mardi, 01 janvier 2002
Mistral de face
(Pias - 2001)
Durée 57'33 - 14 Titres < /p>
http://www.daipivo.com
 _Les
7 Cassidains dans le vent présentent leur nouvel album
avec le mistral dans le dos et le soleil dans la tête. Gloires
régionales indéniables, ils ont là de quoi
s'attaquer au nord de l'hexagone.
_Fondé en 1997, le projet
subit de nombreuses mutations pour finalement devenir l'actuel
Daïpivo, qui signifie " donne moi une bière "
en Polonais. Ils livrent leur premier album en 1996. Un autre
suit en 1998 ; un succès écoulé à
près de 10000 copies. Vous l'aurez compris, dans le midi
les Daïpivo c'est l'égal de Johnny version Ska/Reggae.
Composé de 7 musiciens aussi complémentaires que
variés, le tout donne un melting pot hyper organisé
où chacun a sa place : percus, guitares, basse, claviers,
cuivres…tout ceci réuni autour de la même envie
de se faire du bien.
Pour cet opus, il n'est pas question de changer la recette, elle
est très bien comme ça ! Pas question non plus de
changer l'état d'esprit : l'enregistrement s'est fait à
Marseille et sur des bandes analogiques pour pallier à
la froideur du numérique.
Les graphiques de l'album sont eux excellent, réalisés
par la boite Marseillaise " tous des K " qui bosse avec
Massilia SS (encore eux ?!), et confèrent à un package
qui accroche le regard ; vraiment original.
_Pour ouvrir l'album la parole est
laissée aux minots avec l'extrait de l'opus connu des auditeurs
de radio rock (Mouv'…) : " Ici et maintenant ".
Un bon Reggae bien péchu que n'aurait pas renié
Peter Tosh. Une chanson qui parle de…se bouger le cul tout
simplement. De se remuer il est question aussi dans " Réveil
" où sont interpellés ceux qui ne font rien
d'autre de leur vie que de rester scotché sous Cannabis.
Le ton se fait plus léger sur le savoureux " amis
pour le pognon ", véritable mode d'emploi des parasites
qui gravitent autour de tout ce qui a du pognon. Dans tout les
textes on retrouve ce mélange fait de cynisme et de dénonce
qui par moments rappelle feu Les Sheriff de Montpellier ; surtout
le " Bar du progrès " qui a le fond et la forme
de " à la porte ". Et en bon Marseillais, cet
album présente une chanson en hommage de celle qui est
en place de devenir la capitale (mondiale ?) du reggae : "
Marseille ", appel à l'unité et au déni
du chacun pour soi.
Musicalement, " Mistral de face " joue sur la variété.
Et du Ska des " Coupeurs de tête " à l'instru
farandolesque de " Fanfare " et du ragga de " Marseille
" au reggae bien roots de " AOC " en passant par
le dub bien pesant de " La porte ", tout est représenté
ici. Et loin du souci de brouiller son auditeur, ces mélanges
ne font que donner une identité propre à cet album.
Chose que beaucoup de groupes de reggae n'ont pas acquis justement
: UNE IDENTITE.
_ " Mistral de Face " est
un bon résumé du travail des Daïpivo sur ses
deux premiers opus. Ces derniers sont restés dans l'état
d'esprit qu'on leur connaît depuis un certain nombre d'année
déjà à Marseille. Pour ceux qui souhaitent
approfondir leurs connaissances en Reggae Engatsé, les
deux premiers albums ont finalement bénéficié
d'une distribution un peu plus digne de leur qualité. N'oublions
pas non plus le fameux live dont nous ne connaissons pas la date
de sortie à l'heure actuelle.
Stef
BURGATT 15 Janvier 2002
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