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LOFOFORA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 01 mars 2003
 

(chronique, interview et compte rendu de' concert)
Le fond et la forme

(La Sriracha Sauce - M10 - 2003)
Durée 64'17 - 13 Titres

http://www.sriracha-sauce.com
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http://www.lofofora.com

_C'est un Lofofora tout neuf qui nous arrive en ces premières semaines de 2003 puisque aux côtés des indéboulonnables Reuno (chant) et Phil (basse) s'incrustent deux petits jeunes, et pas des moindres, en la personne de Pierre (ex-Artsonic) à la batterie et Daniel à la guitare. Dès lors, il est naturel que le successeur du surprenant " Double " soit le reflet d'une avancée naturelle supplémentaire dans la vie d'un groupe qui ne démérite pas depuis 1989. Evolution dans le sens où les textes de Reuno se veulent de plus en plus constructifs, positifs pourrait on même dire … Daniel, jeune guitariste transfuge de Noxious Enjoyment, n'est pas en reste en lieu et place de Farid et on pourrait même considérer que son arrivée au sein de Lofo apporte de la matière au jeu du groupe. Bonne affaire donc pour un des groupes phare de la French Core Connection qui passe à un niveau supérieur en ajoutant le fond à la forme …

_A l'époque de " Peuh ! " ou de " Dur comme fer ", Lofofora faisait figure de trublion de la scène métal hexagonale … Avec " Le fond et la forme ", les Parisiens franchissent le pas qui les séparait du ''direct in your tronche'' ! La voix enragée de Reuno est plus précise que jamais et ses éructations les plus furieuses gardent un phrasé précis qui permet à l'auditeur de s'imprégner précisément de ses déclarations. Pierre trouve ses marques dans la section rythmique, ajustant sa frappe le plus précisément possible au jeu de basse vigoureux de Phil. Les compositions en appellent à des références ethniques subtiles tout autant qu'à une fusion entre blues, rap et métal du plus bel effet. Quand Reuno le crooner se lance dans des envolées lyriques, cela donne un groove irréel comme sur " Histoire naturelle " ou " Requiem pour moi-même " … Le hardcore est à l'honneur sur " Psaume Cac 40 " tout autant que l'énervement l'est sur " Social killer " ou " Carapace ". Au rayon des agréables surprises, on signalera le tubesque " Comme à la guerre ", " Auto-pilote ", le bluesy " Bienvenue " et son planant pendant prog en ghost track, le râpeux " Alarme citoyen " … Plus varié mais aussi plus intense que ses prédécesseurs, " Le fond et la forme " risque fort de devenir la référence en matière de French Métal et de le rester pendant un certain temps ! Lofo le mérite bien après toutes ces années passées à faire passer le message auprès des fans. Pour l'anecdote, on signale quelques pistes CD-Rom en bout le ligne. Pas la peine de vous préciser que ça nécessite du volume pour une écoute efficace je suppose …

Fred DELFORGE - 14 fevrier 2003

LOFOFORA à LA SCENE - VERNOUILLET (78)
LE 22 MARS 2003

_C'est une salle qui sonne le creux qui accueille ce soir une des plus grosses pointures du rock musclé hexagonal. A peine 300 personnes ont répondu présent à l'invitation de Lofofora qui, il faut bien le reconnaître, enchaînait plusieurs dates en Ile de France. Les Parisiens avaient également le choix entre Le Plan la veille ou un concert à Sannois le lendemain … Une fois de plus, le public à choisi d'occuper sa soirée à de saines distractions. La concurrence était forte, toutes les chaînes nationales ouvrant leurs ondes à une salle guerre qui, il faut l'avouer, est bien plus intéressante et spectaculaire que quatre rigolos, fussent ils bons et engagés, qui se trémoussent sur une scène de banlieue.

