtaine de minutes, Francis Maggiulli et ses deux acolytes vont avoir la lourde charge de chauffer le splendide Théâtre Alexandre Dumas rempli jusqu'à plus soif et venu comme un seul homme pour assister au premiers balbutiements de la nouvelle tournée de Francis Cabrel. Transfuge des Charts où il officiait aux côtés de son ami Calogero, Maggiulli est un brillant compositeur qui a eu l'occasion de travailler pour des artistes comme Dani ou Natasha St-Pier et qui nous présente ce soir un bref extrait de son nouvel album, " Central Park ". En cinq titres, l'artiste aura le temps de panacher deux morceaux à trois guitares acoustiques, un autre plus électrique avec une grosse caisse et deux derniers aux claviers dont un en duo avec la plantureuse Veronica Antico et le second qui n'est autre que le tittle track de son nouvel opus. Une agréable mise en bouche saluée avec enthousiasme par un public attentif …

Après un bref entracte, il est temps de retrouver un Cabrel que nous n'avions pas vu fouler les planches depuis un sacré bout de temps … L'homme d'Astaffort se fait rare et mesure chacune de ses apparitions au même titre qu'il prend son temps entre chacun de ses albums. C'est justement au son de trois de ses nouveaux morceaux qu'il engage un set qui souffre encore de quelques petits défauts de réglage mais que le public apprécie religieusement. On laisse dérouler " Le danseur ", " Les faussaires " et " Bonne nouvelle " avant de retourner dans l'anthologie avec coup sur coup " Assis sur le rebord du monde ", " Rosie " et " La corrida ". Aux côtés des éternels Gérard Bikialo aux ivoires, Denis Benarrosh à la batterie et Bernard Paganotti à la basse, on retrouve un brillant jeune guitariste au jeu intéressant. Derrière eux, une section de cuivres avec saxophone, bugle et clarinette, un peu plus loin un décor sobre de portes-fenêtres et de guirlandes électriques … Intime ! On poursuit avec le Cabrel jazzy de " Qu'est-ce que t'en dis ? ", le Cabrel des hits comme " Sarbacane " ou " C'est écrit ", le Cabrel posé de " Elles nous regardent " … Le groupe sort de scène et laisse la place à un pont aussi acoustique que solitaire qui nous rappelle que notre hôte du soir est aussi un de ces baladins capables de séduire avec pour seuls artifices une guitare qui se désaccorde à chaque morceau, une voix caractéristique et quelques mots humoristiques glissés entre les chansons. On traverse " Octobre ", c'est de saison, puis " Je te suivrai ", " Hors-saison " au piano, " Les murs de poussière " et enfin " Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai ". Le public apprécie et applaudit autant au début qu'à la fin de chaque morceau. Le groupe revient et c'est le Cabrel bluesy qui prend son envol, celui de " Comme eux " et de " Telecaster ". Manquent juste à l'appel " Hell Nep Avenue " et son clin d'œil à Robert Johnson ou " Cent ans de plus " et l'hommage rendu aux géants du Delta pour parfaire un tableau dont l'âme est déjà bien bleue … On retrouve " Les beaux dégâts " pour deux dernières chansons, " Les gens absents " et le superbe " Tu me corresponds ", puis Cabrel nous quitte une première fois avant de revenir avec un tout nouveau tube, à peine terminé, pas encore enregistré … " Je l'aime à mourir ", en solo et avec un public a-capela sur l'ultime refrain ! Suit " S'abriter de l'orage " avec un splendide chorus de sax de David Johnson et puis plus rien, cela devient une habitude … La standing ovation fait revenir une dernière fois le chanteur du Lot et Garonne affublé d'une mini guitare électrique pour deux de ses plus grands standards, " L'encre de tes yeux " et " La dame de Haute-Savoie ", repris en chœur par une salle qui a du mal à se remettre émotionnellement de deux heures d'un concert où le fait de rester statique ne prête jamais à l'engourdissement tant les jambes battent la mesure. Ce soir, Francis Cabrel a rempli son rôle de chanteur populaire, d'entertainer, et a réussi à faire passer un bon moment à une salle venue juste pour se régaler de ses belles chansons et de son chaud accent … Et le fait que tout ne soit pas tout à fait en place n'a pas eu l'air de déranger quiconque !   

