samedi, 01 février 2003
Tep Zepi
(Musea - 2002)
Durée 54'45 - 8 Titres < /p>
http://www.runawaytotem.com
_L'Italie
à cela de merveilleux qu'elle porte en son sein le meilleur
et le pire. Prenez Runaway Totem par exemple. Ils brillent par
leur originalité à faire une musique qui mêle
rock progressif ingénieux et musique sacrée
Pas évident de boire à la source de Virhur (claviers),
Nezah (basse), Cahål de Bêtêl (guitare et chant)
et Tipheret (batterie) sans y trouver un petit arrière
goût de bénitier. Et pourtant, les comparatifs élogieux
sont légion, romaine bien entendu, passant par Magma mais
également par King Crimson
Alors faisons fi des
intonations grégoriennes qui ne sont pas sans me rappeler
mes pires souvenirs des trop longues heures passées à
l'Abbaye de Solesmes et penchons nous un peu plus longuement sur
cet album en forme d'hommage à " L'era degli dei ".

_Zoom arrière ! ''C'est quoi
ce truc ? La musique est en parfaite harmonie à ta coiffure
vue de derrière'' s'esclaffe ma petite femme en entendant
" Aurea Carmina ". C'est pas sympa de se moquer de ma
calvitie naissante, enfin persistante d'ailleurs
Bref,
Runaway Totem commence mal avec moi ! Patient pourtant, j'attends
la suite avant de passer ma moqueuse compagne et le Cd des transalpins
par la fenêtre. Et là, c'est la surprise ! Frère
Cahål de Bêtêl se lâche et envoie du riff,
intelligemment et de manière très impromptue, Père
Tipheret descend ses toms astucieusement, en harmonie avec les
lignes de basse de Saint Nezah. Pourtant, l'atmosphère
reste religieusement fascinante et les arrangements divinement
inspirés. Ca reste donc très catho dans l'âme
mais absolument génial musicalement. Les plus blasphématoires
y trouveront même les sources de la mouvance gothique actuelle.
L'album coule spontanément, tel un baiser sur les fesses
d'un ange
L'image m'amuse ! " Tep Zepi " intrigue
plus qu'il ne dérange, déroute plus qu'il ne surprend
Pas facile de gérer un tel album compte tenu du
mélange inédit de la distorsion des guitares et
du biscornu de la religion. Prenez " Montsalvat " par
exemple. Impossible de s'y retrouver tant la construction cunéiforme
est profonde. C'est sans parler de " I 4 Signori ",
pièce en trois actes qui donne l'assaut final de cet album
inqualifiable tant son champ d'action est vaste. Une chose est
certaine, s'ils passent ça à l'église du
coin, ils vont renouveler leur clientèle ! A méditer
Fred
DELFORGE - 07 février 2003 Converti par mégarde
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