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FRANCIS CABREL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 03 juin 2004
 

Les beaux dégâts

(Chandelle Productions – Columbia – 2004) 

Durée 58’07 – 12 Titres

 

http://www.franciscabrel.com

 




Déjà cinq ans que Francis Cabrel ne nous avait pas proposé de nouvelles chansons ! C’est long et en même temps on ne voit pas le temps passer tant ses anciens titres restent à tout jamais actuels … Ressortez « Petite Marie », le premier tube, ou les suivants, de « Je l’aime à mourir » à « Hors saison » en passant par « Carte postale », « La dame de Haute-Savoie » ou encore « La Corrida » et vous conviendrez sans aucune réserve que Cabrel fait partie de notre patrimoine musical au même titre que Brassens, Béart, Ferré ou Le Forestier. Son dixième album studio, l’homme d’Astaffort a choisi de l’enregistrer à la maison ce qui lui confère une allure un peu particulière, une sorte de chaleur intrinsèque peu palpable pour l’auditeur lambda mais particulièrement importante pour le fan qui y verra une sorte d’aboutissement, la récompense acquise après vingt sept ans de bons et loyaux services … Entouré principalement de Denys Lable aux guitares électriques, de Gérard Bikialo aux claviers, de Bernard Paganotti à la basse et de Denis Benarrosh à la batterie, Cabrel fait ponctuellement appel à quelques vents, quelques chœurs et autres cordes … En route !

Trois notes qui dansent et on a immédiatement compris que le style Cabrel n’avait pas bougé d’un iota … Toujours les mêmes mélodies faussement simples et toujours les mêmes textes bourrés de premier et de second degré mais aussi de rimes fines et de sentiments profonds. Moins personnelles que par le passé, les paroles s’imprègnent de la vie de tous les jours, de constats qui peuvent paraître anodins mais qui, réarrangés à la sauce Cabrel, deviennent de véritables tranches de vies plus poétiques les unes que les autres. On est toujours autant épaté par cette manière innée d’user du jeu de mot parfait, du vers en or, de la ponctuation optimale … L’artiste pose sa voix tel un architecte pose une première pierre, d’une manière un peu théâtrale et sacrée qui force le respect et qui préfigure un travail particulièrement soigné. Pour « Les beaux dégâts », Cabrel nous a concocté quelques standards dont il a le secret, un titre implacable destiné aux radios, « Bonne nouvelle », une ode un peu bluesy à son passé de balloche, « Telecaster », ou encore une adaptation très libre de Bob Dylan, « S’abriter de l’orage ». Et puis des chansons à retenir toute une vie, « Les faussaires », « Tu me corresponds », « Elles nous regardent », « Elle dort », « Je te vois venir (tu pars) », « Tête saoule » … L’album s’inscrit dans la plus pure tradition de bientôt trois décennies de chansons, ne bouscule pas l’ordre établi mais le prolonge encore de quelques longueurs. C’est du Cabrel tel qu’on l’aime, méticuleux, profond, parfait et immuable mais absolument pas immobile ! On se donne rendez-vous dans cinq ans …


Fred Delforge – 1er juin 2004