           
Il est temps de quitter la salle pour rejoindre le déambulatoire ou la splendide et talentueuse Souad Massi est en pleine conversation avec Jean-François Bernardini, le chanteur corse et non moins talentueux d'I Muvrini. On les salue une dernière fois, on remercie les bénévoles pour leur accueil et après un ultime passage sur les stands des associations d'aide aux enfants, il ne nous reste plus qu'à laisser le théâtre se vider dans le calme … Les rues de Saint Germain en Laye résonnent encore et, à chaque pas, on croise des mines réjouies. C'est ça le but premier de L'Estival !

Sism-x / Meï Teï Shô - La Clef - St Germain en Laye - 05/10/2004 :

C'est une Clef un brin désertée par le public qui nous accueille ce soir pour un concert plutôt intéressant qui regroupe deux formations étonnantes, la première parisienne évoluant dans le dub et la seconde, lyonnaise et produisant une musique évolutive et répétitive …

C'est Souad Massi elle-même qui se charge d'introniser la soirée en rappelant, entre autres, que L'Estival vit grâce au travail de cent soixante bénévoles et que ceux-ci nous souhaitent une bonne soirée … La place est ensuite laissée à Sism-x, un groupe éminemment sympathique et particulièrement talentueux qui se lance dans un show bref mais complet où la part belle sera laissée à l'admirable dualité d'un système où le positionnement parfait de la voix d'Hendya ne fait que donner plus de charme à une musique d'une précision chirurgicale. Why-T connaissant quelques problèmes avec son monumental rack d'effets aura du mal à faire entrer sa guitare dans le set mais au bout de trois titres, il pourra enfin se lâcher pour envoyer ses plans inspirés sur " Hybride ", l'instrumental " Heavy Weight " et un profond " Chant Them Down " qui viendra clôturer une quarantaine de minutes d'un concert qui donne une irrésistible envie d'en découvrir plus. Fort d'un mental de battant et d'une virtuosité époustouflante, Sism-x aura assuré un show de qualité relativement bien apprécié par un public de connaisseurs …  

Après une grosse demi-heure de changement de plateau, c'est Meï Teï Shô qui investit La Clef au son du saxophone soprano de Jacques avant que le groupe venu des hauteurs du quartier de la Croix Rousse ne se lance dans un set énergique où s'entrechoquent influences reggae, afrobeat, jungle, punk et hip-hop. Conduit par une rythmique imposante assurée par Boris à la basse fretless et Germain qui joue une batterie simpliste, Meï Teï Shô mise sur l'énergie et sur le charisme de Jean, son génial frontman, et nous dévoile les morceaux tirés de ses deux albums parus chez nos amis de Small Axe, récemment emportés dans un dépôt de bilan qui laisse le monde de la musique indé orphelin. Meï Teï Shô prend soin de varier régulièrement ses ambiances et nous sert ses standards, " Algeria ", " Joe Kool (Get Ready) ", le funkisant " Never Money Today ", l'excellent " Ghetto Youth " ou encore " Xam Sa Bop ", le tittle track de son premier album, et " Stand Up And Fight Again " qui marque la première sortie de scène du groupe après une petite heure de concert. Porté par un public enthousiaste, Meï Teï Shô reviendra pour un rappel à rallonges qui nous emmènera jusqu'après les douze coups de minuit à grands coups de " Souless City " et autres " Love Is The Answer ". 