_C'est Fallen qui se chargera d'allumer les gaz. Invité à rejoindre un Reuno très loquace dans les loges pour une petite causerie, je manque une grosse partie de la prestation des trois trasheuses locales … Le set des Vernolliennes est quasiment terminé à mon retour et je n'ai que le temps de constater que le public est très actif sur le devant de la scène. Une jolie brochette de stage divers s'agite et prend part au ballet rituel des concerts à connotation metal. Le temps d'écouter la délirante " Bulle " et déjà les filles regagnent leurs loges … La suite m'apprendra qu'en raison de grosses dissensions entre les musiciennes, Fallen renonce à toute activité musicale commune à compter de ce jour. Dommage car le groupe avait réussi à attirer l'attention de Bertrand Cantat qui l'avait invité à rejoindre Noir Désir sur scène lors du Festival Mosaïk des Mureaux en octobre dernier … Pour l'anecdote, Fallen sortira tout de même début avril un mini album 4 titres en forme d'épitaphe à une trop brève carrière.

_Changement de décor, c'est au tour de La Calcine de prendre possession de l'espace scénique. Dès l'apparition des platines, les premiers intégristes commencent à manifester leur mécontentement. Bel exemple de tolérance et d'ouverture donné par des gens qui n'ont pas encore entendu ce que le groupe pouvait donner … Les trois chanteurs investissent les lieux et, très professionnellement, offrent ce qu'ils ont de meilleur pour essayer de convaincre au moins les quelques kids un peu plus ouverts. Une chose est certaine, leur hip hop à connotation sociale est plus que correct et l'avant de la salle est bluffé par un groupe qu'il n'attendait pas à cette place. Derrière, les blaireaux fulminent, sifflent, braillent quelques noms d'oiseaux et autres " casse-toi " … Reuno, installé à la console s'en énerve un peu et donne de la voix, accompagné en cela par Fabristi qui est lui aussi agacé et demande aux mécréants de la fermer en attendant Lofo. En quarante minutes, La Calcine passera de trois à quatre, puis à cinq chanteurs et servira, à qui voudra bien le comprendre, un agréable moment de musique. Pas évident dans un contexte globalement hostile !

_Il est 23 heures 15, Daniel passe un dernier coup de peigne à sa Les Paul, Pierre ajuste ses toms … La salle s'assombrit, les deux musiciens rejoignent leurs frères d'armes pour un dernier briefing avant l'ultime offensive. Quelques minutes plus tard, la longue intro de " Le Fond et la Forme " commence à se faire entendre, suivie un peu plus tard du lourd martèlement de batterie qui annonce l'arrivée du quatuor. C'est un Reuno bondissant qui s'offre à nous ce soir et les stage divers reprennent instantanément du service … Le son est énorme, pas trop fort mais excellent, laissant tout loisir au charismatique frontman de se faire comprendre. On enchaîne très vite avec " Série Z " avant de marquer une première pause pour souhaiter un bon anniversaire à Reuno qui se rapproche un peu plus ce soir de la quarantaine … La salle s'illumine des milliers d'étincelles qui s'échappent des bâtonnets qui ont été distribués au public. Reuno se prête au jeu de ses musiciens qui attaquent le thème de " Joyeux Anniversaire " en se chantant à lui-même et en version hardcore les traditionnelles paroles qui l'accompagnent. Il profitera de cet intermède pour mettre les choses au point avec les trous du cul (sic) qui ont manqué de correction et de respect envers La Calcine … Le message étant passé, il est temps d'attaquer un " No Sarko " qui ne manque pas de piquant. Reuno prend le masque de la colère et ouvre des yeux gros comme des balles de ping pong, histoire de mieux afficher son pouvoir hypnotique. Suivent " Les Gens ", la très bluesy " Histoire Naturelle " et le sauvage " Ici ou Ailleurs " interprété à fond ! Nouvelle pause salutaire pour un groupe qui se donne à fond depuis un moment et qui ne cesse de faire monter la pression. Reuno envoie quelques piques à l'attention d'un certain Georges W qu'il somme d'aller se faire farcir ailleurs puis balance " Comme à la Guerre ". Lofo ne fait pas semblant et donne tout ce qu'il a dans les tripes, à l'image d'un Pierre qui réussira à exploser l'axe de sa pédale de grosse caisse … Imaginez le coup de pied au cul que peut vous donner ce genre d'individu ! Suite des péripéties, c'est au tour de Phil de casser son jack à l'intérieur de sa basse … Pierre et Daniel meublent en tapant le bœuf pendant que Reuno va donner un coup de main aux techniciens qui s'affairent sur l'objet du délit. Après deux morceaux interprétés en trio, Lofofora retrouve son légendaire bassiste au moment d'entamer " Alarme Citoyen ", un rap à la sauce maison que le groupe dédiera à La Calcine. Arrive " Carapace " auquel Pierre imprime un rythme insoutenable. Le batteur finira le morceau debout sur son tabouret ! Reuno réclame un énorme pogo, s'offre un stage diving et Lofo quitte la scène après une heure et quart de concert. Retour rapide pour un rappel qui ressemble plus à un deuxième acte tant il s'éternise, pour durer au total près de quarante cinq minutes. Au menu, le groovy " Charisman ", " Macho blues " et " Auto-Pilote ", mais aussi un duo avec K-Shoo de Noxious Enjoyment sur " Du Souffre et des Plumes ", titre sorti il y a quelque temps sur la compilation " Frenchcore ". L'instant est magique, le feeling est de rigueur et l'interprétation est magistrale ! On terminera le concert par une version à rallonge de " Bienvenue " … La salle exulte, Lofo a donné un grand concert, un de ceux qui lui apportent de nouveaux fansvoués corps et âme. Quoi de plus normal ?

