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Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 02 avril 2004
 

LE CABARET SAUVAGE - PARIS (75)
LE 2 AVRIL 2004

http://www.tryo.com

C'est une soirée exceptionnelle qui nous attend aujourd'hui puisque Tryo profite de son mois de résidence au Cabaret Sauvage pour enregistrer son prochain DVD et que c'est ce soir que les quatorze caméras dévolues à cette tache entrent en scène … Autant vous dire qu'il ne fallait pas manquer l'événement et que si le groupe s'est concentré sur son set et a quelque peu restreint l'accès aux loges, ce n'est que pour mieux nous en mettre plein la vue au cours d'un concert d'anthologie donné dans cette salle chaleureuse dédiée aux cultures, à toutes les cultures, qui accueille aussi bien Nass El Ghiwane que les Skatalites qui sont annoncés pour le mois de mai prochain ou encore ce soir nos chantres du reggae acoustique français …

C'est à Pauline Croze qu'échoit la délicate tâche de chauffer la salle et force est de constater que si l'accueil qui fut réservé à sa belle voix et à son jeu de guitare ne fut que somme toute poli, on eut tout le loisir de prêter une oreille attentive à ses compositions intéressantes et interprétées avec talent dont les " Dans la chaleur des nuits de pleine lune ", " Femme facile " ou " Je ferais sans " parvinrent à s'accorder les faveurs des moins pressés de voir Tryo prendre sa place … Telle une Jeanne d'Arc seule face à la foule, Pauline parviendra à faire passer une bonne demi-heure à un public qui ne demandait rien d'autre.

C'est sur une scène ronde, sorte d'île déserte au milieu d'une marée humaine avec pour seul décor un palmier et trois tabourets, que Manu, Mali, Guizmo et Daniel se produisent ce soir et c'est dans la plus stricte intimité avec leurs fans qu'ils entament leur spectacle au son de " G8 " … Proposant un set à géométrie variable et travaillant son show sur 360 degrés, Tryo sort des sentiers battus et surprend son monde en affichant un sens aigu de la proximité. On avance tranquillement dans le concert en faisant au détour un salut à l'association Act'up avec " Serre-moi " et un clin d'œil à Claude Nougaro au travers de son " Armstrong " avant de saluer l'arrivée des cuivres de Mister Gang sur " Monsieur Bibendum " qui viendront émailler toute la soirée de leurs notes savamment distillées. On continue avec une triplette fabuleuse qui ne compte rien de moins que " Récréation ", le vibrant " La Misère d'en face " et " Si la vie m'a mis là " qui comble un parterre de fans ultimes qui chantent chaque parole … Arrivent les Ogres de Barback qui suivent un fan bulleur invité à venir se produire sur scène et le public s'assied par terre pour mieux profiter de la suite faite de " Mamzelle Bulle " et de " Ca m'arrive à moi " et conduite à grand renfort de violoncelle, contrebasse, claviers, flûte traversière, violon ou encore accordéon. Le mélange bulles de savon et confettis confère à l'atmosphère une touche unique et on repart de plus belle vers la fin des deux premières heures de concert encore marquées de quelques  " Yakamonéyé ", " Sortez les " et l'inénarrable " Désolé pour hier soir " qui donne libre cours aux élucubrations éthérées de ce cher Mali.

Un léger break et on attaque le premier rappel par une longue liturgie de remerciements qui durera presque dix minutes avant de plonger en plein " Comme les journées sont longues ", " Retour aux racines " et l'incontournable " Pompafric ". Tryo nous quitte une deuxième fois et revient debout sur le bar avec un génial et countrysant " Maux 2 Bush " marqué par l'enrayement du pistolet de Manu avant de rejoindre une dernière fois son île pour y interpréter " L'hymne " en unplugged et en dédicace à leurs amis de Greenpeace. Tryo nous quitte définitivement et sort de la salle au son d'un " Sex Machine " qui va y retentir un sacré bout de temps …

Ainsi s'achève un concert qui aura presque duré trois heures d'une fluidité sans pareille … Trois heures qui auront su convaincre tout le monde que Tryo est un grand groupe, un de ceux qui mériteraient de voir leur nom tout en haut des palmarès des Victoires de Machin-Chose et de tous les Bidules Awards dont on nous rebat les oreilles à longueur d'année. Au lieu de ça, Tryo se contente de la reconnaissance de son public, un public dont il est fier de l'éclectisme et de toutes générations qui le composent … Il y a eu ce soir divers petits problèmes aléatoires de lights ou de technique très discrets mais dont tout le monde se serait volontiers passé. Mais une chose est certaine, c'est que si le DVD enregistré aujourd'hui restitue ne serait ce que 40% de la chaleur qui régnait dans le Cabaret Sauvage ce soir, ce sera très vite un objet culte ! Le canal en bouillonne encore … Vivement la sortie !