De cette soirée, on retiendra deux prestations différentes dans l'esprit mais totalement équivalentes au niveau de la qualité … Si Meï Teï Shô n'a plus à prouver qu'il est un formidable groupe de scène puisque son " Live " en est le meilleur témoin, Sism-x a démontré ce soir qu'il était lui aussi capable de conquérir les salles avec une musique attractive et réjouissante. Un excellent concert dans une Clef malheureusement pas assez garnie …

Marie Jo Thério / Robert Charlebois - Théâtre Alexandre Dumas - St Germain en Laye - 08/10/2004 :

Bonne ambiance assurée pour cette soirée où l'Acadie est représentée par Marie Jo Thério, jeune pianiste et chanteuse issue d'une grande famille de musiciens … Peu connue en France, Marie Jo n'est pas une débutante, loin de là, et a déjà goûté au succès dans les festivals internationaux ou en première partie de Georges Moustaki mais aussi en décrochant en 1996 le prix de la Fondation Félix Leclerc aux Francofolies de Montréal … Seule à son piano, " La Maline " va nous faire découvrir ses chansons tarabiscotées en nous enchantant de son jeu précis et de sa voix humaine, avec ses hauts et ses bas, ses moments de lyrisme et ses cris les plus fous. Plus proche d'une Véronique Sanson que d'une Céline Dion, Marie Jo Thério est une artiste, une pure et dure, une vraie de vrai ! On se régale de son " Café Robinson " et on participe activement à un hommage franco-anglais à Paris dans une version très cabaret avec en bonus final une reprise du thème de " Carmen ". Capable de faire passer ses émotions les plus fortes, Marie Jo Thério nous quittera, après une trentaine de minutes de concert, au son d'une " Evangéline " qui raconte l'exode des Acadiens d'une façon particulièrement poignante. Inoubliable !

Malgré ses soixante ans, dont quarante passés au service de la musique, Robert Charlebois est un éternel jeune homme, un de ces troubadours qui ne changent pas au fil des ans et qui restent fidèles à leurs habitudes en arborant sur les planches un costume de scène fait d'un patchwork de talent, de bonne humeur, d'humour et bien entendu de chanson … Arrivé sur scène entouré d'un groupe aussi jeune que Québécois, le " Doux sauvage " nous clame son besoin d'amour avant d'entamer la longue liste de ses standards ou chacun aura le loisir de reconnaître son morceau préféré, que ce soit " Les ailes d'un ange ", " Ordinaire ", " Je reviendrai à Montréal ", " Concepción ", " J't'aime comme un fou " ou encore l'incontournable " Lindberg " … Au milieu de ces œuvres dignes d'un musée, on (re)découvre des titres que seuls les fans connaissent, " Y a sa pichou ", le préféré de son ami Cabrel, " Madame Bertrand " en duo avec Catherine Ledoux, la jeune violoniste, " Dolorès " et tant d'autres. Et puis les nouveaux titres, " Wichitaîto ", " Les ondes ", " La démone ", " Viens chez moi j'ai pas la télé " … Rescapé des années psychédéliques, Robert Charlebois en a gardé les orchestrations impeccables. Evoluant tantôt assis au piano, tantôt au bras de sa splendide guitare, " le p'tit gars ben ordinaire " brille de mille feux et enchaîne chanson, country, blues et rock sur un rythme fluide à souhait où le temps semble s'être arrêté. Le premier rappel arrive, déjà, " Entre deux joints ", l'hymne toujours actuel des étudiants du Québec … Le second est plus bluesy, " Mon Pays ", et laisse un peu de place à de jolis passages de funk ! Le groupe fait fumer les amplis, les deux guitaristes envoient un final de folie, soutenus dans leur travail par un bassiste impressionnant de technique et un batteur parfait … Et puis plus rien ! On se lève, on va peut-être y aller et … Charlebois revient : " Vous me semblez bien excités, je ne peux pas vous laisser partir comme ça. Je suis un peu responsable de vous après tout … ". Et il entame " Pleine lune ", un ultime morceau qui était de circonstance il y a une dizaine de jours … On regarde sa montre, deux heures se sont écoulées. Le Théâtre Alexandre Dumas se vide calmement … Quelques opportunistes tentent sans succès d'aller saluer l'artiste dans sa loge pendant que d'autres partent pour le Manège Royal où un after les attend.

