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CALI pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 16 décembre 2003
 

Stef : tu penses devenir le prochain Barry White ?
Cali : je pense en tout cas finir psychanalyste minable. Du style pour els mariages ratés, ils viendraient me voir et seraient plus malheureux après. Ce qui est bizarre c'est la suite des concerts, les gens viennent me dire qu'ils vivent ce qui se dit dans telle ou telle chanson. L'autre jour, une fille est venue me dire, croyant me faire plaisir, qu'elle a largué son mec sur " Elle m'a dit " en lui disant qu'elle ressentait la même chose…

Stef : t'es pas pour la paix des ménages toi (rires) ! Tes textes ressemblent à un exutoire. On ne sait pas où s'arrête la part de réalité…
Cali : il y a pas mal de vécu mais aussi une partie d'autofiction. Pour ma part c'est vrai que ça m'a libéré de pas mal de choses. J'ai deux grands frères et deux sœurs et on ne s'était jamais parlé de choses profondes ; et maintenant qu'ils ont connu l'album, nous n'avons plus les mêmes rapports, nous pouvons parler d'autre chose. Ca m'a fait énormément de bien.

Stef : et quand tu annonces que tu as invité l'amant de ta femme à dîner ?
Cali : ça c'est du vécu. En fait ce n'était pas du vécu mais ça l'est devenu après la chanson (rires).

Stef : penses tu que ton ambiguïté est vecteur de vente ?
Cali : je crois que l'écriture directe touche les gens. J'ai 35 ans, alors je me suis lâché, j'ai tout dit sans me soucier de ce que ça allait donner. Et on m'a dit que mes textes sont misogynes mais je ne pense pas car je me suis surpris à écrire des textes en mettant les adjectifs au féminin. Et puis j'y ai placé pas mal d'humour.

Stef : t'as pas eu de soucis avec " amour m'a tueR ", référence à Omar Raddad ?
Cali : c'est marrant que tu m'en parles car c'est un titre qui n'est pas sur l'album mais que nous jouons sur scène. Bon toi tu as remarqué que c'était par rapport à " Omar m'a tuer " mais les gens me disent souvent que j'ai fait une faute d'orthographe dessus.

Stef : t'es venu à la musique car c'est un bon moyen de tomber les nanas ?
Cali : je ne sais pas si c'est un bon stratagème. Par ce qu'on me prend souvent pour un difficile à vivre ou un invivable…ce qui n'est pas vrai ! Et puis au départ j'ai fait 17 ans de rugby, je voulais en faire ma vie. Je suis de Perpignan il faut dire. Et j'ai démarré un IUT de mesures physique et j'ai eu peur d'avoir un même métier jusqu'à la retraite. Moi ce qui me rasure c'est de ne pas savoir ce qui va se passer la semaine d'après. C'est un hasard en fait, un copain m'a emmené dans son groupe et j'ai commencé à faire des chœurs…et je n'ai plus décroché depuis.

Stef : donc, d'après docteur Cali, grand psychanalyste, qu'est-ce que l'amour parfait ?
Cali : d'après le docteur Cali, je dirai que ce sont deux mots qui ne vont pas ensemble ; j'aime bien cette contradiction. L'amour parfait c'est cyclique, c'est pas mal d'enguellades, c'est des pleurs, des disputes assez dangereuses et puis après les câlins pour réparer les mots qui sont allés trop loin. Et ensuite c'est reparti pour les engueulades…

Stef : tu n'es pas pour l'amour harmonieux en fait ?
Cali : je veux bien mais je ne l'ai pas encore trouvé ! Ma vie harmonieuse c'est vraiment le chaos en fait (rires) !

Stef : et le jour où ça ira bien, tu écrira quoi ?
Cali : je m'enfuirai je crois ! non je crois que ça risque d'être moins intéressant. J'aime bien les amours casse gueule : c' "est plus susceptible d'intéresser les gens et de m'intéresser moi-même.

Stef : explique nous le concept de la pochette.
Cali : on me demande toujours " c'est la chat qui vous a griffé " mais la vraie question est " est-ce que c'est le chat qui m'a griffé ? ". C'est une boite de pub parisienne qui l'a faite. Moi je la trouvais rigolote mais je ne voulais pas trop d'humour ce premier album. Mais tout le monde m'a dit de ne pas la mettre alors par esprit de contradiction…
Comme toujours d'ailleurs : j'aime bien les textes sombres sur de textes enlevés. La contradiction me plait. Quand tout est lisse, j'aime bien faire un solo à moitié faux au milieu. Je suis un petit con (rires).

Stef : et le sale gosse c'est adjugé les services d'un grand producteur sur son album…

Cali : Daniel Presley (ndr : faith no more, breeders…). Quand la maison de disque me demandait avec qui je voulais bosser, je leur répondais Brian Eno (rires). Et ils m'ont proposé cet homme qui est déscendu à Perpignan ; donc on a fait les cons on a fait la bringue, on a répété avec mon groupe et puis on est partis en Angleterre. Là c'est devenu mon ami et j'en suis très fier. On a récemment fait un trio à New York…

Stef : ce qui me fascine c'est que tu arrives à perdre ton accent au moment de chanter !
Cali : je le laisse au vestiaire. On me le dit pas mal mais moi je ne fais pas gaffe. Je ne force pas à le perdre…demande au chanteur des simple minds sa technique par exemple !

Stef : c'est quoi le summum de la reconnaissance ?
Cali : là déjà je ne réalise pas trop. On a déjà fait 40 000 ventes en 3 mois je n'en espérait pas tant. C'est surtout vis-à-vis de mes parents, de mes proches, de mes amis qui sont tellement fiers de moi. Ca me touche beaucoup.

Propos recueillis par Stef BURGATT pour Zicazic.com - Decembre 2003