samedi, 01 mars 2003
Vues d'ailleurs, pour mots d'ici.
(Productions Spéciales - 2003)
Durée 32'34 - 12 Titres
http://www.gerardpitiot.com
_C'est
dans le cadre du Printemps des Poètes que Gérard
Pitiot sort son deuxième recueil de poésies mises
en musiques. Après son premier essai, " Quelques mots
d'Eluard et autres musiques ", unanimement salué par
les critiques et notamment par l'Académie Charles Cros
qui lui rendit hommage, cet amateur de belles lettres est parti
à la recherche de textes dans toute la communauté
francophone pour en revenir avec un tour du monde de la poésie
qui nous conduit du Liban au Sénégal en passant
par Haïti, Madagascar, le Canada ou les Ardennes. Un large
éventail d'intervenants vient poser quelques notes futiles
sur des textes signés Robert Desnos, Paul Eluard, Flavien
Ranaivo, Vénus Khoury-Ghata ou Léopold-Sédar
Senghor. Le tout avec talent et dans le plus pur respect des uvres
originales.

_D'aucuns seraient tentés
de penser qu'un album de poésies se doit obligatoirement
d'être rébarbatif. Bien au contraire, Gérard
Pitiot habille ces phrases venues pour certaines de la fin du
XIXème Siècle de mélodies contemporaines,
empreintes qui plus est d'influences tantôt créoles,
tantôt orientales
Totalement éloigné
de l'image paternaliste du poète qui déclame ses
textes sur fond de guitare acoustique, Pitiot construit un décor
sur les bases qui lui sont fournies pour parachever ces mélopées
subtiles. Pour arriver à ses fins, l'architecte des vers
utilise aussi bien l'harmonica que le violon, le saxophone, le
banjo ou l'accordéon. C'est spirituellement que l'on rêvasse
à quelques vacances sur " Le couplet de la rue de
Bagnolet ", que l'on découvre les senteurs d'Istanbul
avec " Eyoub " ou que l'on hume quelques relents de
rhum échappés de " Vaudou ". Comment ne
pas succomber à " Regrets ", " Trahison
" ou " L'ouragan " ? Périple haut en couleurs
aux quatre coins de la francophonie, " Vues d'ailleurs, pour
mots d'ici " se doit de rejoindre la discothèque de
tout amateur de lettres modernes qui découvrira, grâce
à Gérard Pitiot, une nouvelle manière d'appréhender
les merveilles de la langue des poètes. A découvrir
les yeux fermés pour mieux y pénétrer
Fred
DELFORGE - 25 mars 2003
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