vendredi, 12 décembre 2003 Lilith (Labels - Emi Music - 2003) Durée 52'55 + 45'20 - 12 + 11 Titres
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Murat nous sert un huitième opus en forme de triple vinyle bien roots ou de double CD bien moderne. C'est au choix … Une recette simple qui se limite la plupart du temps au basique trio guitare, basse et batterie mais qui sait également faire appel aux cordes, au bouzouki, au Fender Rhodes ou à l'harmonica. Un groupe atypique où Murat s'est entouré de l'ex-A.S Dragon Fred Jimenez, son sparring-partner, et de Stéphane Reynaud, un jeune batteur lui aussi helvète. Une débauche d'idée dans laquelle il aurait fallu se résoudre à faire des coupes franches si d'aventure …
_Seulement voilà, Murat est parvenu à l'âge de raison, celui où l'on n'est plus obligé de se séparer les meilleurs morceaux de ceux qui sont ''tout-aussi-bons-mais-peut-être-un-peu-moins-quand-même-alors-on-en-fera-une-face-B-un-jour-ou-un-inédit-sur-le-best-of'' … Et c'est tant mieux car à l'instar des légendes, il nous pond ce gros album bien plein et surtout bien ficelé dont le contenu est d'une richesse inouïe et renferme aussi bien des morceaux subtilement dépouillés que des titres remplis à la machine à gaver les oies. En perpétuelle quête du morceau ultime, Jean-Louis nous fait part de ses délires les plus intenses dans lesquels Rimbaud croise Dylan ou John Lee Hooker pour s'associer spontanément à eux. Ces errances intérieures sont le prétexte à nombre de morceaux profonds tels que l'ingénieux " A la morte fontaine ", les insolites " Le mou du chat ", " Le cri du papillon ", " Le revolver nommé désir ", " La nature du genre " ou encore les imposants " Gel et rosée " et " On ne peut rien en dire ". On accordera enfin une mention spéciale à " Se mettre aux anges " pour ses arrangements de cordes signés par Dickon Hinchliffe des Tindersticks ! Avec " Lilith ", Murat à choisi d'en faire des tonnes et nous en colle pour une petite centaine de minutes … Qui s'en plaindra ?
Fred DELFORGE - 12 Décembre 2003
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