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DEEP PURPLE pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 28 octobre 2003
 

Deep Purple, monstre sacré et figure de proue du hard rock aux plus de 100 millions d’albums vendus n’en a pas fini avec son public. Encadrés par le producteur d’Aerosmith, les cinq musiciens ont sorti cette année « Bananas ». Leur 17ème album, 31 ans après « Machine head » et l’inoubliable riff de guitare de« smoke on the water ». L’occasion d’une nouvelle tournée mondiale qui a fait étape dans le sud de la France.
Rencontre avec Don Airey et Steve Morse, respectivement claviériste et guitariste du groupe.

Don, tu es le petit nouveau de la bande. N’est il pas difficile d’être le successeur de John Lord ?

Don : oh ça l’a été les trois premières minutes. Etre a la place de John…je ne pouvais pas être lui donc j’ai choisi d’être juste moi. C’est un groupe avec lequel il est grandiose de jouer…

Et les fans, comment t’ont-ils accueillis ?

Don : il n’y a rien eu de particulier sauf en Espagne où on m’a demandé : « où est John Lord ? ». Je leur ai répondu « il est resté à la maison, il ne veut plus vous voir » (rires).

Plus jeune, étais-tu fan de Deep Purple ?

Don : j’étais un pianiste classique, pianiste de jazz et j’écoutais quand même ce groupe en me disant que je voulais faire ça également. Ca me changeait un peu. Quand une occasion de faire du rock est là je fonce (NDR : il a joué avec Ozzy Osbourne, Whitesnake, Rainbow…) !

Steve Morse, même question que pour Don Airey : est-il difficile de se poser en guitariste d’un groupe de légende,  en passant après des monstres sacrés tels Satriani et Blackmore ?

Steve : non pas du tout, c’est même très facile. Les groupes de hard sont très ouverts. Pour les compos les choses ont été très relax. Donc on pouvait changer des choses à sa manière très facilement.
Et tu sais, quand j’étais jeune, Deep Purple était déjà en place. J’avais un petit groupe de reprises et on jouait leurs morceaux entre autres. Et même quand on composait, s’en était très largement inspiré. Donc tu vois, ça n’est pas un souci, c’était très excitant. Pour Don, ça n’a pas été la même !
Don : Oui et ils m’ont laissé jouer faux la première fois (rires).

Un projet d’album live, avec les nouveaux membres cette fois ci ?

Steve : bonne question. DP a eu plus d’albums live que n’importe quel autre groupe dans l’histoire. Si je ne te dis pas de bêtises, je crois qu’il y en a eu…300 différents (rires). C’est vrai qu’il y en a eu énormément. Il y a quelques années de ça j’ai lu un livre sur Deep Purple où chaque page traitait d’un album avec tous les détails à son sujet ; c’était vraiment un livre énorme. Je crois qu’il y en a certains qui se font un business dessus. Perso, je pense que un live sort quand on a rien d’autre à vendre sur le moment (rires).
 
Votre dernier opus, bananas, a été produit par un grand nom…

C’est bon d’avoir un grand producteur (NDR : Michaël Bradford, producteur de Aerosmith). Avec Roger (Glover), je sais ce que c’est que d’être producteur ; c’est un tout autre job.
Souvent, il arrive comme un étranger. Et il te dit ce qu’il faut faire. Et Roger qui disait : « non, je le préfère comme ça, je fais à ma méthode », après tant d’années dans le boulot il lui parlait comme si c’était son pote. Il faut savoir gérer le truc, demander plus de puissance quand il le faut…ce sont des petites disputes quotidiennes à ce sujet, on a tous des visions du produit qui sont différentes donc il faut jongler avec.
Don : Michael BRADFORD est très bon. L’enregistrement de cet album a été si facile. Il me disait toujours d’oublier toute responsabilité et de jouer. Il savait exactement ce qu’il voulait et pour moi c’était impossible de discuter, impossible d’en placer une dans ces cas là (rires) ! Il avait toujours une bonne vanne à nous balancer. Il a permit au final à l’album d’avoir cette sonorité puissante et décontractée.

Quel est votre album préféré dans la longue discographie de Deep Purple ?

Steve : celui qu’on vient juste d’enregistrer (rire) ! (Il se retourne vers un attaché de presse imaginaire) C’était la bonne réponse (rires) ?
Don : pour moi, sans hesitation : “Who do you think we are”. C’est l’album du groupe qui apporte quelque chose en plus comme « Abbey Road » des Beatles.
Steve : sérieusement, les trois que je citerai sont « Bananas », « Purpendicular » et « Machine Head ».
On s’écoutait justement Purpendicular l’autre nuit et c’est marrant car sur cet album on se sentait tellement nouveaux les uns avec les autres. De plus nous avions un nouveau producteur. On essayait tout ce qui nous passait par la tête. Un bon travail.

Votre activité au sein de Deep Purple vous laisse t’elle assez de temps pour vos projets solos ? 

Steve : oui bien sur. Pas énormément mais un peu de temps, peut suffire à faire ce que tu dois. Don en est le parfait exemple !
Don : je joue sur 5 albums qui doivent sortir dès septembre dont un album du guitariste Uli Roth qui reprend les 4 saisons de Vivaldi. Un projet Allemand qui s’appelle : « Silver : Dream Machines ».
Steve : de mon côté je viens de finir un album dans lequel je travaille avec 2 des gars du groupe original de Ozzy Osbourne où on reprend quelques uns de ses vieux hits comme « Crazy Train ». Il y a aussi des titres dessus largement inspirés par Crosby Stills & Nash. Jimmy Barnes, un superbe vocaliste Australien chante dessus (NDR : sortie 02/2004. Le nom du projet n’a pas encore été communiqué). Je voulais faire cet album avec Don mais il était occupé mais nous devions nous y atteler à l’instant même. Nous ne pouvions pas attendre que des tonnes de poussière s’accumulent sur les bandes (rires).
Quand tu es musicien, tu ne peux jamais t’arrêter de créer. Quand la musique est en toi, rien ne t’empêchera de la faire ressortir.

Voyager sans relâche, n'est-ce pas épuisant à la longue ?

Steve : non car les gens sont les mêmes partout où nous allions. On ne se sent jamais étrangers. La seule chose difficile reste les trajets en bus où tu ne dors pas ou très peu. Si je pouvais me téléporter instantanément de ville en ville, ce serait le travail le plus facile au monde…c’est déjà le boulot le plus facile au monde.
Don : tout à fait d’accord. Il faut savoir gérer la fatigue et pas trop te prendre la tête. T’as plein de mecs qui comme ça sont au bout du rouleau…
Steve : hé ouais, comme moi (rires) !

Votre meilleur souvenir au sein du groupe ?

Steve : en Malaisie sur un festival. Il y avait une tempête et le concert a continué. Et on était obligé de jouer par intermittentes selon la force de  la pluie. Mais les gens sont restés c’était gigantesque : on jouait avec des bâches sur nous, on épongeait nos instruments sans cesse. L’effet était garanti sur les instruments de Ian (Paice : batterie) et John (Lord : claviers).
Don : un concert sur le flan d’une colline en pleine lune…un moment magique.

Propos recueillis en octobre 2003 par Stephane BURGATT