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PAUL PERSONNE / BLUES AUTOUR DU ZINC pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 20 mars 2004
 

LE BLUES AUTOUR DU ZINC
STEVE HILL - PAUL PERSONNE
ELISPACE - BEAUVAIS (60)
LE 20 MARS 2004

http://www.Steve-Hill.com
http://paulpersonne.artistes.universalmusic.fr/

Pour la soirée de clôture de sa 9ème édition, Le Blues Autour Du Zinc avait choisi de nous proposer deux artistes complémentaires et ô combien enivrants ! C'est à l'Elispace de Beauvais que se déroulera cet ultime concert en salle, une salle dévolue au sport et à la musique où les concerts se suivent et ne se ressemblent pas puisque les affiches qui couvrent les murs annoncent pour la seule semaine à venir les noms d'Enrico Macias, Yannick Noah et Michèle Torr … Pour sa part, le Festival a accueilli au cours de ces dix jours et dans divers endroits de la ville quelques grands noms du blues tels que Hawskley Workman, Malia, Dawn Tyler Watson, Outsliders ou encore Kent DuChaine et tant d'autres encore. La salle affiche ce soir un remplissage correct puisque ce sont 1100 personnes qui peuplent les gradins et l'immense fosse qui s'ouvre devant la scène. Pari réussi ?

C'est après quelques remerciements servis par l'organisation que Steve Hill entre en scène à l'heure dite, guitare acoustique en bandoulière et bottleneck au vent … Le jeune auteur compositeur déjà renommé dans son Canada originel se présente ici en acoustique et en solo puisqu'une bonne partie de son groupe s'en est déjà retourné vers la belle province. A grands coups de son jeu fin et subtil, Steve Hill va s'efforcer de conquérir un public qui se déridera au fil des quarante cinq minutes que durera son show. On y remarquera quelques excursions vers le country blues, notamment avec un " Politician " fort bien mené mais aussi quelques démonstrations de taping et un petit détour par l'électrique lorsque Steve arborera une superbe Les Paul pour un morceau qui se terminera par un agréable jeu de larsen et autres saturations volontaires … Rejoint sur la fin par Johnny à la guitare et Matthieu à la basse acoustique, Steve Hill terminera sa prestation en interprétant un tout nouveau morceau, composé au cours des dix jours passés dans le cadre du Festival, sur lequel il s'offre des sonorités étranges en croisant les bras pour jouer, plaçant ainsi sa main droite sur le haut du manche et faisant glisser le bottleneck dans les aigus. Epatant !

Un détour dans l'arène pour aller saluer quelques amis qui s'y promènent discrètement, Erick Bamy et ses Frogeaters, l'équipe de Blues Magazine et quelques autres encore, et les vingt minutes dévolues au changement de scène seront largement consommées. Les lumières s'éteignent de nouveau, laissant apparaître un halo violacé sur le fond de la scène, Paul Personne arrive, chausse une guitare acoustique et attaque avec " Barjoland " … Jérémy le rejoint à la guitare sur le deuxième titre, l'imposant Claude Langlois à la pedal steel guitar sur le troisième, Fred à la basse et Jeff à la batterie arrivent sur le quatrième qui n'est autre que le hit du moment, " Les p'tites routes ". La machine est lancée et le set n'a plus qu'à se dérouler de façon naturelle, avec beaucoup de guitares et de fun mais aussi avec une chaleur qui passe entre la scène à la salle. On fait un détour par " La foire à la brocante " avant que Paulo n'offre une place de choix à Sébastien Debloos, un jeune saxophoniste que l'on avait déjà aperçu sur le bœuf avec Lucky Peterson et Boney Fields lors de la dernière édition de Blues sur Seine, en l'invitant à le rejoindre sur scène pour un monumental " Hoochie Coochie Man " qui déclenchera une volée d'applaudissements et dont le public reparlera dans les couloirs bien après la fin du concert … Retour au répertoire traditionnel de Paul Personne avec " Quelqu'un appelle " qui marquera la fin de l'ère acoustique du concert et l'entrée en scène de Gloria aux percussions et aux chœurs. Exit la chaise et la guitare sèche, Paulo enfile une de ses nombreuses Les Paul et fait parler les watts pour une grosse dizaine de titres sur lesquels il va tout donner, faisant tourner les fins de morceaux en véritables démonstrations techniques qui sont autant de joies pour les amateurs de guitares mais qui à la longue risquent de devenir lassantes pour ceux qui sont venus là pour voir celui qu'ils avaient découvert à la radio … On aura droit à quelques " J'me taille ", " Big Blues " et autres " Loco loco " avant que l'ambiance ne prenne un tour plus psychédélique sur l'intro du " Bourdon " pour mieux retourner ensuite vers une nouvelle salve de démonstrations individuelles, dont le très attendu solo de Claude Langlois tout en finesse et en énergie, qui marquera la première interruption de cette grand-messe du samedi soir. Comment terminer un concert de Paul Personne autrement qu'en vidant ses dernières cartouches ? C'est ce que le groupe au grand complet se chargera de faire sur les trois derniers morceaux répartis en deux rappels qui viendront mettre sur les genoux une salle comblée par une prestation qui nous aura tenus en haleine pendant plus de deux heures … De l'avis général, nous avons eu droit ce soir à du grand Paul Personne !

Le Blues Autour Du Zinc devait se terminer sur ces quelques notes bleues mais les organisateurs convient encore les derniers badauds à les rejoindre au Magic Mirror pour un dernier moment en compagnie de Robert Belfour … On pourrait remercier la ville entière tant l'accueil fut sympathique à Beauvais ce soir, on se contentera de saluer Laurent Macimba et toute son équipe chargée de cette superbe et parfaite organisation, la sécurité, parfois tatillonne mais toujours efficace, Paul Personne et son staff, et puis bien évidemment Karine, son adorable tour manager, qui a su nous accorder sa confiance et nous ouvrir les portes les plus étroitement gardées … Merci à tous et à très bientôt sur les routes du Blues !