Pas très loin de là, à La Clef, Babylon Circus termine son spectacle, un concert très très chaud, au point que tout y est humide et que même les murs transpirent ! Il semble que le moment soit mémorable … Tant mieux, ce groupe le vaut bien ! L'Estival tire ses dernières cartouches, demain soir, il sera définitivement plié …

Zachary Richard : " Contre vents, contre marées " - Salle multimédia Michel Péricard - St Germain en Laye - 09/10/2004

L'Acadie n'est pas un pays au sens propre du terme puisqu'elle n'a plus de frontières et que son peuple n'a pas de véritable identité, du moins juridiquement parlant … Les Acadiens, ce sont ces gens déracinés en 1755 lors du " Grand Dérangement ", un exode qui découlera du conflit entre Français et Anglais, prélude à la Guerre de Sept Ans. Ces hommes que l'on enferma, laissant à leurs épouses et à leurs enfants le choix de les suivre ou non dans leur exil vers les colonies anglaises, une décision prise pour tenter de dissoudre les dernières souches culturelles françaises dans la population britannique … Et pourtant, les Acadiens se regrouperont très vite en Louisiane pour se forger une identité culturelle forte et pour insuffler à cet état leur culture et leurs traditions. Le style Cajun, dérivé des termes Acadien puis Cadien, est né ! Il commencera par des chants a-capela puis évoluera au fil de l'arrivée des premiers violons pour se décliner ensuite en divers genres dont le Zydeco, domaine de prédilection des accordéons diatoniques … En parallèle, on trouve un style Cajun dans tous les domaines de la vie, la nourriture, la philosophie, l'humour et bien évidement la langue. Etre Cajun n'est pas une attitude que l'on adopte à moitié. Etre Cajun, c'est être un des descendants des premiers Acadiens, c'est le fait d'en être fier et de le revendiquer en faisant briller une culture longtemps interdite et dénigrée … Ce n'est pas une chose qui s'improvise !   

Les terres d'Acadie s'appellent aujourd'hui Nouveau Brunswick, Nouvelle Ecosse et Ile du Prince Edouard, ce que les Québécois appellent les Provinces Maritimes … A l'époque de sa création, en 1604, l'Acadie était une colonie française essentiellement peuplée de gens venus du Poitou. L'Acadie, c'est désormais une idée, un style de vie qui se développe essentiellement sur un bout de la Louisiane des bayous, une infime fraction des Etats Unis où l'on parle encore un Français coloré et imagé proche de celui du Québec, un endroit où l'on conduit un char et non une voiture, où l'on écrit des tunes au lieu des chansons, où l'on va magasiner plutôt que faire du shopping … La langue se perd quelque peu, du fait du brassage des populations et aussi de l'interdiction faite de l'utiliser à une époque, mais elle reprend peu à peu sa place et il est toujours très agréable de l'entendre quand on se promène du côté de Lafayette … Zachary Richard a choisi de nous présenter cette Acadie, la sienne, tout au long d'un documentaire d'une cinquantaine de minutes, " Contre vents, contre marées ", ponctué de musique et d'entretiens avec des gens du cru. Une belle initiative suivie d'un débat conférence avec Alain Dubos, pédiatre, ex-Vice Président de Médecin Sans Frontière mais également écrivain prolixe passionné de l'Acadie.

C'est par cette porte de sortie quelque peu inhabituelle que nous prenons congé de nos hôtes de L'Estival, une manifestation qui aura tenu ses promesses en terme d'éclectisme et de qualité musicale mais également en terme d'accueil, d'efficacité, d'organisation … Un grand merci à Marc, Président de l'association, à Cathie, Attachée de Presse, et aux cent soixante bénévoles qui ont fait de ce 17ème Estival de Saint-Germain en Laye un grand cru qui restera longtemps dans les mémoires !

Fred Delforge - septembre / octobre 2004

 

site de L'Estival : http://lestival.net