Un dernier salut à Fabristi, au groupe et au staff de La Scène et il est temps de reprendre la route. Le calme règne dans la banlieue, les villes sont désertes, paisiblement endormies … Pendant ce temps, Bush passe un agréable week-end en famille à la campagne, des familles pleurent leurs morts et Bagdad prend des bombes sur la gueule ! La musique peut sembler être un divertissement bien futile face à un monde qui se déchire …

Fred DELFORGE - 22 mars 2003

INTERVIEW EXCLUSIVE LOFOFORA POUR ZICAZIC.COM


C'est avec la gentillesse légendaire qui le caractérise que Reuno, charismatique frontman de Lofofora, nous recevait quelques instants avant de livrer un énorme concert chez nos amis le La Scène à Vernouillet … Le chanteur n'a pas la langue dans la poche, mais ça nous le savions. Récit de notre conversation avec le porte-parole d'un des plus grands groupes de rock français …

" Le Fond et la Forme " marque le début d'une nouvelle ère dans la carrière de Lofofora, en terme de line up bien entendu mais aussi dans le sens où vous modifiez une nouvelle fois votre manière d'aborder votre musique … On est loin des débuts et d'une classification " fusion " un peu hâtive qui vous avait été collée.
C'est vrai mais nous on ne s'est jamais reconnu dans l'étiquette fusion. On avait déjà commencé à faire ce mélange de nos influences punk hardcore, de la vague hip hop et de choses un peu plus groovies avec des messages, entre guillemets, un peu plus conscients … C'était un peu le début de Lofo, maintenant il est vrai qu'on a plus affirmé une personnalité de groupe et que l'on est plus sans arrêt à nous mettre dans des cases définies. On a l'impression que notre nom de groupe nous suffit …

On vous change juste de case à chaque fois …
Ouais mais ça c'est amusant par contre !

On l'a dit, votre style s'affine au moins autant qu'il ne s'affirme … Vos textes font appel à la réflexion, là où beaucoup de groupes ont choisi une dénonciation brutale et frontale. Vous n'avez pas peur que les gens passent au travers du message que vous voulez transmettre, ou pire encore, qu'ils le perçoivent dans un sens différent ?
Je pense que quand tu as envie de créer quelque chose sous la forme d'une histoire, que ce soit un bouquin, une BD, un film ou une chanson, il faut te remettre en question à chaque fois. Ce n'est pas très sain d'essayer de niveler par le bas. S'il y a des gens qui passent à côté de ce que j'ai écrit, et bien tant pis. Je préfère essayer de rester en phase avec ceux qui pigent. J'ai essayé dans ce nouvel album de faire des textes à plusieurs degrés qui peuvent donner lieu à plusieurs interprétations. Comme ça chacun se fait un peu son petit décor, son histoire et sa chronologie mais je pense qu'au final, le ressenti du morceau reste intact quand même … Il faut oser, quitte à décontenancer, quitte à donner à ton auditoire ce qu'il n'attendait pas de toi, se remettre en question et prendre des risques.

