mardi, 28 septembre 2004
Infiniment Songe
(Maya Records - 2004)
Durée 55'47 - 13 Titres
http://www.alifair.com
 Après un album de la trempe de " Mélanfolie ", Alifair aurait vraiment pu se brûler les ailes en essayant de réitérer ses exploits … Et par chance, il n'en est rien ! Stable sur la distance, tant au niveau d'un line up qui reste le même avec Aurore Reichert au chant, Jean-Pascal Boffo à la guitare, Fred Kempf à la basse, Hervé Rouyer à la batterie et Séraphin Palmeri aux synthés qu'au niveau de la qualité des compositions, Alifair s'impose d'ores et déjà comme une des formations de bidouillo-rock les plus impressionnantes du moment. En deux ans, le quintet messin a acquis la force et l'expérience mais aussi la sagesse et l'esprit. Assurant la quasi-totalité de l'écriture des textes, Aurore Reichert apporte également de l'eau au moulin de Jean-Pascal Boffo quand il est question de composer … Ajoutez sa voix d'une rare beauté et vous tenez l'une des composantes essentielles du groupe !
Pour " Infiniment Songe ", Alifair a décidé de revisiter au plus large l'éventail des styles et des sonorités, s'offrant quelques incursions du côté d'un mélange tango-bossa mais également beaucoup de funk, de rock, de rhythm'n'blues et même quelques passages qui ne sont pas sans rappeler la diction des rapeurs américains. Pour parfaire son ouvrage, le combo n'hésite pas à faire appel à profusion à des invités qui posent qui un violoncelle, qui un accordéon, qui une trompette ou un sax … Le phrasé des guitares nous remet instantanément en mémoire que l'homme qui les tiens a une fichue expérience et on apprécie la solidarité d'une section rythmique qui brille par un jeu sans aucune faille. Autant d'individualités aussi brillantes conduisent parfois à des conflits d'intérêts, chez Alifair il n'en est rien, c'est la musique, le jeu et l'imagination qui priment et on le sent bien tout au long d'un album qui coule de source, s'offrant quelques brillants " Heavy dream ", " Ampoule au cœur ", " Chrysanthème ", " Sibylline " ou " Tétris " et revisitant tout aussi naturellement " La mouche " de Polnareff ou insérant des bribes de textes de Beckett au beau milieu de " Pas à Pas " … Ajoutez une réalisation signée Boffo, un artwork des plus agréables et un digipack particulièrement classieux et vous tenez là un album tout simplement monstrueux ! Les plus prompts à passer commande recevront en bonus une rondelle de chansons reprisées par quelques aiguilles visionnaires. Comme s'il en fallait encore plus …
|
