Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

FESTIVAL JAM A LA MAISON pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 03 juin 2004
 

SIMPLUM EMPIRE – MARCEL ET SON ORCHESTRE

IMPROVISATORS DUB – DJ NETIK

UNIVERSITE DU MAINE – LE MANS (72)

LE 29 MAI 2004

 

 

 



Nous faisons ce soir une petite escale hors de nos terres parisiennes pour assister à un tout jeune festival estudiantin qui célèbre sa quatrième édition et qui, après avoir accueilli Le Maximum Kouette en 2003, a fait appel à son grand frère Marcel et son Orchestre pour mettre le feu à la fac cette année. La grisaille ambiante ne laisse pas augurer grand chose de bon et ils ne sont pas très nombreux ceux qui se pressent devant les grilles du stade de l’ASPTT en cette fin d’après-midi de week-end de la Pentecôte qui, selon le bon vouloir de notre majorité dictatoriale, devrait être le dernier à durer trois jours …


Première passage par une scène très intimiste posée entre merguez et bière bon marché mais aussi entre grapheurs et théâtre de rue pour jeter un œil sur les adeptes du sound system qui s’en donnent à cœur joie pour faire patienter le public … L’organisation se donne à fond et l’ambiance est bon enfant. Les quelques spectateurs qui affichent plus de 30 balais au compteur font office de vieillards quasiment séniles auxquels on accorde un respect presque religieux … Et après ça, on critiquera la jeunesse, sa paresse légendaire et ses mauvaises manières ! Venez sur les concerts Messieurs les aigris et vous verrez que votre jeunesse est loin d’être dépravée …

La scène principale s’ouvre sur Simplum Empire à l’heure dite et ce quatuor venu de Sablé sur Sarthe s’empresse de nous proposer son mélange de rap, de ragga, de dub et de ska … Accompagnés d’un Dj, les trois chanteurs s’efforcent de faire passer leur message positif devant une foule qui s’intéresse peu à peu à leur prestation. On retiendra cet excellent hymne contre la montée de l’extrémisme sur fond de comparaison entre le parti nazillon et les petits cochons pendus au plafond qui prouvera que ces quatre jeunes gens ont le talent d’associer conscience politique, talent d’écriture et humour corrosif … Encore quelques pamphlets parmi lesquels on remarquera un couplet dédié aux intérimaires ou encore un délire mêlant, entre autres, « Sex Machine » et « Souvenirs souvenirs » et la cinquante de minutes dédiée à Simplum Empire s’est écoulée en un show qui a bien connu quelques petits temps morts mais qui gagne à être découvert !

Le stand barbecue sature et déjà Marcel fait son entrée en scène … Intro décalée du genre « Reality » empruntée à je ne sais trop quel « La Boum » et le festival Marcel est lancé par un fort bienvenu « Petite Culotte ». Au menu de ce soir, du rock, du vrai, du sérieux, quelque peu en décalage avec les costumes qu’affiche le combo boulonnais mais à quoi bon rester dans le cadre quand on peut en sortir ? Clodio affiche une forme olympique et commence à vanner les spectateurs, se plante régulièrement entre Sarthe et Mayenne et se fend d’un mémorable « Y a t’il des bergers à Le Mans ? ». Aussi fort dans l’autodérision que dans la raillerie, Marcel nous lance un « 62 Méfie Te ! » et continue à travailler son rock en le teintant de punk, de ska, de reggae ou de blues … La sauce prend et en se retournant, on s’aperçoit que le public est enfin arrivé ! Plus rien ne le fera céder, pas même les averses à répétition qui émaillent le set des ch’timis … On déroule une set list plutôt intéressante et soutenue avec en cours de route « Le Pornographe » de Brassens, « Les Neurones à Crêtes », « Proce’bal » et « Tout l’temps t’aimer toujours » qui marque la fin de la première partie du concert. On retrouvera très vite les Marcel avec un rappel de quatre titres qui sera l’occasion de placer « Baisse la Tête », « Médiseuse » et enfin « Les Vaches » qui mettront fin à une centaine de minutes de folie communicative. Ce soir, Marcel et son Orchestre ont livré un de ces shows dont ils ont le secret, un de ces spectacles qui fait grincer des dents par son engagement clairement affiché et par cette volonté de se démarquer de cette étiquette « tout festif » qu’on a trop vite voulu leur coller au derche … Celui qui n’a pas fait l’effort de les voir une fois sur scène ne comprendra jamais !

On aurait bien voulu vous raconter la suite de la soirée mais seulement voilà, les Marcel sont au moins aussi bavards que nous et nous allons squatter leur loge un sacré bout de temps … On ne s’en plaindra pas d’ailleurs ! Bien entendu, pas très loin, on entend Improvisators Dub qui donne un show dont les infra-basses arrivent à faire vibrer le barnum où nous éclusons les réserves liquides du groupe mais il est bien difficile pour nous de vous en dire plus tant la conversation est prenante. On parle de la scène actuelle, des nombreux amis communs, des influences de chacun, de nos passions respectives, de notre manière d’apprécier le monde de la musique et le business qui va derrière et, sans trahir une conversation absolument amicale, privée et totalement hors promo, on peut sans aucun doute vous confirmer que ces gars là sont une véritable encyclopédie vivante de la musique … Quand les derniers réfractaires auront compris que le nom du groupe est un pied de nez au monde un peu trop conservateur du rock, ils pourront peut-être se pencher un peu sur sa musique !

Un petit contrôle volontaire d’alcoolémie … Tout baigne ! On quitte donc Jam à la Maison en saluant Jimmy, jeune guitariste du cru qui nous a rejoint ce soir sur le campus et en remerciant nos hôtes pour l’accueil qui nous a été réservé … Le staff du festival, dont ce n’est pas la principale activité, a su se montrer très professionnel et très réceptif à nos petits soucis d’accréditations. Qu’il en soit remercié ! On essaiera de revenir en 2005, c’est promis …


Fred Delforge – mai 2004