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6ème FESTIVAL A DONF ! pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 06 mars 2004
 

SALLE POLYVALENTE - PIERRELAYE (95)
LE 6 MARS 2004

http://www.lacourdesmiracles.org/

Le Festival A Donf ! donne traditionnellement un résultat haut en couleurs et en émotions … La Cour des Miracles ne dérogera pas à la tradition puisque cette année, la couleur était sur la scène tandis que l'émotion était dans la salle, côté organisation surtout ! Jugez en par vous-même, à peine 150 personnes dans un gymnase qui en contiendrait largement douze fois plus … Des questions s'imposent ! Le rock est il mort ? Absolument pas puisque Les Wampas remplissait sans problème leur salle la veille. L'affiche ? Qu'est ce qu'elle a l'affiche ? Quatre groupes capables de fédérer ! Skalimucho pour le ska, HomeBoys pour le punk rock mélo, Parabellum pour l'éternité et enfin L'Attache Parisienne pour le fun. Merde alors, qu'est ce qu'il vous faut pour venir dans ce genre de festivals ?

On commence sans grande ambiance par un Skalimucho au top de sa forme avec sa colossale section de cuivre et son ska brut de pomme. Pétillant à souhait, le groupe va se charger de faire prendre la sauce en gonflant à bloc une assistance médusée qui adhèrera sans peine aucune à la cause des Parisiens. En deux coups de " Walkin' in " ou de " Bunny Rabbit ", les deux chanteurs auront tôt fait de regrouper un parterre clairsemé qui succombera également aux covers des Ramones ou des Clash et à la dédicace aux Specials en forme de " One Two ". Skalumicho, comme le nom l'indique, fait du ska mais pas seulement du ska puisque les dix musiciens assurent largement leur statut de groupe montant dans des domaines qui vont du ragga au punk ou même tout simplement au rock. Une excellente prestation !

Avouons le tout de suite, j'avais craqué grave pour " Breaking Away " à sa sortie et, étrangement, c'est la première fois qu'il m'était donné de voir les HomeBoys sur scène … Le résultat est immédiat, le groupe est aussi carré sur des planches que dans un studio et les petits gars du Blanc Mesnil vont se charger d'en allumer plus d'un avec leur énergie communicative et leur punk bien balancé. HomeBoys, c'est le talent d'un Burning Hates et la fougue de toute l'Emo Glam Connection ! C'est aussi des musiciens qui ont appris au contact des autres et qui ont su rester conscients de leurs forces et de leurs faiblesses. Un peu affectés par une salle maigrelette, Sylvain, Cyril, Chris et Fred vont pourtant se donner à 200%, pour le fun mais aussi pour un public qui majoritairement les découvre. On aura droit aux nouveaux brûlots, " G Hate ", " Coconut Groove " ou " Insane Cowboy " et puis encore aux " Under Control " ou " Bus 182 ", sorte de compression de César qui regrouperait Superbus et Blink 182 … En véritable juke-box, Sylvain s'accapare le micro et sort les classiques quand le public les demande. Outres quelques couplets de Bad Religion ou le " New Orleans " des Ludwig, il nous offrira quelques grands moments du rock international en prouvant à qui en aurait douté que sa culture sur le sujet est impressionnante ! On se quittera sur un " Punk Rock Boys Band " au bout d'une bonne heure de musique particulièrement bien accueillie par la salle …

Voir les Parabellum dans une salle creuse est toujours un difficile moment à vivre … Ces mecs ont contribué à créer un mouvement et sont toujours là en 2004. Un peu de respect ne ferait pas de mal ! C'est sur une longue musique d'intro que Sven débarque avec son litron de Jack Daniels, aussitôt suivi par ses acolytes qui démarrent le set au son des " Enfants de Cayenne ". Le reste n'en est que plus classique, puisque entre " L'image sur l'écran ", " Centaure Mécanique ", " La Bande à Bonnot ", " Saturnin " et autres " Port d'Amsterdam ", il n'y aura que peu de temps morts pour un Parabellum qui joue fort mais sonne clair. Légendaire grande gueule du punk-rock, Schultz invective l'assistance, aussi maigre soit elle, et tient son rôle de leader de façon plus qu'honorable. Le public ne s'y trompera pas, répondant comme un seul homme à un groupe qui lui a causé du pays les yeux dans les yeux ! Un grand moment.

C'est L'Attache Parisienne qui est invitée à clôturer la soirée et c'est avec neuf musiciens que le groupe se présente à nous. Emmené par les deux voix de Salhia et de David, le groupe régional ne se contentera pas d'une place de faire-valoir et se lancera corps et âmes dans une bataille qui n'est pas gagnée d'avance. Pas bégueule pour un sou, L'Attache Parisienne se chargera de dérider une salle un peu dubitative sur ses aptitudes à succéder à Parabellum. C'est après une quinzaine de minutes que le groupe remportera le set, faisant monter la pression et réussissant à remettre debout les plus usés. Dès lors, il n'y avait plus qu'à succomber à leurs titres un brin festifs et particulièrement perspicaces. Quelques morceaux se dégagent du lot, à commencer par cette " Souillon " bien balancée mais aussi par un " Laid " aux relents celtes intéressants. Quelques gimmicks bien trouvés, une grosse place réservée à la musique et à la création et le tour est joué, L'Attache Parisienne capte l'attention et force la sympathie. Ce n'est pas Sven, qui assiste à la prestation un long moment à mes côtés, qui viendra nous dire le contraire ! Pour le final, quelques Assoiffés viendront se joindre à la fête pour apporter leurs tonalités cuivrées à un " Comme tu veux " entrecoupé d'un monumental solo de guitare et pour achever de mettre sur les genoux un public qui ne regrette pas d'être resté jusqu'au bout. Bien fait !

On se quittera malheureusement sur une note triste puisque ce soir, La Cour des Miracles a bouffé la grenouille … Où est l'avenir pour les organisateurs de concerts ? On nous annonce qu'à très court terme, 300 salles de spectacles sont menacées de fermeture par manque de rentabilité. Le mot est lancé ! Ce sont autant de personnes qui verront leurs efforts et l'œuvre de toute une vie anéantis. Autant de gens laissés sur le bord de la route, RMIstes en puissance et laissés pour compte d'une société où les politiques recouvrent les affiches des spectacles, misant plus sur leur carrière que sur la Culture de leurs administrés … Parce que mine de rien, Skalimucho, HomeBoys, Parabellum et L'Attache Parisienne font partie de notre Culture au même titre que les autres ! Et ensuite, on devrait voter pour ces colleurs sauvages ?!? Si vous avez quelques affiches en stock, même des vieilles, vous pourriez peut-être leur rendre la monnaie de leur pièce. Merci Messieurs et bonne campagne !