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LES ACROBATES pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
vendredi, 03 octobre 2003
 

INTERVIEW EXCLUSIF LES ACROBATES pour ZICAZIC.COM

http://www.lesacrobates.com

Ca fait déjà deux fois que vous passez par Marseille cette année, vous avez un attachement sentimental avec notre belle cité ?

Cyril : oh oui (rires). Mais ça fait trois fois même tu vois ! On à fait " le balthazar " puis " l'intermédiaire " et nous voilà au poste à galène. Mais vous êtes pas faciles les Marseillais. En dehors de ce qui est des groupes du coin vous êtes très méfiants et c'est dur de vous faire bouger. Et puis vous êtes sur une grosse mouvance reggae et métal. Tu vois les Ogres de Barbak, ils sont passés ici au bout de 7 ou 8 ans d'existence

Stef : de signer sur une grosse boite, vous l'avez senti passé ?
Laurent : ouais ça change, quand on est arrivé à la Fnac de Montpellier pour faire la promo on a vu des pancartes et affiches de partout donc c'est sur que ça fait drôle. En plus chez Sony c'est carrément le patron du label qui a flashé sur nous tandis que chez PIAS c'était le directeur artistique ; Donc pas forcément celui qui a directement le porte monnaie entre les mains. Et là c'est clair que l'on se sent poussés. Il a écouté l'album et trois jours après il était sur Montpellier avec les contrats et c'est nous qui avons du le freiner (rires).

Stef : et en contreparties vous n'avez pas subi de pressions particulières ?
Cyril : non, puisque dans l'absolu ce n'est pas une major ; c'est pour nous c'est énorme. En plus on a pu choisir notre pochette et le reste donc non, pas de pressions sauf que nous avions pour obligation qu'il y ait marqué sur la pochette : " inclus le single Le Journaliste ". Mais on s'entend bien.

Stef : et ce titre, " le journaliste ", ce n'est pas une opération séduction vis-à-vis des médias ?
Laurent : (rires) pour les gros médias non vu le discours que l'on y tient. Mais vis à vis des petits médias (assos, fanzines) qui combattent justement ces méthodes je pense que oui. Sauf, on a une exception, qu'il a été utilisé par John Paul Lepers dans lundi investigations. Mais bon lui il est quand même bien en marge du système traditionnel. C'est une chanson qui a " l'esprit canal " (rires).
Mais tu vois, ce thème, contrairement au cannabis et la violence, n'a jamais été traité…

Laurent : si, Florent Pagny : " presse qui roule " (rires).
Mais on a quand même des mecs de France Inter qui nous ont écrit des mails pour nous dire qu'ils sont d'accords avec nous.

Stef : vous vous estimez porteurs d'un message Les Acrobates ?
Cyril : non, ou tout du moins tout en douceur. On veut que ça reste surtout de la musique. Si après ça peut ouvrir des débats, faire réfléchir les gens c'est OK…mais pas plus.
Ce qui se dégage de notre musique et des textes de Laurent c'est une simplicité. Tu vois les gens qui vont à nos concerts, pour eux c'est un bol d'oxygène. Quand tu vois la génération rock " j'me prend la tête ", les inrocks…eux, les inrocks, ça ne leur plait pas du tout ce que l'on fait parce qu'on se prend pas assez la tête je pense. Même si il y a eu une nana de la rédaction qui a vachement aimé le disque et qui a essayé de faire passer le disque mais il n'y a pas eu moyen de la faire.

Laurent : dans notre démarche on essaye de toucher pleins de gens différents. C'est en nous. On aime voir toutes sortes de personnes à nos concerts. On n'est pas dans ce délire expérimental. Même si on en écoute.

Stef : dans votre travail de composition, quelle est la place de chacun ? Et est-ce que vous partez d'impros pour composer ?
Cyril : non pas d'impros sauf pour " Schizophrène " et notre morceau d'intro sur scène. Laurent travaille un texte avec une ligne de chant puis me passe le travail. Et si ça me plait je compose dessus puis je lui ramène mon travail par cd…c'est une sorte de ping pong. Les paroles c'est Laurent mais la musique c'est nous deux. Donc chaque titre passe par pleins de versions différentes avant de plaire aux deux et d'être retenue.

Stef : après 5 années d'existence, 3 albums (ou plutôt 2 et demi) et une solide réputation de groupe de scène peut on attendre un album live pour bientôt ?
Laurent : j'ai des références en la matière comme Noir Désir et je pense qu'un live c'est pas mal dans la mesure où ça vient couronner une carrière. Ca nécessite un choix de chansons et je pense que ça mérite au minimum 3 vrais albums avant de se le permettre. Je trouve dommage des groupes qui sortent un album puis un live par-dessus ; ça fait la copie conforme de l'album.

Cyril : et puis tu as des contraintes techniques. Tu verras au concert ce soir, on enregistre des boucles de ma guitare, de ma basse, des percus etc…et tout ça sort sur une seule sortie donc tu as un tout petit son au final. Tous les instruments sortent sur une voie en mono. Donc sortir un live avec ça…

Laurent : en plus on reste très visuels en concert donc peut être que l'on va sortir un DVD (rire malicieux). Et puis tu sais on fait partie de ces groupes à la réputation scénique énorme. Et dans ce cas là c'est dur d'imposer ses albums. Et moi j'ai d'abord envie de les imposer mes albums.

Stef : et en live vous vous laissez aller facilement à l'impro ou vous restez plutôt classique sur votre jeu ?
Laurent : il n'y a pas d'impros. On surprend notre public mais le tout reste très carré. Le concert vit, tout n'est pas écrit avant mais on sait où on va.

Cyril : et puis tu vois on a pas de section rythmique derrière donc si on se met à planter un solo (si on en est capables déjà), le mec derrière la sono il ne va rien comprendre à ce qui lui arrive. Et puis tu sais au départ on est des scientifiques donc il faut que tout soit bien carré. Mais les gens ne s'en rendent même pas compte ; on commence à se laisser aller petit à petit.
Mais tu verras, on est obligé de l'être… c'est assez compliqué à expliquer.

Stef : une question que vous auriez aimé que je vous pose ?
Cyril : la fameuse question finale (rires).

Laurent : oui on a rencontré quelqu'un qui s'appelle Vincent Farges qui nous a fait la pochette de l'album ainsi que les clips du " journaliste " et du " schizophrène " qui sont sur le CD. Il illustre parfaitement notre monde. On a trouvé parfaitement notre alter ego.

Cyril : il a fait un court métrage dont on a fait la musique et qui vient d'être primé. Il mérite vraiment d'être remarqué.

Laurent : c'est vrai qu'au départ on est que deux mais là on commence à rencontrer des gens qui ont un peu le même ressenti que nous. Et c'est plutôt bon de croiser des personnes qui vont dans le même sens que toi.