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KAIO - CORNEILLE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 30 mars 2004
 

KAIO - CORNEILLE
LA SCENE - VERNOUILLET (78)
LE 30 MARS 2004

http://www.kaiomusic.fr.st
http://www.corneille.mu/

C'est une salle exceptionnellement comble qui nous accueille gracieusement ce soir pour un concert qui aura réussi à faire le plein en milieu de semaine … On avait rarement vu La Scène aussi remplie, si ce n'est pour accueillir Jean-Louis Aubert il y a moins d'un an ou encore Calogero six mois plus tôt ! La raison de cette motivation du public n'est autre Corneille, nouvelle coqueluche de la scène hexagonale qui, après s'être offert une nomination aux Victoires de la Musique, poursuit une tournée marathon qui le conduit un peu partout où le public le demande …

La soirée commence par la prestation de Kaïo, jeune et talentueuse artiste locale qui a su redémarrer sur les cendres brûlantes de Fallen, son précédent groupe, et changer son fusil d'épaule en abandonnant sa passade metal pour revenir à la chanson de ses racines, art qu'elle diffuse de façon intelligente, juste aidée dans sa tâche par une guitare qui est devenue une partie indissociable d'elle-même … Beaucoup de feeling se dégage de cette artiste qui attrape au vol l'occasion d'ouvrir pour Corneille et qui sait s'imposer à un public qui n'est pas forcément le sien … Son set commence par " Mes différences ", qu'elle interprète avec une pointe de stress dans la voix mais qui parvient à séduire un parterre majoritairement estudiantin qui adhère vite aux rythmes que Kaïo lui propose. On avance petit à petit dans le show et Kaïo se débride, abandonne sa guitare acoustique pour une électro-acoustique, entonne " Suicide-moi " et fait monter encore l'attention … Quelques impatients appellent Corneille mais globalement, la salle apprécie et applaudit comme il se doit. Un passage par Tarmac avec " Je cherche " et encore deux compositions personnelles nous conduiront au bouquet final de ce magnifique feu d'artifice qui n'est autre que " Les écorchés " que la jeune artiste dédie à Noir Désir, groupe avec qui elle a foulé les planches en d'autres temps … De Kaïo, on retiendra le courage d'un petit brin de femme qui a osé affronter en solo douze cents personnes et qui s'en est sorti avec les honneurs, avec pour seuls accessoires sa guitare, sa belle voix et un tabouret de bar. Du coin de la scène, Corneille appréciait semble t'il …

Place à la vedette de la soirée, le très attendu Corneille qui, avant d'entrer en scène se livre backstage avec ses musiciens à une danse rituelle qui ferait passer le Haka des All Blacks pour une partie de rigolade tant elle est intense … Vêtus de costumes noirs, les quatre comparses investissent la scène au son d'un surprenant " Redemption Song " qui a le mérite de mettre les fans au pied du mur. Le concert acoustique avance de façon fluide et méthodique et les standards de Corneille défilent comme autant de pamphlets que le public connaît par cœur et qu'il s'efforce de restituer à " son " artiste en parvenant régulièrement à dépasser sa voix … On entrevoit " Sans Rancune " ou " Laissez nous vivre ", " On regarde " ou " Seul au Monde ", avant d'en passer par Police et une cover bluesy-groovy de " Roxanne " dont le rendu arriverait presque à surpasser la version originale ! C'est dire si Corneille est en forme ce soir et s'il a décidé d'entrer en communion avec une foule, aidé en cela par un son impeccable auquel on reprochera juste un léger manque de contrebasse en façade … On continue une partie d'ores et déjà gagnée par le Rwandais avec quelques standards tels que " Rêves de Star ", " Avec classe " et bien entendu l'incontournable " Parce qu'on vient de loin " qui déclenche un moment de pure hystérie auprès des plus accros à Corneille … Encore deux titres, " Comme un fils " pendant lequel Corneille donne la main à quelques fans et " Qu'est ce que tu te fais " avec son final à rallonges où il embrasse une jeune spectatrice venue le rejoindre sur scène et le groupe nous quitte une première fois pour mieux revenir avec un épatant " Sexual Healing " en forme de copie carbone du modèle et enfin un énorme " Ensemble " qui scellera cette belle histoire d'amour d'un peu plus d'une heure et demie entre un chanteur et son public qui regrettera juste que l'artiste ne se soit pas prêté à la séance de dédicaces qu'il attendait de lui …

Avant de se quitter, il convient une fois de plus de remercier Arno et Samuel de La Scène et bien entendu toute leur équipe sans qui ce concert ne nous aurait pas été permis étant donné une gestion pour le moins laxiste des invitations … On remerciera également l'équipe technique du spectacle avec en première place un régisseur qui se sera montré sympathique du début à la fin de la soirée. On ne s'attardera pas sur les interviews systématiquement refusées par Corneille pour des raisons qui sont les siennes et qu'il a eu la politesse de bien vouloir nous expliquer, sans vraiment nous convaincre d'ailleurs … On préfèrera garder en mémoire un show un peu statique et dépouillé mais d'un professionnalisme poussé à l'extrême qui réussit à faire avaler sans problème les quelques gimmicks un peu téléphonés dont Corneille use par moments et qui surtout en donne aux fans pour leur argent. Selon Corneille lui-même, il y aura d'autres tournées et d'autres phases de promotion … On lui souhaite car il a vraiment du talent et que le message qu'il souhaite véhiculer tient la route !