Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

GRAVE DE GRAVE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 01 avril 2003
 

Le grave se rebiffe
(Small Axe - Tripsichord - 2003)
Durée 52'32 - 15 Titres
<

/p>

http://www.gravedegrave.com

_Adeptes des bons mots et des musiques festives, c'est à vous que Grave de Grave s'adresse. Pour leur deuxième album, les cinq rigolos affichent une vision radicale de notre monde dissolu et de ses travers qui ont pour nom marée noire, malbouffe, misère et religion … Autour de l'Ecureuil, le chanteur bondissant, on découvre Gib à la guitare, Mc Pennec à l'accordéon, Mr Brin-Brin à la basse et Ludo à la batterie. " Le grave se rebiffe " est l'album de la maturité pour un groupe qui affiche dix ans de carrière et plus de sept cents concerts au compteur, mais aussi l'album de tous les dangers puisqu'il sort presque en même temps que celui de la sulfureuse et foireuse Nolwenn, bruyante major de sa promotion à la dernière Star Caca-et-demie … Difficile pour eux de lutter, malgré tout leur talent, contre la masse de pognon qui va dégueuler en face ! Mais après tout, on s'en fout, l'important c'est la prose …

_Sous de faux airs beaufs, les Grave de Grave remuent le couteau dans une plaie sociale béante, ouverte par quelques crétins en manque d'inspiration … Tout va y passer, du plein de la voiture fait directement sur les plages (merci Total Fina) à l'église qui fait discothèque le samedi soir en passant par les RTT pour les tueurs à gage et le poisson pané surgelé. Le tout sur un fond de trash rock musette assez folichon qui s'offre quelques touches de reggae, de musique slave ou de funk à l'occasion … L'ensemble est foncièrement délirant, bourré d'autodérision et de second degré à l'image des " Ma Brandt " en hommage à Mike, " Sur vos tongs ", " Danse " et autres " Nul si découvert ". On mélange chanson d'humour noir avec chanson d'amour gris en phase de rupture avec " Je l'èèèmeuh ! ", tout autant qu'on aborde la face cachée du sexe au travers des deux parties de " Le loup est masseur ". Humour toujours, mais dans une version plus ironique, avec " La phobie des glandeurs " ou " Métro, goulot, dodo " … Pour l'anecdote, on signalera la présence en fin d'album de la cover du " Mme Oscar " de la Mano, d'une ghost track minimaliste qui reprend l'intro du célèbre " Angie " des pierres qui roulent et d'une plage vidéo gentillette qui illustre le non moins gentillet " Ni queue ni tête ". Un album aussi décapant que charmant qui déchire Grave … De Grave !

Fred DELFORGE - 10 mars 2003

COMPTE RENDU DE CONCERT
LES CROQUANTS - GRAVE DE GRAVE
NEW MORNING - PARIS (75)
LE 18 AVRIL 2003

_Rendez-vous avait été pris avec les Grave de Grave en ce début de long week-end pascal pour un concert d'anthologie dans ce haut lieu de la musique qu'est le New Morning … Pour l'occasion, le groupe et sa production avaient invité le Team Zicazic à les rejoindre pour prendre part à la fête. C'est donc installés à une table, derrière un ordinateur, que nous avons commencé cette soirée par quelques démonstrations en live de notre portail indépendant ! Avant de passer aux choses sérieuses, nous tenons à remercier tous les curieux qui nous ont fait le plaisir de venir découvrir le site et aux fidèles habitués qui sont venus nous encourager ou simplement nous passer un petit bonjour …

_Tout devait commencer par une conférence de presse. Tout le monde a été convié et, comme d'habitude, il ne manque que les ténors de la plume, ces derniers ayant sans doute d'autres chats à fouetter … Dommage car les Grave de Grave dérogeront ce soir aux sempiternelles interviews pour nous servir en acoustique trois des brûlots de " Le grave se rebiffe ", leur tout nouvel opus. Ajoutez à cela que le buffet regorge de quelques gâteries bien appétissantes issues de quelques volailles dodues gavées au grain et que les grands crus millésimés coulent à flots, vous n'en resterez que plus dubitatif quant aux raisons de l'absence de la presse mainstream à cette joyeuse sauterie …

_Il est temps pour Les Croquants d'investir la scène pour revisiter les standards de la chanson française allant de Brassens à Bobby Lapointe en passant par Gainsbourg ou quelques classiques d'avant-guerre, prouvant par-là même que cet exercice n'est pas le domaine réservé de ce très cher Patriiiiick Bruel. Avec une vivacité inouïe, un talent fou et quelques gimmicks imparables, le duo du Sud a su partir à la conquête d'un public qui a rapidement succombé au charme un peu vieillot des morceaux interprétés. A voir l'ovation qui leur a été réservée par l'assistance à la fin de leur set, on peut d'ores et déjà parier qu'ils seront nombreux à se déplacer en mai prochain pour leur nouvelle date parisienne au Trabendo.

_Après un court intermède, c'est au tour des Grave de Grave d'attaquer " La phobie des glandeurs ". Dans le pit, la salle démarre au quart de poil ! Sur la gauche, l'ambiance est plus calme au grand dam de Gib qui ne cesse de harceler les spectateurs pour qu'ils se bougent enfin … La fan base du groupe s'est plus ou moins regroupée sur la droite et assure un parallèle assez atypique. L'Ecureuil est en grande forme ce soir et c'est avec sa gouaille très particulière qu'il va se lancer dans un tour complet du répertoire du groupe en déflorant au passage les désormais traditionnels que sont devenus " C'est l'été ", " La vie est dure ", " Sur vos tongs ", " Ma Brandt " et autres " Yvan Duvan ". Ayant très rapidement atteint son rythme de croisière, Grave de Grave aurait pu se contenter d'asseoir un set carré et minimaliste. Il n'en sera rien puisque le quintet barré va se lancer dans un récital intemporel, n'hésitant pas à prendre des risques pour mieux prendre aux tripes une salle qui n'en demande pas moins. Ludo quittera un temps ses fûts pour venir sur de levant de la scène et se lancer dans un délirant " Le loup est masseur " avant que le groupe ne poursuive la visite de son dernier opus au travers de " Nul si découvert ", " Métro, goulot, dodo ", " Danse ", " J'veux du pétrole " ou " Sans queue ni tête ". Les Grave attendront jusqu'à la dernière ligne droite pour nous servir enfin leur cover du " Mme Oscar " de la Mano … Premier rappel, servi sur trois titres avec " Je l'èèèmeuh ! ", " Pécole " et " Télé ". Le public est déchaîné et en redemande ! Plus que cinq petites minutes avant qu'il ne soit minuit, l'heure fatidique où le groupe se doit de devenir silencieux s'il ne veut pas se voir transformé en citrouille et se faire cueillir par une maréchaussée très vivace en ces temps bassement Sarkozyens … Il va falloir jouer serré et après avoir jeté un dernier coup d'œil à la pendule, les Grave remontent en piste pour nous servir une deuxième mouture de l'imposant " Yvan Duvan ". Un petit tour dans les loges et tout le monde se retrouve au bar pour quelques canettes bienvenues et moult dédicaces … Il faisait chaud ce soir, très chaud même par moments. Le New Morning a vibré au son des accords festifs des poulains de La Noreille et de Small Axe et les quelques 350 personnes qui avaient fait le déplacement n'ont pas eu à regretter d'avoir fait le mince effort de différer leur départ en week-end. A Pâques, quand les Grave de Grave sont en ville, le gigot n'a qu'à bien se tenir ! Les dindes sont prévenues, Noël sera chaud …

Fred DELFORGE - Avril 2003