mercredi, 26 mai 2004
A peine arrivé
(Envoyez la sauce – 2004)
Durée 54’35 – 14 Titres
http://www.anka-rock.com
 Il aura fallu attendre un peu plus longtemps que prévu pour voir Anka revenir avec un véritable premier album mais le jeu en valait la chandelle. Ces deux dernières années, Chris Guillaudin (guitare et chant), Yann Bojon (guitare), Ludo Chabert (basse) et Michael Pastorelli (batterie) ont tourné, progressé, répété, progressé, travaillé, progressé … Ainsi va la vie. Avec 200 dates dans les jambes et des concerts en première partie de Marousse, Blankass, Dolly, Aston Villa, Ange ou Lofofora, ces quatre jeunes gens un peu agités ont acquis une expérience qui les place sur le devant de la scène grenobloise au même titre que leurs voisins de Sinsemilia ou Virago. Toujours aussi attiré par la fusion de la pop et du metal, Anka persiste et signe avec un répertoire en Français et des textes teintés de bon sens. On cède à la tentation …
La première écoute laisse planer une certaine incertitude … Anka se serait il planté au mixage en forçant un peu trop sur les basses au détriment du grain des guitares ? En fait, ce qui surprend n’est autre qu’un mixage un brin téméraire qui n’hésite pas à se mouiller et à prendre des risques pour en arriver à un résultat qui sort de l’ordinaire. Une première salve de quatre titres en demi-teinte aurait quelque peu tendance à nous faire douter encore avant qu’un amusant break d’Edith Piaf ne vienne mettre une gentille tape derrière l’oreille des guitaristes qui prennent enfin leur véritable dimension sur « Un amour amer ». Dès lors, Anka se lâche et envoie ses morceaux de la plus belle manière, sans aucune retenue et avec passion ! On pourrait essayer de chercher des comparaisons avec d’autres groupes mais il n’en existe pas vraiment si on y réfléchit bien. Ni Dolly, ni Noir Désir, encore moins Téléphone ou Louise Attaque, vraiment pas Starshooter … Anka ne pompe pas ses influences, Anka les invente ! On apprécie ces essais un brin futuristes, ces arrangements sur les voix et sur les cordes qui confirment l’orientation plutôt lunaire de l’ouvrage. On accroche vraiment à « Salama Vazaha » ou à « Comme tu respires » mais si un single potentiel s’impose de lui-même, c’est bien l’intéressant « Cirque des Clones » qui donne lieu à un remix final et enfin à un clip plutôt bien ficelé … On attendait beaucoup d’Anka, ils ne nous ont pas laissés sur notre faim. Bravo !
Fred Delforge – 26 mai 2004
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