C'est une chose connue, Lofofora est un groupe engagé … Vous vous êtes très vite positionnés sur l'après 1er tour des Présidentielles et, plus récemment, vous avez décidé de vous opposer à la guerre en Irak. Vous avez joué il y a deux jours au Zénith pour le Concert contre cette Guerre. Cette volonté d'opposition au dictat américain est elle spontanée ou c'est au contraire quelque chose de mûrement réfléchi ?
Sur notre premier album, il y avait une chanson qui s'appelait " Nouveau Monde " et qui était déjà saignante. Quand je la réécoute aujourd'hui, je me dis que j'y étais allé vachement fort mais je pense que c'était fondé. Maintenant, quand on nous a demandé de participer à ce concert, on l'a fait parce que comme 80% des habitants de cette planète, voire plus, on est contre la guerre et particulièrement celle ci parce qu'elle se veut le point de départ d'un nouvel ordre mondial dont on ne veut pas … On savait très bien qu'en allant faire ce concert la guerre n'allait pas s'arrêter, même si ça s'appelait " Ensemble contre la guerre " et que dans l'intitulé de la pétition en rapport avec cette manifestation il était dit " nous pouvons arrêter la guerre ". Je ne pense pas que nous ayons eu cette ambition là mais juste celle de manifester, avec nos moyens à nous, notre mécontentement. Je pense que c'est important et personnellement je suis assez réconforté, même si ce que l'on voit aux informations en ce moment laisse sans voix. Chaque jour, dans des villes à travers le monde, il y a des gens qui sortent dans la rue pour manifester contre ce conflit et ce nouvel ordre mondial. Ca rassure de savoir qu'on n'est pas tout seul face à 6 milliards de Georges Bush.

Tu vas aborder le sujet ce soir ?
Je ne sais pas parce qu'en fait je ne prépare jamais mes speech à l'avance … De toute façon, on a un morceau qui s'appelle " Comme à la Guerre " et qui était un peu prémonitoire. Mais bon, ce n'est pas prendre beaucoup de risque que de dire qu'il va y avoir une guerre cette année vu qu'il y en a à peu près une trentaine en permanence. C'était juste pour dénoncer cette absurdité qui fait beaucoup de victimes et beaucoup de malheur sur cette terre et qui est finalement décidée par quelques poignées de gens pour des histoires de profits ou d'eugénisme …

Sur " Le Fond et la Forme ", on trouve quelques titres assez calmes, notamment " Bienvenue " qui affiche un côté blues ou " Histoire Naturelle " qui fait preuve d'un sacré sens du groove. Pourtant, on ne peut pas parler de démarche commerciale car le style reste assez personnel … C'est une recherche d'ouverture vers d'autres sphères musicales ?
C'est la volonté, comme à chaque album, d'explorer des horizons musicaux, ou du moins des ambiances et des sentiments qu'on avait pas partagés auparavant à travers des compos. On a pas envie de refaire la même histoire, un remake de l'album précédent … Ce n'est pas intéressant. Si j'avais fait du cinéma en tant que réalisateur à la place de raconter des histoires, bien que ça en reste même si parfois ce ne sont que des humeurs sur une actualité brûlante, je pense que je n'aurais pas aimé faire des westerns ou des films de science fiction toute ma vie et que j'aurais voulu au bout d'un moment amener peut être le public dans le rire, dans les larmes ou dans l'aventure … C'est un peu ce que l'on essaie de faire à chaque album pour ouvrir notre éventail d'émotions. C'est pas très viril " éventail d'émotions " comme expression pour un mec qui fait du soi-disant metal mais tant pis, j'assume … (Rires)

Sans aucunement vouloir dénigrer le travail de Farid, on en arrive à se dire que le jeu de Daniel apporte un peu de fraîcheur à la musique de Lofofora, une sorte de deuxième jeunesse … Vous le ressentez comme ça aussi ?
Ouais, exactement ! Moi non plus je ne dénigre pas le jeu de Farid ni tout ce qu'il a pu apporter au groupe mais le fait est qu'il était arrivé dans une phase où il avait l'impression d'avoir tout donné pour ce groupe là et qu'il n'aurait pas pu faire mieux ni plus et c'est pour cette raison qu'il a souhaité quitter Lofo. Donc, est arrivé pour lui succéder quelqu'un qui avait envie de tout donner et de tout faire pour être à la hauteur de quelque chose qui est un peu pour lui, comme pour chacun d'entre nous d'ailleurs, un rêve d'enfant qui se concrétise à un moment donné.

