mardi, 23 décembre 2003
Et si c'était moi
(Life Live - AZ - Universal - 2003)
Durée 53'35 - 14 Titres
http://www.lagrandesophie.com
http://www.lifelive.org
_On avait bien accroché au " Porte Bonheur ", le deuxième album de La Grande Sophie, et il nous semblait important de poser une oreille plus qu'attentive au troisième volume des aventures de cette sympathique Massaliote exilée à Paris. Plus question de kitchen miousic, gag médiatique qui avait contribué à en pousser plus d'un à s'arracher les cheveux, mais bel et bien d'un mélange calibré entre pop suave, chanson française et variété au sens fort du terme. Changement radical aussi puisque c'est avec une nouvelle équipe musicale et sous un nouveau label que La Grande Sophie revient. Exit Epic, bienvenue AZ … Côté instrumentation, l'album s'assoit sur une rythmique carrée assurée par Alain Ekpob à la basse et Philippe Entressangle à la batterie, s'offre les guitares de Fabien Cahen, de Pierrick Devin et de La Grande Sophie elle-même, les claviers de Jean-Philippe Verdin et une flopée d'instruments qui apparaissent ponctuellement …
_S'articulant sur un thème récurant qui navigue entre la fin un peu tardive de l'adolescence et la maturité bien pesée, les morceaux de " Et si c'était moi " font preuve d'une certaine fraîcheur d'esprit et d'une volonté de rester jeune. On aurait presque tendance à s'agacer tant le ton se veut léger par moments mais à force d'écoutes, on arrive à se faire une idée plus précise de l'intérêt du travail réalisé. La Grande Sophie se veut attrayante et n'hésite pas à élargir son auditoire en ratissant large. Par moments, on a carrément l'impression d'écouter le nouveau Sheila ou le dernier Lorie mais en approfondissant un peu les choses, on perçoit mieux la subtilité de la démarche. Les textes ont une âme et les musiques, bien que parfois trop produites, ne reflètent en fait que les énormes efforts de composition de d'enregistrement réalisés. De part et d'autres apparaissent une harpe, des cuivres, un harmonica, un violon ou une contrebasse, le tout parfaitement orchestré, et au final, l'album passe comme une lettre à la poste. Le gros son cohabite à merveille avec les arrangements finauds et le message se veut constructif. La Grande Sophie serait elle en train de révolutionner le monde de la variété française en lui insufflant un vent d'indépendance et de jeunesse ? On pourrait bien le penser. Ajoutez à tout ça une bonne expérience de la scène et un charme naturel … Si ça ne décolle pas comme une fusée, il faudra nous expliquer pourquoi !
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