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LES WAMPAS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 30 mai 2003
 

C'est un Didier Wampas décontracté et sans ses habits d'apparat que nous rencontrions ce vendredi 2 mai 2003 dans les loges de La Scène, la superbe salle de Vernouillet (78) où il allait donner quelques heures plus tard un concert mémorable … Le temps de l'arracher à la conversation qu'il avait avec Phil Almosnino et Vérole et nous nous retrouvions au calme pour échanger quelques mots …

Bonjour Didier, tu as 20 ans de carrière au compteur … Tu cherches à égaler Charles Trenet ?
A le battre ! Ouais, bien sûr que je cherche à le battre … 84 ans, j'ai encore du temps devant moi.

Tu as eu des parents communistes et paradoxalement, tu ne t'es pas lancé pas dans le rock politique … C'est une sorte de désaveu ?
Oui justement. Si j'avais voulu faire de la politique je n'aurai certainement pas fait de rock politique, j'aurai fait de la politique tout court. En fait, la politique ne me suffisait pas, c'était pas assez … C'était trop petit pour moi, il me fallait autre chose en fait. Je n'ai jamais voulu faire de rock politique parce que c'est facile d'en faire. Si tu veux faire de la politique, tu as des couilles et tu en fais mais tu ne te contente pas de monter sur une scène pour gueuler des slogans parce que gueuler des slogans, c'est lâche, c'est trop facile …

A l'époque où tu as commencé, il y avait un mouvement alternatif très vivace, avec entre autres les Béru, les Ludwig, Oberkampf, Les Porte-Mentaux, La Mano, Parabellum, La Souris … Quand tu regardes en arrière, ça t'inspire quoi ?
En fait, quand on a commencé ça n'existait pas tous ces groupes … Ca s'est formé et on a appelé ça l'alternatif, c'est tout. C'était bien, même super bien comme époque mais pas tellement pour le côté alternatif justement, plus pour le côté Rock'n'Roll, on est tous ensemble, on joue du rock et personne ne se prend la tête … C'était plutôt des conneries ce côté alternatif. Bondage et Boucherie, bonjour …

Pour le nouvel album, vous avez travaillé pour la première fois avec un producteur … C'est une envie délibérée de le rendre plus accessible ?
Non, et ce n'est pas la première fois d'abord, on a toujours eu un producteur, on a presque toujours eu quelqu'un pour le son en fait …

Son titre fait allusion à votre ancien bassiste … Comment l'a t'il pris ?
Bien ! Il y a des cons qui lui ont dit " tiens regarde, ils se foutent de ta gueule … " mais lui il l'a bien pris. On a l'habitude avec lui, on a toujours gardé la même relation donc il n'y a pas de problème entre nous.

Le single " Manu Chao " connaît un certain succès. Ca ne te dérange pas de passer en boucle sur NRJ, un peu comme lui en quelque sorte ?
Non, pas du tout parce que quand j'étais petit, je n'avais pas du tout de culture musicale, j'avais pas de grand frère qui écoutait du rock et j'avais juste la télé et le hit parade d'Europe 1 et j'étais bien content quand par hasard il y avait un truc bien qui passait. Ca m'énerve qu'on me dise ça parce que quand je voyais un truc bien au milieu des conneries de Claude François ou d'Il Etait Une Fois, des trucs dans le genre de Bowie ou Starshooter, et bien j'étais très content que ça soit là. Les gens qui se plaignent de ça, je trouve ça vraiment con. A la télé, on était contents de voir Gainsbourg au milieu des émissions de variété pourries … Moi je ne suis pas pour ce genre de démarche où tu refuse de passer à la radio et à la télé. Il y a deux choses, soit c'est parce que tu as honte de ce que tu fais, soit tu te dis que c'est que des beaufs qui ne méritent pas d'écouter ta musique et dans ces deux cas je ne suis pas d'accord. A partir du moment où tu assumes ce que tu fais, tu l'assumes n'importe où ! Si tu fais ça pour être célèbre ou gagner du fric, c'est nul bien sûr, mais si tu y vas pour dire voilà, c'est ce que je fais et j'ai envie de vous le montrer, et bien c'est cool !

Tu composes des chansons empreintes de beaucoup de dérision, une sorte de punk rock utopiste … Ce n'est pas trop difficile de rigoler quand on voit tout ce qui se passe dans le monde ?
Ben d'abord je ne rigole pas … Et puis le rock utopiste, c'est plutôt histoire de dire que si ça va mal, c'est pas une raison pour arrêter de dire des choses poétiques. Tu ne vas pas arrêter de faire de la poésie parce que ça ne va pas. S'il fallait attendre que tout aille bien dans le monde pour faire de la poésie, je ne vois pas quand on pourrait en faire. Et puis même si je n'ai pas des paroles engagées au premier degré, c'est quand même engagé ce que je fais, je suis engagé dans la vie … Si j'ai fait les Wampas, c'est parce que je suis engagé quand même, ce n'est pas rien un groupe en vingt ans et je continue à faire avancer les choses …

Les Wampas sur scène, c'est un feu d'artifice … Cette année, tu proposes au public d'apporter ton costume de scène. Ca donne quoi en général ?
On ne l'a pas tellement fait en fait, on en a seulement parlé sur le site internet et du coup on a pas tellement de fringues, on m'en apporte une ou deux de temps en temps et je les mets, je mets ce qu'on me donne …

Dans un magazine, on voit un des musiciens avec un T-Shirt du groupe Subway avec qui vous avez eu l'occasion de jouer cette année … Ca vous a branché leur musique ?
Oui, en plus elles sont super gentilles et ça a l'air de pas mal marcher pour elles … Je suis super content pour elles !

Le site web des Wampas est un particulièrement bien rempli et regorge d'informations très pertinentes. C'est en plus un espace de liberté ouvert aux fans … C'est une volonté délibérée d'utiliser les nouveaux moyens de communication ?
Oui. En plus, moi j'adore ça. Tout le monde met des articles dessus et nous on intervient, on met les dates des répétitions pour que les gens viennent, ça nous permet de rencontrer plein de gens. Chacun peut y contribuer comme il veut, ça se passe super bien et c'est très bien comme ça. Il y a plein de trucs, plein de morceaux en téléchargement, des vidéos …

Le programme est chargé en ce début d'année. Ce n'est pas trop difficile de panacher ton job à la RATP et les tournées avec Les Wampas ?
Ca va, il suffit de vouloir, c'est toujours pareil quand tu veux faire quelque chose. Je prends des jours. Quand on veut, on peut !

Tu n'as pas été tenté de prendre des cours de chant ou d'apprendre à vraiment jouer de la guitare ?
Ah non, ça ne serait pas drôle ! Pas du tout !

Des projets à court terme ?
Non ! Même à long terme d'ailleurs … A part continuer, je n'ai pas de projet, je ne me suis jamais projeté dans le futur. Flou artistique pour la carrière, de toute façon je n'en ai rien à foutre, je fais ça comme ça vient, au jour le jour …

Merci !
Ben merci à toi aussi …

Propos recueillis par Fred DELFORGE - Mai 2003