Pierre a intégré le groupe et cinq jours plus tard, vous avez donné un concert … Ce n'est pas trop difficile de " digérer " le répertoire de Lofo en si peu de temps ?
Je vais t'étonner, Pierre connaissait par cœur des paroles du deuxième album que j'avais moi-même oubliées … C'est quelqu'un qui connaissait vraiment tout ce que nous avions fait et qui avait déjà travaillé en tant que batteur sur certains de nos morceaux. C'est quelqu'un de très doué aussi et il a déchiffré sur partition seize morceaux en deux jours. Ensuite, on a eu trois jours pour faire tourner le set et le sixième jour, nous étions tous ensemble sur scène. C'est une bonne expérience ! Quinze jours plus tard, nous étions sur la scène des Eurockéennes devant plus de 20 000 personnes et à la sortie, nous savions tous que c'était lui le nouveau batteur de Lofo et pas juste un intérimaire …

Vous avez attaqué la tournée en février avec quelques showcases et des dates qui s'enchaînent à un rythme soutenu jusqu'au moins cet été avec les festivals … Comment se passe la vie sur la route ?
Plutôt une bonne surprise parce que pour l'instant il y a un renouveau du public … On n'a jamais eu à se plaindre du manque de fréquentation dans nos concerts, généralement ça se passe très bien mais là on se rend compte qu'il y a un réel regain d'intérêt pour ce qui est le rock. On le sentait depuis un moment parce qu'on a jamais réellement arrêté de tourner, même si on n'avait pas forcément une actualité. On s'arrange toujours pour ne pas passer plus de quelques mois sans faire de concert autrement c'est invivable. On se rendait compte que quelque chose se mijotait et là on découvre un nouveau public intéressé par tout ce qui a attrait au rock et c'est plutôt rassurant.

On m'a raconté que Pierre aimait beaucoup les Zombie Eaters … Vous avez entendu " 2 ", leur nouvel album ?
Ouais, c'est un ami à eux mais je n'ai pas encore entendu l'album …

Et le nouveau Watcha qui s'annonce pour le mois prochain ?
Ouais, le nouveau Watcha je l'ai déjà entendu ! Toi aussi ?

Non …
Tu vas voir, c'est une bonne surprise ! Au niveau du son, je pense qu'il y a rarement eu plus professionnel en sachant qu'ils l'ont enregistré et mixé eux même. Bravo et vraiment maximum respect pour les Watcha !

Vos relations avec M10 semblent être au beau fixe … La promo est plus que correcte, les ventes sont honorables … Vous savez où vous en êtes ?
Tu ne vas peut-être pas me croire mais le fait est que je sais qu'au bout de trois semaines, nous avions quasiment 12 000 disques vendus et qu'il y en avait 25 000 en magasins. Aujourd'hui, ça fait deux mois et une semaine que l'album est sorti et ça fait donc un mois et demie que je ne me suis pas renseigné sur le sujet … Je vois Hélène de M10 tous les jours et en fait je n'ai pas envie de savoir. Je préfère qu'on jour on vienne me dire " c'est cool, on a vendu tant de disques … ". Pour l'instant, je suis dans la tournée. Je ne suis jamais devenu riche en vendant un disque et je ne pense pas que c'est encore ce coup ci que ça m'arrivera. De toute façon, ça n'a jamais été le but de l'histoire. Nous aurions fait de la musique plus accessible si nous avions voulu être des gens commercialement viables. Ce qui m'éclate, c'est que chaque soir je vois des kids qui slament comme des dingues et que l'on arrive encore à retourner des salles. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'après plus de dix ans de Lofofora j'ai encore vraiment la trique pour ça. Tant que je ressentirais ce désir là je serais présent !

Merci !
Merci à toi !

Propos recueillis par Fred DELFORGE - mars 2003